Un article fort opportun pour tenter d’interdire la chasse et ainsi satisfaire avant tout les besoins d’une idéologie anti-chasse, anti-viande et pro tout sauvage. Idéologie de
la zoolâtrie. Qui peut croire, avec un peu de bon sens, que l’ours soit plus stressé par un chasseur que par un randonneur, cycliste ou, dans d’autres cas, automobilistes. S’il y
avait plus d’éleveurs dans les Pays Scandinaves, ils seraient probablement montrés du doigt. Parions que ce sera le cas dans les Pyrénées.
Décidément, les idéologues écolo ont vraiment beaucoup d’imagination pour parvenir à leurs fins: le contrôle des territoires. Le caractère "innovant" de cette étude va satisfaire
le snobisme bien-pensant de l'écologie politique. Mais curieusement, ces scientifiques écoutés ne parlent pas du stress des troupeaux qui n'est pas dû aux chasseurs mais.... à
l'ours. Souhaitons que le bon sens l’emporte sur la stupidité idéologique malheureusement très développée dans certaines sphères dirigeantes.
Notre vision de la chasse pourrait bientôt changer. De plus en plus, les spécialistes de la conservation se rendent compte que son impact sur la faune ne se limite pas seulement au nombre d'animaux tués. En effet, dès que les chasseurs sortent les fusils, leurs proies le savent et modifient leurs comportements. Les effets indirects que cela déclenche pourraient aller bien au-delà d'un simple dérangement, jusqu'à compromettre leur reproduction. C'est ce que révèle une remarquable étude menée en Suède et en Norvège sur des ours bruns et publiée dans le numéro d'août de la revue Biological Conservation.
En Scandinavie où l'on dénombre près de 3 300 plantigrades, la chasse à l'ours est autorisée, mais très encadrée. Elle ouvre fin août et s'arrête un ou deux mois plus tard une fois le quota atteint: entre 45 et 75 animaux selon les années. La chasse, comme dans beaucoup de pays, y est devenue l'un des principaux moyens de gestion des gros mammifères sauvages.
Pour suivre les conséquences de la traque dont les ours sont périodiquement victimes, l'équipe pilotée par Andres Ortiz, de l'université norvégienne des sciences de la vie, a mené une étude de grande ampleur. Ils ont décortiqué les déplacements de 78 individus équipés de colliers avec GPS pendant sept années consécutives (de 2003 à 2010) deux semaines avant et deux semaines après l'ouverture de la chasse. Parmi eux, une majorité d'adultes solitaires (mâles et femelles) et un petit nombre de femelles avec leurs petits.
En dehors des périodes de chasse, les animaux isolés sortent plus souvent le jour, s'accordant une petite sieste vers midi et se montrant plus actif au crépuscule. Ils passent ainsi près de 12 heures chaque jour à la recherche de nourriture et dorment au beau milieu de la nuit. À la fin d'août, dès que les premiers coups de feu et les aboiements de chiens se font entendre dans les forêts, c'est tout le contraire. Ils se terrent dans la journée et ne sortent que la nuit et pendant des périodes plus courtes. C'est après minuit qu'ils font les plus longs déplacements. Le comportement des femelles ayant des petits n'est pas aussi nettement modifié mais ces dernières sont installées dans des zones très reculées et généralement difficiles d'accès pour l'homme.
Les changements de comportement provoqués par la chasse interviennent à un moment de l'année où les ours doivent accumuler d'importantes réserves de graisse pour traverser l'hiver. Cette période cruciale déclenche chez eux une sorte de boulimie appelée hyperphagie. Dans les pays nordiques, où les hivers sont longs et froids, les femelles augmentent en moyenne leur masse corporelle de 65 %.
À la fin d'août et au début de septembre, les baies, les glands et les noisettes sont les seules nourritures des ours car les jeunes élans ou les jeunes rennes, dont ils se nourrissent aussi, naissent au printemps. En mangeant la nuit, les ours ne peuvent pas distinguer les fruits mûrs, plus riches en éléments nutritifs. La chasse pourrait avoir ainsi une incidence indirecte sur la capacité des femelles solitaires à mener à bien leur prochaine portée, ce qu'une autre étude s'efforcera de montrer. En attendant, les chercheurs demandent à ce que la chasse à l'ours n'ait pas lieu au moment de l'hyperphagie et que les forêts riches en glands et les zones où il y a beaucoup de baies soient interdites à la chasse. «Nos résultats sont un premier signal d'alerte», souligne Andres Ortiz au Figaro.
Auteur: Yves Miserey
Source: Le Figaro du 17 juillet 2012