Nous pouvons nous étonner de cet accroissement brutal des attaques et de prédations de loups en ce début d’année et notamment en février. Ce ne peut être dû qu’à un accroissement de la population de loups venue subitement d’où? Des Alpes? D’Italie???
Ce sont, évidemment des loups italiens. Hybrides ou non? Nous ne le saurons probablement jamais. Cette fois les territoires de montagne ne sont pas les seuls concernés. C’est en plaine que les attaques ont lieu. Mais alors, d’où viennent ces loups?
On nous fera évidemment de beaux discours pour expliquer qu’ils viennent des Alpes. Mais, curieusement, ce n’est pas dans les Alpes du nord qu’il y en a le plus et entre la Haute-Savoie et les Vosges, ils n’ont fait aucun dégât. Ils seraient restés discrets pour mener des attaques surprises dans les Vosges. Voilà donc de fin stratèges… Comme ceux arrivés dans les réserves des Pyrénées-Orientales en 1999 puis dans l’Aude en 2003.
Il y a peut-être une autre explication plus rationnelle mais politiquement incorrecte: une introduction sauvage. Ce ne serait d’ailleurs pas très nouveau mais…. Il n’est pas correct de le dire. Ce fut d’ailleurs le cas dans le Mercantour au début des années 1990, et avant dans le Var et… dans les Vosges en 1994.
Tant que le sujet ne sera abordé qu’en des termes aussi mensongers qu’irrationnels, tout peut être permis et personne n’est autorisé à donner des leçons aux éleveurs qui ont un droit naturel de défense et une exigence à l’encontre de l’Etat d’assurer la protection des troupeaux conformément à l’alinéa 8 de l’article L 113-1 du Code Rural.
Louis Dollo, le 26 février 2016
Si le loup ne sera pas présent physiquement au salon de l’agriculture parisien, son cas devrait y être fréquemment évoqué, notamment aux abords du hall 1, celui réservé aux ovins.
En effet, comme chaque année depuis près de 30 ans, Yves Lacroix, éleveur-sélectionneur de moutons de race texel installé à Chef-Haut, une petite commune de 45 âmes située à quelques encablures de Mirecourt, y exposera quelques-uns de ses plus beaux spécimens avec le secret espoir de décrocher de nouveaux prix qui viendront rejoindre, sur les poteaux de l’étable, les nombreux précédents trophées glanés au fil des concours. Mais c’est le cœur gros qu’il se rendra porte de Versailles pour cette édition 2016. Et pour cause: son troupeau a été victime d’une nouvelle attaque du loup samedi dernier. L’émotion est encore palpable chez l’agriculteur. «C’est la quatrième en un an. En tout, j’ai déjà perdu 25 bêtes soit 12 % de mon cheptel de 200 têtes. Sans parler du stress que subissent les autres», lâche-t-il dépité
Emotion
Mais l’homme n’est pas de nature à se laisser aller sans réagir, même s’il se sent désarmé face à ce prédateur protégé. «Les texels sont des moutons d’herbage. Ils ne vivent bien qu’en extérieur.» Il a toujours la foi et la passion de son métier et de ses animaux. «Après les larmes, la moelle reprend le dessus. Il faut continuer à avancer.» D’ailleurs, simple hasard ou effet de communication bien calculé à destination des nombreux visiteurs attendus lors de cet événement parisien très médiatisé, parmi les six femelles et les cinq mâles que l’exploitant fera concourir dimanche prochain figure la fille d’une des quatre dernières victimes du loup. Ou comment jouer sur l’émotion…
Pour autant, l’exploitant ne sera présent dans la capitale qu’une journée pour assister au concours. «Si le salon reste un incontournable pour nous faire connaître, désormais, les prises de contacts se font beaucoup sur internet. Les clients potentiels y consultent les classements.» C’est l’un de ses fils, Cyril, qui assurera la présence familiale et l’entretien des animaux sur place pendant toute la durée du salon. Le solide gaillard en profitera d’ailleurs pour faire admirer et concourir Orchidée, une jument ardennaise à la robe baie âgée de 14 ans. Un magnifique animal de plus de 700 kg. Il reprend en cela la tradition familiale initiée par son grand-père Guy, un ardent défenseur de cette race menacée.
Auteur: Didier Humbert
Source:
Vosges-Matin du 26 février 2016
Dimanche 21 février 2016, à Chef-Haut (88), Soncourt (88) et Favières (54), les éleveurs ont retrouvé une dizaine de brebis égorgées par le loup.
