Globalement, la presse ne retient que l’idée de "lâchers" créant un conflit voir même "une guerre" qui est rallumée. Au mieux il s’agit d’opposition entre pro et anti ou de discorde. Le caractère illégal de l’opération évoqué par l’ ADDIP n’a pas beaucoup attiré l’attention des journalistes qui font preuve d’une approximation intellectuelle des plus lamentables, se copiant le plus souvent les uns les autres sans beaucoup se poser de questions.
Pendant des mois, voire des années, la presse a repris les propos environnementalistes «d’obligation internationale» avec la Convention de Berne et la Directive Habitats. Dans les articles de presse du 24 au 26 janvier, en dehors d’un article de l’AFP du 25 janvierqui reprend les propos des Bruno Besche-Commenge, il n'est jamais cité les textes qui s'imposent à la France. Aucune presse ne reprend ce communiqué de l’AFP. Personne n’est allé voir ce que disait les conventions, se limitant à resservir les propos des écologistes sans même vérifier leurs affirmations. De la même manière, il n’est jamais fait allusion à la législation française qui, dans le domaine de l’information et la consultation du public a fait l’objet d’une loi le 27 décembre dernier. Et pourtant l'ADDIP a diffusé le texte de l'article 22 de la Directive Habitats.
Manifestement, seuls les conflits intéressent les médias. La vérité, la légalité sont des notions accessoires. Démarche idéologique ou marketing? A moins que ce ne soit de l’incompétence ou de l’insuffisance professionnelle.
Pourquoi la démarche des associations écologistes est illégale?
Elles prévoient de le faire au printemps dans les Pyrénées…
Ferus et Pays de l'Ours-Adet ont annoncé hier qu'elles allaient procéder au lâcher de 2 ours dans les Pyrénées centrales et en Béarn. Les 2 associations pro-ours ont prévu d’assurer le financerment elles-mêmes, afin d’éviter tout débat sur les dépenses publiques en période de crise. «Considérant la menace de poursuites judiciaires imminentes de la Commission européenne contre la France pour insuffisance de protection de l’ours brun, le gouvernement a tout intérêt à donner une suite favorable et rapide aux dossiers déposés: son accord suffit pour lancer les opérations» justifient les 2 associations. «Les lâchers seront réalisés dès le printemps 2013 ou 2014, selon la date d’autorisation et concerneront: une ourse lâchée dans les Pyrénées occidentales, afin de commencer à restaurer la population menacée d’extinction rapide ; une autre sera lâchée dans les Pyrénées centrales, afin de renforcer la population qui n’est pas encore viable», affirment-elles.
L’annonce a aussitôt fait réagir l'Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (ADDIP). Elle demande notamment que «le gouvernement arrête de financer ces 2 associations qui utilisent l'argent des contribuables pour attaquer l'Etat en Justice». Pour ces prochaines opérations, Pays de l'Ours-Adet et Ferus se disent entourées de partenaires associatifs impliqués: «Sepanso 64, Nature Midi-Pyrénées, France nature environnement Midi-Pyrénées, Nature Comminges, Société française d’étude et de protection des mammifères, et des parcs animaliers comme la Colline aux marmottes (Argelès-Gazost) et le Parc’Ours» (Borce) qui apportent leurs compétences et leur expérience».
Source: L'Hebdo Béarn du 25 janvier 2013
L’analyse de cet article nous montre le niveau d’orientation du journaliste. Limiter la réaction de l’ADDIP à cette simple phrase: «que «le gouvernement arrête de financer ces 2 associations qui utilisent l'argent des contribuables pour attaquer l'Etat en Justice»» et construire tout le reste uniquement sur les propos des pro-ours est pour le moins stupéfiant. Cela en dit long sur le traitement de l’information.
