Le titre "Les bergers malades du loup" de l’émission de France-Inter "Interception", résume à lui seul la situation des éleveurs et bergers confrontés au loup. Victimes économiques, sociales et psychologiques d’une arrivée massive de loups sans qu’il ne soit possible de s’en protéger, ils sont de surcroit victimes de la haine écologiste, sujet qui n’est pas abordé dans cette excellente émission qui montre parfaitement la situation de détresse ces femmes et ces hommes. De plus, il est expliqué, ce que personne ne veut admettre: "le mythe de la peur de l’homme".
Ils avaient totalement disparu de notre territoire dans les années 90. Ils sont revenus par les Alpes italiennes en 1992. Depuis, ils ne cessent de se multiplier: on en compte aujourd’hui 250 à 300. Les loups sont de retour en France.
Les protecteurs patentés de la nature s’en réjouissent. Mais ceux qui ont pour métier l’élevage ne partagent pas cet enthousiasme. Près de 5 900 brebis ou agneaux sont morts sous la dent du loup en 2012.
Retrouver son troupeau éparpillé, ses brebis égorgées, devoir en achever certaines constitue pour les éleveurs et leurs bergers un véritable traumatisme. A tel point que certains organismes sociaux agricoles ont mis à leur service des dispositifs spéciaux pour les aider à surmonter le choc. Pour certains éleveurs, le retour du loup sonne même la fin de leur activité
C’est à ces éleveurs, à ces bergers que Solenne Le Hen et Ivan Turk ont tendu leur micro, dans le Diois, au pied du Vercors.
Source: France Inter - Radio France le 12 janvier 2014 © Ivan Turk & Solenne Le Hen
Rediffusion le 26 octobre 2014
Reportage de Solenne Le Hen présenté par Lionel Thompson
"Le loup "pose un problème majeur", a déclaré la semaine dernière le Premier ministre Manuel Valls à des élus réunis à Chambéry pour le congrès de l’Association des élus de la montagne (Anem). Cette marque de soutien répond à l’inquiétude grandissante des éleveurs qui protestent contre les dégâts provoqués par le prédateur désormais présent dans une trentaine de départements français. L’an dernier, Solenne Le Hen et Ivan Turk étaient allés pour Interception à la rencontre des éleveurs de la région du Diois, au pied du Vercors, qui, déjà, exprimaient leur désarroi.
Photos: © Solenne Le Hen
"Après des siècles de présence, le loup, chassé par l’homme, avait disparu de France. Mais il est revenu depuis l’Italie à partir des années 90. Espèce protégée depuis 1979 au sein de l’Union Européenne, sa population progresse de 15 à 20% par an. Il y aurait aujourd’hui environ 300 loups en France. Les éleveurs et les bergers, qui n’étaient plus habitués à sa présence, doivent protéger leurs troupeaux, parfois en vain. Les préfets autorisent régulièrement des tirs de défense mais le loup, animal intelligent, ne se laisse pas facilement prendre. Comment concilier préservation de la nature et activité humaine? Les éleveurs et les bergers, traumatisés par la perte de leurs bêtes, demandent qu’on leur donne les moyens d’une cohabitation qui, pour le moment, leur paraît impossible".
Réalisation d'Anne Lhioreau assistée de Jérôme Boulet
rediffusion de notre émission du Dimanche 12 janvier 2014
Invité Patrick Fabre, directeur de la Maison de la Transhumance, centre d’interprétation des cultures pastorales méditerranéennes.
L'arrivée du loup en 1992 depuis l'Italie est la version officielle. Dans les faits, de nombreux témoignages écrits, à destination de la justice dans une procédure en cours, montrent que le loup était présent dans le Var bien avant 1992. Pour les italiens, le loup est venu de France. La version officielle apparait de moins en moins crédible.
En 2012 et 2013, ce sont plus de 6000 brebis qui ont été officiellement tuées en France. Sans parler de chiens, veaux et chavaux.
- Le loup dans le Haut Diois parle de la Buvette des Alpages