Le loup est l'auteur de nouvelles attaques dans les Vosges et en Meurthe-et-Moselle. Il s’en est pris à des brebis qu’il a égorgé. Les éleveurs sont entre colère et déprine après ces 6 attaques en 7 jours.
Ce samedi, à Chef-Haut, quatre ovins ont une fois encore péri dans l'un des parcs de Yves Lacroix. Le loup attaque tous les deux jours. L'éleveur constate les dégâts, impuissant.
Dans la nuit, d’autres exploitations ont été la cible du loup. A Soncourt, chez Daniel Claude, trois brebis ont été tuées et à Favières, là aussi trois brebis sont mortes.
Les agents de l'ONCFS se sont rendus sur place pour constater les dégâts.
Auteur: Thierry Pernin
Source:
France 3 Lorraine du 22/02/2016
Le 25 novembre déjà, Yves Lacroix avait retrouvé sept brebis égorgées par le loup. Ce samedi, quatre ovins ont, une fois encore, péri dans l’un de ses parcs. «Aujourd’hui, on en est à une attaque tous les deux jours, remarque l’agriculteur, faisant référence aux faits qui ont eu lieu en début de semaine à Châtenois et Rouvres-la-Chétive (voir notre édition du 18 février). Cette nuit-là, trois brebis et deux agneaux avaient été tués par le loup. «Là, il n’y en a pas qu’un. Mes bêtes ont été attaquées à la gorge alors qu’elles étaient dans un parc, à 200 mètres à peine du village.»
A Chef-Haut, à quelques kilomètres de Mirecourt, Yves Lacroix constate les dégâts, impuissant. «Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse? J’ai une jument qui était dans le même parc que les moutons. Elle vient d’avorter aujourd’hui (NDLR ce samedi) , affolée. Ce sont des animaux qui avaient fait le concours de Lunéville en septembre dernier. Les meilleures bêtes du troupeau.»
La nuit dernière, d’autres exploitations ont été touchées par les attaques du loup. A Soncourt, chez Daniel Claude, trois brebis ont été tuées et à Favières, en Meurthe-et-Moselle, où là aussi, trois brebis sont mortes.
Vendredi, Yves Lacroix partira pour Paris pour participer au salon de l’agriculture. Avec 6 agnelles, 5 béliers et une jument de trait. «Je peux vous assurer que ces bêtes-là, on les garde à l’intérieur», poursuit-il.
Et le paysan de s’inquiéter déjà de la fermeture prochaine de la chasse et de l’arrivée du printemps. «Aujourd’hui, les loups sont dans un cercle entre Colombey-les-Belles, Vézelise, Mirecourt, Châtenois et Neufchâteau. Dans un mois et demi, les brebis vont ressortir dans les prés avec les agneaux. Qu’est-ce qu’on va faire? Chaque matin, on se lève et on tend le dos.»
Depuis un an, Yves Lacroix aura perdu 25 brebis, toutes tuées par le loup.
Auteur: Adeline Asper
Source: Vosges-Matin du 21 février 2016
Dans le secteur de Châtenois, les éleveurs sont excédés. Ils subissent de nombreuses attaques du loup et le préjudice financier est important.
La crise agricole actuelle se fait encore plus sentir dans certains secteurs des Vosges.
Alors qu'agriculteurs et éleveurs connaissent de sérieuses difficultés économiques, cette situation difficile est encore accentuée pour les éleveurs de brebis par les attaques du loup.
Le canidé a été signalé à plusieurs reprises dans le secteur de Châtenois, dans les Vosges.
L'ouest vosgien, de Neufchâteau à Châtenois paie un lourd tribu à la présence du loup.
Pour Franck, éleveur qui possède 500 têtes, 12 brebis sont déjà mortes suite aux attaques.
Un autre éleveur a du débourser 2.500 euros pour installer une clôture électrique censée protéger son troupeau.
Des éleveurs qu ne peuvent donc pas cohabiter avec le loup, et qui ont été reçus par les pouvoirs publics.
Et de réclamer des "tirs de défense" destinés à éliminer le prédateur.