Brut de décoffrage, le communiqué publié le 24 janvier par Ferus et Pays de l'Ours-Adet! Ces deux associations françaises de défense du plantigrade l'annoncent sans ambage: elles ont "décidé" de lâcher deux ourses dans les Pyrénées, "dès le printemps 2013 ou en 2014, selon la date d'autorisation". Une tentative de passage en force non dépourvue de logique stratégique, le gouvernement étant sous la pression d'une procédure d'infraction de la Commission européenne, qui reproche à la France de manquer à ses obligations de protection de l'espèce. Mais cette initiative, si elle était suivie, pourrait aussi rallumer la discorde dans le massif. La présence de l'ours continue en effet de diviser profondément les Pyrénéens, et les derniers lâchers, effectués en 2006, avaient mobilisé des milliers d'opposants.
Les deux associations, qui avaient présidé aux premières réintroductions d'ours bruns en 1996 et 1997, précisent que ces lâchers concerneraient "une ourse lâchée dans les Pyrénées-Occidentales, afin de commencer à restaurer la population menacée d'extinction rapide; et une autre lâchée dans les Pyrénées-Centrales, afin de renforcer la population qui n'est pas encore viable".
Sur l'ensemble du massif, les effectifs d'Ursus arctos s'élèvent actuellement à 24 individus, grâce à la naissance de trois oursons survenue début 2012. Mais cette population, estime Alain Reynes (Pays de l'Ours-Adet), "n'est pas viable à une échéance de cinquante ans". La situation lui paraît particulièrement critique "sur le versant ouest du massif, où l'on ne compte plus que deux mâles qui disparaîtront à court terme si l'on ne renforce pas les effectifs".
Entourées de divers partenaires associatifs, Ferus et Pays de l'Ours-Adet précisent qu'elles prendraient en charge, si ces lâchers étaient autorisés, "l’intégralité des opérations: organisation, réalisation, et financement sur des fonds privés, afin d’éviter tout débat sur les dépenses publiques en période de crise". Après des mois de travail, leurs dossiers viennent d'être déposés auprès des pouvoirs publics.
"Nous n'avons plus besoin que de l'autorisation de l'Etat",conclut Alain Reynes. Mais il l'admet lui-même: dans le contexte actuel, l'organisation et même le financement de ces réintroductions préoccupent bien moins le gouvernement que la paix civile dans le massif pyrénéen. Or, le sujet reste ultra sensible. Avec d'une part les défenseurs de la biodiversité, pour qui cette espèce «parapluie», lorsqu'elle fait l'objet de mesures de conservation, en protège de nombreuses autres. D'autre part ceux qui sont hostiles à la présence de l'ours, à commencer par les éleveurs qui y voient une menace et un frein au développement économique.
Si huit ours slovènes ont été introduits dans les Pyrénées depuis 1996, la France n'a plus de plan de restauration de l'espèce depuis celui qui a pris fin en 2009. Autre mauvaise nouvelle pour les "pro-ours": en 2011, le gouvernement de Nicolas Sarkozy est revenu sur son engagement de lâcher la femelle qu’il avait promis de réintroduire dans le Béarn. "Nous travaillerons en priorité pour les ours qui s’accrochent dans les Pyrénées centrales et font preuve d’une remarquable vitalité: ils survivront à ceux qui gouvernent aujourd’hui", avait alors réagi Ferus. "Nous devons continuer de préparer les conditions de leur renforcement qui sera remis en débat après 2012".
Nous y sommes donc. Et les défenseurs du plantigrade comptent bien, pour faire avancer leur cause, s’appuyer sur la procédure d'infraction ouverte par l'Union européenne contre la France pour "manquement à ses obligations de protection de l'ours brun des Pyrénées", espèce protégée par la directive Habitats. Procédure elle-même déclenchée par le groupement d'environnementalistes CAP-Ours (Coordination associative pyrénéenne pour l'Ours), qui avait déposé plainte il y a deux ans auprès de la Commission européenne.
Y parviendront-ils? Les pouvoirs publics ont jusqu'à fin janvier pour préciser leurs engagements vis à vis de la protection de l'ours dans les Pyrénées. «La réponse du gouvernement est en voie de finalisation» et «sera dans les délais», indique Delphine Batho, ministre de l'écologie et du développement durable, qui compte faire valoir "les succès de la reproduction des ours réintroduits depuis 1996".
