Au cours de la séance des questions au gouvernent, le député UMP des Alpes-Maritimes, Charles-Ange Ginésy, n’a pas manqué d’interpeler la Ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, sur la question des loups qui envahissent son département et anéantissent le pastoralisme. Si la Ministre considère aujourd’hui que le loup est désormais en sureffectif, la question est maintenant de savoir si c’est un tournant de la politique gouvernementale, comme l’indique Joël Giraud, député PRG des Hautes-Alpes, ou un nouvel artifice verbal tel que nous en avons l’habitude depuis plus de 20 ans?
Charles-Ange Ginésy, député de la 2e circonscription des Alpes-Maritimes, a interrogé lors de la séance des questions au gouvernement ce mercredi Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie sur la problématique du loup.
Dans la continuité de l’attaque survenue la semaine dernière à Moulinet avec plus de 50 bêtes tuées, le député a rappelé le préjudice moral et financier d’une profession «menacée de disparition et à bout de nerfs», «le coût inutile» du plan loup sur les finances publiques (9,5 millions d’euros en 2013) et «une régulation inopérante». «Le loup n’est plus une espèce menacée ni en voie de disparition».
Le député a de nouveau demandé «un signe fort en direction des éleveurs» et «le changement de statut du loup au sein de la directive Habitats et de la Convention de Berne».
La ministre a ainsi répondu de son intention d’agir et a précisé que «la protection du loup est en quelque sorte victime de son succès» et que le nombre de loups «recensés dépasse celui qui était fixé». Elle s’est engagée à prendre «par arrêté les mesures qui s’imposent». Voilà un propos qui demandera à être clarifié. Qui a fixé un nombre? Combien? Où est-ce écrit? Est-ce encore des propos lancé en l’air?
Vidéo. La question de Charles-Ange Ginesy à Ségolène Royal (cliquer sur la photo)
Ségolène Royal, ministre de l'écologie, a été interrogée sur le loup lors des questions d’actualité à l’Assemblée nationale.
«Le préfet de Région PACA a à nouveau appelé mon attention sur le problème des troupeaux attaqués par les loups, a répondu la ministre. Je ne prends pas du tout votre question à la légère et j’ai l’intention d’agir. Je réunis vendredi l’ensemble des préfets des départements concernés par ce problème pour évaluer avec eux la situation. D’après les experts des espèces protégés, la protection du loup serait en quelque sorte victime de son succès dans la mesure où le nombre d’individus recensés dépasse désormais celui qui avait été fixé. C’est une question sensible, difficile, mais comme je l’indiquais à l’instant je vais prendre mes responsabilités. Les préfets que je vais réunir m’indiqueront les mesures qu’ils préconisent en tenant compte des parties prenantes. J’informerai ensuite les élus des territoires concernés et prendrai par arrêté les mesures qui s’imposent.»
Joël Giraud, député PRG, salue «une évolution importante dans la doctrine française sur le prédateur».