Reportage de Jean-Pierre Petitcolas
Auteur: Didier Vincenot
Source: France 3 Lorraine du 19/02/2016
Après Soncourt la semaine dernière, (voir notre édition du 13 février), c’est au tour des communes de Rouvres-la-Chètive et de Châtenois d’être touchées par les attaques du loup. A Rouvres, chez Michel Mulot, le loup a tué par trois fois: une brebis et deux agneaux. Deux autres brebis sont également sérieusement blessées. Déjà attaquée l’an dernier (voir notre édition du 15 mars 2015), l’Earl des glycines a donc une nouvelle fois été touchée et c’est mercredi matin que les éleveurs ont découvert les dégâts: trois bêtes mortes parmi la cinquantaine présente dans le parc. Pour les agriculteurs, pas de solution dans l’immédiat car la place manque dans les bâtiments pour rentrer les animaux. L’Earl de Michel Mulot compte quelque 450 brebis.
Dans cette même nuit de mardi à mercredi, le loup a également attaqué, du côté de Châtenois cette fois, les deux communes étant distantes de moins de cinq kilomètres. Et là encore, Gérard Morlot n’a pu que constater les dégâts. «J’ai deux bêtes mortes et quatre blessées dont une gravement. Mes bêtes étaient dans un parc sur les hauts de Châtenois, au bord de la Nationale entre Châtenois et Neufchâteau. Ce sont des passants qui m’ont prévenu.»
Pour l’agriculteur, il s’agit de la première attaque «du loup. L’agent de l’ONCFS (office national de la chasse et de la faune sauvage) venu faire les constations a été formel.» Du coup, les craintes pour les jours et les saisons à venir sont bien présentes: «J’ai 500 bêtes et j’en avais 50 dans ce parc à Châtenois. Ces 50 là, elles sont aujourd’hui retournées dans la bergerie. Au printemps, j’ai 250 brebis dans cette pâture. A l’heure actuelle, je me dis que d’autres de mes brebis sont peut-être attaquées quelque part dans un pré. Alors oui, j’ai peur.»
Depuis le 22 janvier, il s’agit de la 6e attaque du loup dans l’ouest des Vosges.
Auteur: Adeline Asper
Source:
Vosges-Matin du 17 février 2016
Le loup du massif des Vosges fait de nouveau des victimes. Un agriculteur excédé dit qu’il est prêt à abattre lui-même le canidé. L’animal aurait déjà tué plus d’une dizaine d’ovins en quelques jours.
Depuis l’été – et notamment ces derniers jours, le loup des Vosges qui attaque des élevages de la plaine a été photographié pas un dispositif mis en place l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et dont une image a fuité dans le journal local Vosges Matin ce week-end. A Soncourt, un petit village du département, un éleveur aurait perdu 12 brebis en moins d’un mois. Dans un autre secteur près de Saint-Dié-des-Vosges à La Boudière, un éleveur a perdu sept brebis liées à des attaques présumées du loup.
L’éleveur de Soncourt veut de la préfecture départementale le droit d’utiliser un tir de défense. Sinon, il se dit prêt à le tuer lui-même avec ou sans autorisation des autorités alors que le loup est un animal protégé en France. Affirmant également assumer les sanctions en cas de non respect de la loi, l’éleveur est à bout. La préfecture des Vosges a confirmé que l’animal pris en photo par l’ONCFS est bien un jeune loup italo-alpine.
Fin 2015, le préfet avait donné l’autorisation à plusieurs éleveurs de tirer sur le loup. Le préfet des Vosges avait acté le droit du tir d'effarouchement à Ferdrupt et un tir de défense où l’éleveur pourra tuer l'animal à Autigny-la-Tour. Le préfet des Vosges avait souhaité apaiser les relations tendues entretenues avec les éleveurs du département qui réclamaient depuis plusieurs mois une action forte de l’Etat pour mettre «fin au massacre» dont leurs ovins sont victimes.
Cet été, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal et Manuel Valls avaient réussi à glisser une mesure en faveur des éleveurs contre le loup (1). La mesure de ce plan prévoit en effet «l’engagement par le gouvernement d’une démarche de déclassification du loup comme espèce strictement protégée, auprès de la Convention de Berne et de l’Union européenne». Le loup fait partie des espèces de faune sauvage protégées par la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, dite convention de Berne, adoptée en 1979 et ratifiée par 44 pays et l’Union européenne.
Source: Loractu du 15 février 2016
(1) Cet engagement n'a jamais été tenu. Pire encore. La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, s'est associée aux autres pays pour le maintien de la directive habitats en l'Etat.
En exclusivité pour notre journal, le cliché du grand prédateur pris jeudi soir, peu après 21 h, au lieudit La Boudière, sur le territoire de la commune de Soncourt, près de Châtenois où cinq brebis ont attaquées.
Le piège photographique s'est déclenché jeudi soir, à 21 h 07, peu avant de nouvelles attaques à Soncourt.
