Sur sa page Facebook en anglais, l’AFP (Agence France Presse) diffuse, fin avril 2014, cette carte avec ce titre "Wolves make a comeback in France" (Les loups font un retour en France) et ce commentaire: "Map locating wolf populations in France and statistics about the impact on livestock" (Carte de localisation des populations de loups en France et des statistiques sur l'impact sur le bétail).
La diffusion à la presse, et donc au grand public, de cette carte par l’AFP avec les informations qui vont avec à quelques jours du GNL où il devrait être dévoilé d’autres informations, ne fait qu’accroitre l’opacité de la communication. L’absence d’informations sur la méthodologie, la diffusion de l’information comme au Moyen Âge à l’heure de l’Internet (attendre une réunion où toutes les parties et tous les massifs ne sont pas représntés) et des réseaux sociaux ne font qu’accroître la polémique et le doute même lorsqu’ils n’ont pas lieu d’exister. Le public, notamment celui qui est concerné au plus proche de leur vie et de leur métier, sont en droit d’attendre, voire d’exiger, des méthodes plus réalistes, rapides, documentées et sérieuses adaptées aux moyens du 21ème siècle.
Si à la fin du 18ème siècle, au moment de la Révolution française, il y avait encore des loups pratiquement dans tous les départements et qu’à la fin du 19ème ils ont pratiquement tous disparu, c’est probablement parce que les lieutenants de louveterie ont fait correctement leur travail. Et si les loups n’ont pas été détruits avant la Révolution, c’est peut-être parce que le fusil n’était pas encore "démocratisé". Mais la vraie question est de savoir pourquoi il a été décidé d’exterminer les loups… et pas les renards ou les rats?
Difficile de trouver une réponse. Mais il y a surement une bonne raison si Charlemagne l’a ordonné en 813. Existe—t-il des études sociologiques? Zootechnique?
Nous avons vu plus haut que le nombre de loups stagne depuis au moins deux ans alors que les prédations et les attaques augmentent en même temps que l’espace de dispersion ne cesse de s’accroître. Partant de cette observation, Caroline propose, sur Facebook, une méthode qu’elle qualifie de "raisonnement par l'absurde". Mais pas si absurde. Du moins très cartésien. Et pour cela elle part de chiffres connus et non contestés.
"Faisons les comptes: 6786 victimes x 35 kg = 237,5 tonnes de viande mise à disposition du loup - chiffre officiel, le CERPAM estime qu'il faut le majoré de 25 à 30% pour prendre en compte la totalité des pertes. Soit près de 9000 victimes réelles".
Dans son raisonnement suivant, elle ne retiendra pas cette majoration. Elle raisonne donc à minima. Et elle poursuit…
"300 loups x 15kg viande/semaine x 52 semaines= 234 tonnes.
"Si le loup se nourrit à 75% sur la faune sauvage, ça voudrait dire que les 237 tonnes de bétail domestique représentent 25% du besoin, donc qu'en réalité il faut 4 x 237 tonnes, soit 948 tonnes de viande par an pour le loup".
Considérable mais normal car…
"948 T /52 semaines = 18,2 tonnes/semaine. Et 18 200 / 15 kg = 1213 loups..." Et non 250 ou 300… Il y a donc beaucoup plus de loups qu’annoncé et encore… "La part des proies domestiques excède largement les 25% dans l'alimentation du loup" et le calcul n’en tient pas compte.
Attendons de voir ce que l’ONCFS annoncera au GNL. Mais déjà, nous pouvons imaginer qu’une nouvelle polémique commence à pointer.
Louis Dollo, le 3 mai 2014