Nous savions depuis plusieurs semaines que Georges Pons préparait son dossier. Il avait recueilli de nombreux témoignages notamment sur des arrivées surprenantes et rapides de
loups dans son secteur. En cela, il rejoignait nos propres observations et les divers témoignages que nous avions déjà récoltés oralement. Maintenant que la plainte a été déposée au greffe du
tribunal de grande instance de Marseille, à la justice de se prononcer. Mais reste à savoir si cette plainte peut aboutir car beaucoup d'autres ont déjà reçu un classement vertical au fond
d'une panière.
Il n’est pas dans la culture des agriculteurs d’être procédurier et d’engager des procédures judiciaires sauf lorsqu’il s’agit de foncier. Cette fois, fait nouveau, il s’agit
d’une plainte «contre toutes les personnes et organismes qu'il estime responsables de la prolifération de l'animal et de ses prédations contre les troupeaux». Cette plainte est complétée par
eux autres «pour mauvais traitement à animaux domestiques» et «sabotage économique». Bien entendu, lorsque l’écologie est pointée du doigt, il ne se passe jamais rien. Ce qui n’est pas le cas
des plaintes contre les éleveurs. Etonnante justice.
Habitant le hameau de Robion, dans le canton de Castellane, à quelques encablures des gorges du Verdon, cet éleveur, comme beaucoup d'autres, n'en peut plus de voir disparaître ses bêtes et celles de ses voisins sous les crocs du loup contre lequel personne ne fait rien depuis 20 ans. Interdit de chasser, interdit de tuer, interdit de perturber, interdit de se défendre. L'éleveur n'a plus qu’à pleurer devant le spectacle lamentable des brebis qui se font égorger. Le loup, espèce protégée, voir même hyper protégée en France, a plus de droits que la brebis et même que l'homme. Les associations écologistes exercent une véritable dictature par leur pensée idéologique de l'ensauvagement des territoires de montagne, sans partage ni discussion possible.
De son côté l’État n'assure même plus ses missions régaliennes, notamment de protection des biens et des personnes, pas plus que l' article L 113-1 du Code Rural et plusieurs autres obligations légales. En cela, l’État est particulièrement aidée par des fonctionnaires zélés notamment dans les DREAL (Ex-DIREN) et certains préfets sans grand scrupule. L'action passée d'un haut fonctionnaire comme Gilbert Simon devenu par la suite vice-président puis président de FERUS, les promoteurs de Pastoraloup, est tout à fait édifiante.
La même situation existe pour l'ours dans les Pyrénées, exactement dans les mêmes conditions et avec les mêmes motifs.
Plus de 6000 brebis officiellement tuées par le loup sans compter celles qui ne sont pas déclarées ou qui ne sont pas prises en compte parque le propriétaire n'est pas officiellement éleveur (amateurs avec quelques brebis «tondeuses» pour entretenir les terrains et... les paysages... et la biodiversité) ou encore parce que le propriétaire est retraité de plus de 67 ans. Le véritable chiffre pourrait bien avoisiner les 10 000 brebis. Et ce chiffre progresse chaque année.
Ainsi, pour Georges Pons "Chaque année, des milliers de brebis sont tuées ou blessées par la faute du loup, ce qui pour moi porte atteinte aux intérêts fondamentaux du pays et à son potentiel économique. C'est un sabotage économique de l'élevage ovin!". Même propos inlassablement répétés par Christophe Gabert, Président de la Fédération des Acteurs Ruraux (FAR). Il va plus loin. Dans certaines réunions il accuse Préfets et sous-préfets de complicité de destruction.
Au-delà de ce sabotage économique de la filière ovine, une autre plainte est déposée pour mauvais traitement à animaux domestiques. Un terrain sur lequel, curieusement, Brigitte Bardot ne se positionne jamais. Les éleveurs prennent soins de leurs bêtes, font l'objet de contrôles et de contraintes pour le bien-être animal aux normes européennes. Est-ce pour les voir se faire massacrer dans des conditions abominables pour le seul plaisir de conserver une seule espèce, le loup, qui, par ailleurs n'est pas en danger d'extinction en Europe et dans le monde? (1)
Voilà une bataille juridique dans laquelle s'engage un éleveur de montagne soutenu par beaucoup d'autres. Selon nos informations, ce n'est qu’un début dans le combat engagé par les éleveurs alpins et autres contre les défenseurs du loup jugés irresponsables.
Louis Dollo, le 25 mai 2013
Lorsque cet article a été écrit en 2013, nous ne disposions que des chiffres de prédation de 2012. Après 3 années passées, la situation s'est considérablement dégradée puisque nous comptions plus de 9000 victimes contre 6000 en 2012.
"Chaque année, des milliers de brebis sont tuées ou blessées par la faute du loup, ce qui pour moi porte atteinte aux intérêts fondamentaux du pays et à son potentiel économique. C'est un sabotage économique de l'élevage ovin!", clame cet éleveur mécontent qui, pêle-mêle, pointe du doigt les associations de défense mais aussi l'État "qui ne fait pas ce qu'il doit faire".
D'où cette plainte, complétée par une autre pour mauvais traitement à animaux domestiques, "puisque nous autres, éleveurs, traitons nos brebis avec soins et dans le respect des normes européennes". Reste à savoir quel accueil le procureur de Marseille réservera à cette plainte.
Auteur: F.d.B
Source: La Provence du 22 mai 2013
Un agriculteur des Alpes-de-Haute-Provence vient de déposer deux plaintes peu ordinaires (...).
La première est non pas déposée contre le loup mais contre les personnes et les différents organismes qu'il juge responsables de la prolifération de ce dernier (...) et de la prédation engendrée.
La seconde, elle a été présentée pour "mauvais traitement à animaux domestiques" (...).
Source: La Chasseur français de juillet 2013