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Le loup est dans la Drôme juste de l’autre côté du Rhône. Son passage en Ardèche est facile, possible est probable, pas seulement en passant par les ponts routiers. La traversée du Rhône en plein été est tout à fait imaginable. D’ailleurs, à plusieurs reprises, des soupçons d’observations ont été identifiés tout comme des accidents attribués à des chiens…. Pourquoi pas? Et puis, des soupçons d’élevages clandestins de loups ou encore des voix qui s’élèvent pour réguler ou éliminer les chèvres sauvages de l’Ardèche font que tôt ou tard, le loup s’installera ou sera installé dans ce département au taux de population humaine assez faible. Mais l'histoire est curieusement différente puisque le loup pourrait bien venir de... Lozère. Encore une histoire étonnante... Comme tout ce qui concerne les grands carnivores.

- Histoire étonnante du retour du loup en Ardéche

Sur un plan historique, et faute d'études plus approfondies, nous devons rester tres méfiant quant aux dates et aux prétendus retour du loup en Ardéche pour deux raisons:

Nous nous contenterons de prendre acte des faits ci-dessous sans avoir la prétention d'affirmer quoi que ce soit.

Le 24 juin 2006, par un communiqué, la Préfecture de la Lozère voisine de l’Ardèche officialisait la présence du loup dans ce département. Ce qui signifie qu’il y était ou qu’il est arrivé au cours de l’hiver 2005-2006. A moins qu’il n’en soit jamais parti ou qu’il ait été apporté comme nous pouvons le soupçonner dans beaucoup d’autres lieux.

Le 20 juillet 2006, une première attaque de brebis est constatée dans le massif de Tanargue (à l'ouest du département, à quelques kilomètres de celui de la Lozère). Le Dauphiné Libéré du 23 juillet 2006 apporte des précisions sur cette prédation qui ne semble laisser aucun doute.

De 2006 à 2012, plus personne n’entend parler du loup sauf à l’occasion d’études comme celle du CERPAM en 2008 et de manifestations d’hostilité diverses. L’Etat a donc eu tout le temps nécessaire pour préparer cette arrivée tout aussi inopinée qu’étonnante du loup dans l’Ardèche que nous aurions pu imaginer venant de la Drôme. Les curiosités écologiques ne manquent pas lorsque nous parlons de loups ou d’ours.

Louis Dollo décembre 2006 / MJ décembre 2012

- Le loup de retour dans le département de l'Ardèche?

Après l'officialisation de sa présence dans le département voisin de la Lozère à partir d'échantillons de crottes récoltés lors de l'hiver 2005/2006, le loup serait-il de retour dans celui de l'Ardèche?

C'est ce que pensent certains, suite à l'attaque d'une brebis jeudi 20 juillet 2006 dans le massif de Tanargue (à l'ouest du département, à quelques kilomètres de celui de la Lozère). La brebis brigasque tuée faisait partie d'un troupeau de 1200 bêtes.

Un technicien de l'ONF propriétaire de l'estive où a eu lieu l'attaque est venu sur les lieux et a découvert la brebis égorgée: sa cage thoracique était ouverte, les principaux organes (poumons, foie, coeur, reins) étaient mangés ainsi qu'une épaule. Selon lui, le cadavre était "trop bien nettoyé pour être le fait d'un chien errant". Le lendemain, le chef de service de l'ONCFS du département voisin de la Drôme est lui aussi venu examiner la bête morte. "Assez réservé", il a néanmoins constaté un trou au niveau de la gorge correspondant à un croc de 10 mm. Depuis, un chien patou d'un éleveur voisin a été intégré au troupeau la nuit pour empêcher toutes nouvelles attaques.

Cependant, malgré la suspicion, il est impossible de trancher sur la présence ou non dans ce massif ardéchois en l'absence d'analyses génétiques d'éventuels échantillons récoltés.

Source: Dauphiné Libéré du 23/07/2006

- En Ardèche, pas de loup, officiellement...

André Audibert préside le Syndicat des transhumants du Tanargue. Avec une quinzaine de collègues, il confie ses brebis à un berger tout l'été sur ce massif dominant les vallées de la Beaume et du Lignon. C'est la seule estive organisée du département. Entre 1.200 et 1.300 ovins profitent ainsi d'un pâturage apprécié. Mais dans la nuit du 19 au 20 juillet 2006, une attaque avec prédation est venue troubler cette pratique jusque là paisible. L'Office national de la chasse a été alerté, mais les constatations -sur une bête en état de décomposition déjà avancé- et les témoignages n'ont pas permis d'établir de manière formelle à quel prédateur on avait affaire. "Grand canidé", oui, mais loup ou chien errant, la question reste posée. Elle ne l'est plus pour sa présence dans le Massif Central, et même en Lozère voisine, attestée respectivement depuis 1990 et 2006.

Alors, si depuis cet épisode, plus aucune alerte n'a été donnée, sur le Tanargue ou ailleurs, André Audibert et ses collègues sont désormais plus vigilants avec leurs troupeaux. Désormais, les bergers sur l'estive ont le numéro des gardes de l'ONC enregistré sur leur portable. L'été dernier, un patou (chien de berger pyrénéen) a été mis avec le troupeau. Mais l'expérience n'a pas été probante. "Il n'était pas dans son milieu" note André Audibert. "Il est possible que quelques loups traînent et que l'on ne s'en aperçoive pas" indique encore l'éleveur cévenol. Pas tant sur le Tanargue que le reste de l'année, quand les animaux sont disséminés en petits troupeaux sur les pentes. André Audibert est comme ses collègues: il ne peut guère espérer que, même présent, le loup ne s'en prendra pas à ses animaux.

Auteur: M. DE M.
Source: Le Dauphine Libéré 26C du 20/08/2008