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Nous parlons de moins en moins des prédations des ours dans les Pyrénées. Ce n’est pas pour autant qu’ils sont acceptés et que la cohabitation est sereine. Mais à quoi bon s’exciter sur le sujet puisque, comme le disait Paco Boya, ex-syndic d’Aran, au balcon de la mairie de Lees à l’occasion de la manifestation du 6 décembre 2008: «ils disparaitront comme les autres ont disparu» et ce sera naturel.

Et puis, nous sommes loin du drame social, économique et environnemental, que vivent les éleveurs et bergers confrontés au loup avec, encore cette année, malgré les tirs de prélèvements, près de 10.000 bêtes tuées (brebis, agneaux chiens, chevaux, poulains, veaux et vaches). Nos éleveurs/bergers pyrénéens qui ont su s’opposer immédiatement aux projets environnementalistes et financiers des introducteurs ne vivent pas la triste existence de ceux qui doivent survivre face au loup

- Dégâts d’ours en 2015: une progression constante…

Pour connaître l’ensemble des dégâts des ours sur la chaîne des Pyrénées, il nous faudra attendre encore quelques mois pour que l’administration fasse une addition. Dans l’immédiat, seule la zone concernant le Parc National des Pyrénées nous apporte des éléments. Dans un communiqué de presse diffusé le 24 décembre, il est précisé: «En 2015, le bilan des constats et indemnisations de dégâts d’ours pour le territoire du Parc national des Pyrénées s’établit à 31 constats réalisés pour 25 dossiers indemnisés. 41 ovins et 3 ruches ont fait l’objet d’une indemnisation pour un montant de 12 912,00 €.»

En 2014, les dommages avaient été globalement moins élevés sur le secteur Parc National. Il y avait eu, sur les Hautes-Pyrénées, 28 prédations d’ovins indemnisées contre 21 cette année tandis que sur les Pyrénées-Atlantiques il n’y en avait eu que 11 contre 20 cette année soit un total de 32 en 2014 contre 41 cette année. En 2013, il n’y avait que 25 brebis tuées sur le même secteur des Hautes-Pyrénées et rien dans les Pyrénées-Atlantiques. Nous ne pouvons donc pas dire qu’avec le temps la situation s’améliore. D’ailleurs le Parc National, qui a toujours été opposé aux introductions d’ours, ne fait aucun commentaire sur cette évolution dans son communiqué, pas même une comparaison des chiffres.

- Deux ours appelés à disparaître

Les deux ours qui sévissent entre Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Atlantiques, plus précisément entre le Pays Toy et le Béarn en passant par Cauterets, le Cabaliros et Estaing, sont appelés à disparaitre naturellement. L’ONCFS et les associations écologistes ont, à plusieurs reprises, tenté d’obtenir l’introduction de deux femelles pour assurer une descendance, sans grand succès. Ces organisations qui, depuis les années 1980, tentent d’imposer leur point de vue par des manipulations diverses ne peuvent plus se soustraire, à l’heure de l’internet, aux articles 2-3 et 22a de la directive "habitats". Articles dont ils oublient assez souvent l’existence. Et puis la décision historique de la Ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal de ne pas lâcher de nouveaux ours au milieu des troupeaux est sans appel au point d’en avoir dissuadé les Catalans qui avaient imaginé une introduction lucrative avec l’argent de l’Europe en 2014.

Si ces deux ours mâles veulent des femelles, il leur faudra donc aller les chercher en Ariège ou Val d’Aran…. Assez rapidement car les places y sont chères.

Les deux ours qui tuent de plus en plus de brebis dans les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques sont:

Si les ours bruns peuvent vivre de 25 à 30 ans, le constat est que, sans être chassés, ils ne vivent que rarement plus de 25 ans dans les Pyrénées. Il est clair que dans 10 ans, et de manière naturelle, nous ne parlerons plus d’ours sur cette partie des Pyrénées comme le prédisait Paco Boya en 2008. Et ce ne sont pas les éleveurs qui s’en plaindront pour exercer sereinement leur métier sans pour autant voir disparaître la biodiversité et la beauté des paysages pyrénéens. Bien au contraire. Et ceci en parfaite conformité avec l’article L 113-1 du Code Rural totalement occulté par les pouvoirs publics (également valable face au loup).

Il est clair que les ours n’ont plus aucun avenir sur les Pyrénées occidentales. Après la gestion dramatique et calamiteuse de la conservation des ours des Pyrénées par des groupements écologistes dans les années 1980, des décisions délirantes d’introductions d’ours slovènes basés sur des concepts idéologiques et financiers, la comédie a ses limites qui semblent atteintes comme l’a parfaitement exprimé la Ministre de l’écologie.

Louis Dollo, le 24 décembre 2015