Il n’est pas nouveau de voir des attaques de brebis en Aveyron sans très bien en connaître la cause. Un canidé? C’est toujours ce qui est dit pour ne pas accuser un loup potentiel. Mais curieusement, on ne retrouve jamais le canidé. Un loup? Surtout ne jamais le dire même s’il a été vu. Il faut toujours vérifier pour s’en assurer et pendant ce temps la meute s’installe ou se renforce.
Le Midi Libre a tendance à nier la vérité. Nous l’avons vu dans l’Aude mais aussi dans l’Aveyron en 2013. Comme nous l’annoncions à cette époque, le loup qui avait été vu a disparu depuis deux ans et curieusement, reviendrait-il? Nous ne pouvons pas l’affirmer mais le soupçonner.
Une chose est certaine, au printemps 2013, un loup est retrouvé mort, probablement percuté par une voiture, à Saint Germain à quelques kilomètres de Millau. Il était seul? C'était un hybride? Il sortait d'un élevage? Un retour vraiment naturel venant d'où? Autant de question qui inspire un silence des autorités tout à fait remarquable.
Un troupeau d'ovins a été attaqué au cours de la nuit de jeudi 30 avril au vendredi 1er mai, sur la commune de Sainte-Eulalie-de-Cernon en Aveyron.
Une brebis a été dévorée, une autre blessée. Une troisième bête qui avait disparu a finalement été retrouvée. Dès l'alerte donnée, le service départemental de l'office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a effectué les premières constatations sur place. Conformément aux dispositions du plan national d'action contre le loup, un dossier d'expertises a été ouvert et l'ONCFS procède à son analyse. Des recherches complémentaires seront effectuées au cours du week-end.
Source: Midi-Libre du 2 mai 2015
Dans la nuit de jeudi à vendredi, une bête du troupeau de Simone Nonier a été dévorée. Elle ne veut pas crier au loup, Simone Nonier. À tout le moins, elle parlera de canidé au vu des marques de crocs sur l'une de ses brebis, retrouvée vendredi à demi-dévorée sur le parcours pastoral de sa ferme de Bengouzal, commune de Sainte-Eulalie-de-Cernon. Ce n'est pas la première fois que ça arrive. Régulièrement, quand arrive le temps de la tonte, au mois de juin, il manque des bêtes à l'appel. Installée depuis 2010 en ovins viande...
Auteur: Hugues Cayrade
Photo: Eva Tissot
Source: Midi-Libre du 2 mai 2015
«Ce n’est pas la première fois depuis le début de l’année que les brebis de cette éleveuse sont victimes de prédation, constate Philippe Auger. Pour l’exploitation, les pertes sont énormes (près de 10.000 euros). Donc, dès que l’on a été mis au courant de l’attaque, nous nous sommes rendus sur les lieux pour faire les premières constatations et tenter de retrouver la brebis égarée», poursuit le responsable de la brigade de l’ONCSF de Millau. Rappelons qu'une brebis a été en partie dévorée, une autre blessée et une troisième a disparu au cours de la nuit de jeudi à vendredi sur une exploitation de la commune de Sainte-Eulalie-de-Cernon.
Samedi, avec son collègue, Philippe Auger est donc retourné sur le Larzac afin de recueillir plus d’éléments et tenter de définir si l’attaque est imputable au loup ou à des chiens fugueurs, «comme c’est malheureusement trop souvent le cas. Le gros souci de l’élevage en plein air ce sont les chiens. Ils en ont marre de leurs croquettes, partent en goguette et s’amusent quelquefois avec les animaux d’élevage, explique-t-il. Depuis le début de l’année, la majeure partie des attaques constatées sur le secteur est à mettre au crédit des chiens; c’est un gros problème, car pour l’éleveur, à moins de retrouver ses maîtres, pas question de se faire dédommager. Alors que si c’est un loup, il y a un fonds de compensation», précise l’agent qui dispose de moyens sûrs pour vérifier ses dires, comme l’écartement entre les canines, ou encore les différentes traces relevées sur place.
«Un loup, en général, ne fait pas le déplacement pour rigoler. Or, là, la brebis tuée n’a été que très partiellement consommée et celle qui est blessée ne l’est que très légèrement...»
Pour autant, samedi soir, malgré le temps passé sur place et tous les éléments réunis, il n’était toujours pas possible pour les agents de l’ONCSF de donner une réponse catégorique. «C’est trop tôt. Car même si cela nous fait penser à une attaque de chien, l’acte d’un loup n’est pas encore totalement exclu.» Les agents ont donc mis sous scellés les différents prélèvements et les photos réalisées sur la carcasse de l’animal tué.
Ils seront joints au rapport qui arrivera lundi matin sur le bureau du responsable de la DDT à Rodez. À charge pour lui de faire suivre le tout au centre national d’étude et de recherches appliquées du réseau loup. La réponse définitive ne sera donnée que dans plusieurs jours.
Auteur: R. B
Source: Centre Presse Aveyron du 3 mai 2015