Le piège photographique disposé là par les agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a fonctionné à plein: le loup qui sévit dans le secteur de la plaine depuis l'été dernier, occasionnant déjà plusieurs dizaines de victimes depuis cette date a été photographié.
Le cliché a été pris à 21 h 07 ce jeudi soir, vraisemblablement quelques instants avant de nouvelles attaques du loup sur l'exploitation appartenant à Franck Duval, éleveur à Soncourt et Pleuvezain, où cinq brebis ont été mortellement attaquées (lire par ailleurs).
"Dans le contexte d'une attaque de loup survenue le 6 février dernier sur l'EARL des Grands-Prés à Soncourt, l'ONCFS a disposé un piège photographique dans le périmètre de l'exploitation", explique-t-on en préfecture des Vosges. "Ce dernier s'est déclenché automatiquement le 11 février à 21 h 07." Et les services de l'Etat de confirmer "l'identité" de l'animal: "La première analyse de l'ONCFS atteste la présence d'un loup de souche italo-alpine (liseret noir sur patte) sur le site de prise de vue."
C'est vraisemblablement le même loup qui a attaqué à trois reprises déjà, en moins d'un mois, à Soncourt, occasionnant douze brebis tuées et trois blessées. En ce qui le concerne, l'éleveur se déclare prêt à abattre l'animal avec ou sans permis le chasser.
Auteur: Olivier Jorba
Source:
Vosges-Matin du 12 février 2016
Il avait été épargné jusqu’à présent. Franck Duval ne lasse désormais plus de s’interroger et se demande si, après Autigny-la-Tour ou Houéville où se situent les terrains de chasse favoris du grand canidé près de Neufchâteau et Châtenois, son cheptel ne serait pas devenu la cible du loup de la plaine des Vosges.
Il y a trois semaines, on s’en souvient, plusieurs brebis de son troupeau avaient été mortellement blessées par le loup alors qu’elles se trouvaient dans un parc situé sur le territoire de la commune de Pleuvezain. D’autres, également touchées à la gorge, avaient survécu. En outre, le loup avait laissé là des empreintes dans la neige qui apparaissaient sans équivoque quant à la signature et à l’identité de l’animal.
Ce dernier est revenu il y a quelques heures, à proximité de son «premier» forfait perpétré chez Franck Duval: «J’avais isolé une douzaine de bêtes dans un parc situé à Soncourt», précise l’ancien enseignant. «Il s’agit d’un parc grillagé, une parcelle fixe en grillage classique avec des poteaux de 90 cm à 1 m de haut. Comme quoi, cela ne dérange pas le loup d’attaquer contrairement à ce que certains peuvent affirmer», reprend l’éleveur. «Ce n’est pas du filet à clôture mobile…», ajoute-t-il.
«Nous avions changé cette douzaine de bêtes du troupeau à l’automne, avec mon apprenti mais cela ne faisait que deux jours qu’elles avaient été changées de parcelles», signale-t-il. Parmi cette douzaine de brebis identifiées, trois ont été mortellement blessées au cours de ce week-end et trois autres montrent de nombreux signes inquiétants. Tête basse et autres boiteries apparaissent aujourd’hui synonymes d’euthanasie vraisemblable: «Je vais devoir m’y résoudre sans doute ce dimanche soir voire ce lundi», regrettait ce dimanche à midi Franck Duval. Finalement, en début de soirée ce dimanche, les trois autres brebis touchées à la trachée, étaient euthanasiées.
«Le loup se trouvait la semaine dernière à Boulaincourt, près de Mirecourt ainsi qu’à Favières, en Meurthe-et-Moselle où il a déjà tué ; il rôde de nouveau dans les alentours», est encore convaincu l’éleveur qui pourrait se mettre en quête d’un dispositif lumineux ayant fait ses preuves en Australie contre les… Renards. Un système d’effarouchement lumineux avec des diodes blanches et bleues déjà installé dans les Alpes-Maritimes.
«Il faut bien essayer quelque chose…», anticipe l’intéressé qui encourage par ailleurs toutes les personnes qui le souhaitent, à se rendre sur son exploitation afin de montrer réellement comment vit un éleveur ovin dans le département des Vosges. «C’est mieux que laisser écrire n’importe quoi sur certains réseaux sociaux. Je suis prêt à recevoir tout le monde», lâche-t-il, amer.
Deux gardes de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) sont venus constater ces nouvelles attaques mortelles
Auteur: Olivier Jorba
Source: Est Républicain du 8 février 2016