Autorisera-t-elle pour autant la réintroduction proposée par les deux associations? "Leur démarche est intéressante, et nous allons missionner les Préfets pour étudier leur proposition. Mais je ne me prononcerai pas sur une réintroduction avant d'avoir avancé sur le plan plus large que j'ai engagé, qui englobe à la fois la question de l'ours, celle du biotope et celle du pastoralisme", nous répond Delphine Batho, pour qui "il manque à ce jour une vision systémique de la biodiversité dans les Pyrénées". En tout état de cause, le lâcher des deux ourses "décidé" par Férus et Pays de l'Ours-Adet ne sera donc certainement pas pour le printemps 2013. Rendez-vous en 2014?
Auteur: Catherine Vincent
Source: Le Monde Blog Aniamaux du 25 janvier 2013
L'initiative des associations Férus et Pays de l’Ours – Adet se ferait sans accord du gouvernement, pour suivre les consignes de la commission européenne. De quoi relancer le débat sur la réintroduction de l'ours.
Les associations Férus et Pays de l’Ours – Adet annoncent deux nouveaux lâchers d’ours dans les Pyrénées pour l’année 2013 sur leur site internet. Mais cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une initiation du gouvernement, qui n’a pas donné son accord. Les associations réaliseront ces deux lâchers d’ours sur leurs fonds propres, afin de suivre les consignes de la Commission européenne.
Les lâchers concerneront une ourse lâchée dans les Pyrénées-Occidentales, et une autre lâchée dans les Pyrénées-Centrales. Les premiers lâchers d’ours en France, en 1996 et 1997, ont déjà été réalisés par ces associations.
L'Addip, l'association pour le développemenbt durable de l'identité des Pyrénées opposé à la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées, a réagi en demandant à ce que l'Etat coupe les vivre des deux associations et leur retire leur mission de service public en raison, notamment, de l'illégalité de ces lâchers d'ours.
Auteur: Véronique Haudebourg P
Source: France 3 Midi-Pyrénées du 24/01/2013
Les associations Ferus et Pays de l'ours ont engagé les démarches pour procéder au lâcher de deux ourses dans les Pyrénées.
Ces associations qui militent depuis de nombreuses années pour la sauvegarde de l'ours ont décidé de lâcher les plantigrades soit ce printemps, soit en 2014.
Ces ourses d'origine slovène seraient relâchées en Béarn et une autre dans les Pyrénées centrales. Les différentes demandes d'autorisation nécessaires à ce type d'opération ont été engagées.
Le Parc ours de Borce est l'un des partenaires du projet.
"Considérant la menace de poursuites judiciaires imminentes de la Commission Européenne contre la France pour insuffisance de protection de l’ours brun, le gouvernement a tout intérêt à donner une suite favorable et rapide aux dossiers déposés par les associations: son accord suffit pour lancer les opérations", estiment les associations dans leur communiqué.
Auteur:H.B.
Source:
La République des Pyrénées du 24/01/2013
L'opération sera financée avec des fonds privés par plusieurs associations de défense de l'environnement.
Deux plantigrades slovènes pourraient être lâchés au printemps prochain dans les Pyrénées. C'est ce qu'ont annoncé jeudi matin dans un communiqué de presse les deux associations Pays de l'Ours-Adet et Férus qui militent pour la réintroduction de plantigrades dans le massif pyrénéen. "Avec une vingtaine d'individus la pérennisation de la population des ours n'est pas assurée", justifie Aurelia Puerta, chargée de mission pour Férus. "C'est également une façon de mettre le gouvernement devant le fait accompli et de connaître ses intentions en la matière".
