Fin mai, deux agneaux ont été tués et un autre blessé à Saint-Alban-des-Villards, au sein d’un troupeau parqué avec une clôture électrifiée et gardé par deux patous.
Les conditions de cette attaque ne laissent aucun doute sur son origine. Un loup avait été formellement identifié par un habitant de la commune deux jours plus tôt, en pleine journée, sur la RD927E.
Je regrette qu’il soit encore nécessaire de relancer un débat qui devrait pourtant être clos depuis fort longtemps. Contestée pendant des années, la présence du prédateur dans nos montagnes est aujourd’hui clairement reconnue.
Personne ne peut ignorer les importants problèmes causés aux éleveurs par ce prédateur, en attestent les très nombreuses attaques recensées au cours de la dernière décennie.
Cette situation a trop duré et nécessite une action forte de la part des pouvoirs publics. Il est grand temps de prendre de véritables mesures pour résoudre les problèmes causés par le loup, qui mettent en péril l’avenir du pastoralisme sur le territoire.
Les dédommagements accordés aux éleveurs victimes de dégâts dans leur cheptel ne font que contourner le véritable problème et ne règlent rien sur le fond. Ils engendrent seulement des dépenses publiques qui pourraient être évitées.
Le loup n’est aujourd’hui plus menacé d’extinction, il se reproduit au contraire à grande vitesse et gagne du terrain, puisqu’il a été aperçu en 2014 dans des départements situés à moins de 200 kilomètres de Paris.
De plus, on peut légitimement s’interroger sur le véritable rôle de régulateur de la faune sauvage joué par le loup, l’animal se servant surtout des troupeaux d’ovins comme d’un garde-manger.
Il est donc grand temps que chacun prenne ses responsabilités: protéger un prédateur qui menace l’avenir de l’activité agricole, ou défendre les hommes et les femmes qui participent au développement et à la sauvegarde de nos territoires et de leurs nombreuses richesses.
J’ai toujours affirmé mon opposition au loup et à sa présence dans nos montagnes.
Je pense que nos grands-parents, qui ont combattu le loup pour parvenir à le chasser hors de nos montagnes, auraient honte de voir cette espèce aujourd’hui sacralisée au détriment de la vie de nos territoires.
Le jour où les éleveurs auront disparu de nos territoires, devrons-nous payer pour entretenir nos montagnes et faire revenir les visiteurs?
Communiqué de Pierre-Marie Charvoz et Monique Chevallier, conseillers départementaux du canton de Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie
Source: Mur Facebook dePierre-Marie Charvoz du 15 juin 2015