La Haute-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques choisis pour les lâchers
L'opération de réintroduction devrait avoir lieu au printemps prochain: si les communes où auront lieu les lâchers ne sont pas connus, on sait que les départements de Haute-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques ont été choisis pour accueillir les deux nouvelles ourses slovènes. Comme pour les lâchers précédents, le dernier a eu lieu en 1996 et 1997, ce sont deux femelles âgées d'au moins quatre ou cinq ans données par le gouvernement slovènes aux associations françaises qui seront lâchées.
Il manquerait 17 ours dans les Pyrénées
Et le tout est financé par les fonds propres des partenaires associatifs et privés de Pays de l'Ours-Adet et Férus. "Aves les coûts techniques et de logistique, l'opération se monte 40.000 euros par ours", explique Alain Reynes Pays de l'Ours-Adet. Une opération qui pourrait être renouvelée selon les associations: en 2009 le rapport de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage indiquait qu'il manquait 17 ours dans les Pyrénées afin de stabiliser la population.
Source: Métro du 24 janvier 2013
Deux ourses vont être lâchés dans les Pyrénées prochainement, ont annoncé ce jeudi les associations Pays de l'ours - Adet et Ferus.
Selon les deux associations, ces lâchers auront lieu dès le printemps 2013 ou en 2014, selon la date de l'autorisation gouvernementale. Une ourse sera lâchée dans les Pyrénées-Occidentales, pour "commencer à restaurer la population menacée d'extinction rapide". La deuxième sera introduite dans les Pyrénées-Centrales, pour "renforcer la population qui n'est pas encore viable", soulignent les associations sur le site du Pays de l'ours - Adet.
Les deux associations justifient ces nouveaux lâchers par la menace de poursuites judiciaires que fait peser la Commission européenne sur la France en raison de sa politique, jugée insuffisante, en matière de protection de l'ours. Selon elles, le "gouvernement a tout intérêt à donner une suite favorable et rapide aux dossier déposés".
Par ailleurs, les deux associations affirment qu'il n'en coûtera rien aux contribuables. Ferus, Pays de l'ours - Adet et leurs partenaires prenant en charge l'intégralité des opérations. Elles rappellent également que les deux premiers lâchers d'ours en France, en 1996 et 1997, avaient été réalisées par leurs soins.
Source: La Dépêche du Midi du 24 janvier 2013
Deux associations environnementales Pays de l'ours - Adet et Ferus ont annoncé ce jeudi qu'elles allaient libérer dans les Pyrénées deux ourses, au printemps 2013 ou 2014 selon les autorisations gouvernementales.
«Ferus, Pays de l'Ours - Adet et leurs partenaires prendront en charge l’intégralité des opérations:organisation, réalisation, et financement sur des fonds privés, afin d’éviter tout débat sur les dépenses publiques en période de crise», assurent les associations sur leur site.
Le collectif justifie leur demande par le risque de «poursuites judiciaires imminentes de la Commission Européenne contre la France pour insuffisance de protection de l’ours brun». «Le gouvernement a tout intérêt à donner une suite favorable et rapide aux dossiers déposés», ajoute-t-il.
Les deux associations sont à l'origine des premiers lâchers d'ours en France, en 1996 et 1997.
Source: 20 minutes du 24.01.13
Les deux associations connues pour leur engagement en faveur de la réintroduction de l’ours brun dans les Pyrénées ont annoncé le 24 janvier vouloir procéder elles-mêmes à un lâcher d’ours soit au printemps 2013 soit en 2014 selon la date d’autorisation.
Très précises, elles prévoient " une ourse lâchée dans les Pyrénées-Occidentales, afin de commencer à restaurer la population menacée d’extinction rapide et une autre lâchée dans les Pyrénées-Centrales, afin de renforcer la population qui n’est pas encore viable" et rappellent qu’elles ont participé aux premiers lâchers de 1996 et 1997
Pour ces prochaines opérations, Pays de l’Ours - Adet et Ferus sont entourées de partenaires associatifs impliqués: SEPANSO 64, Nature-Midi-Pyrénées, France Nature Environnement Midi-Pyrénées, Nature-Comminges, Société Française d’Etude et de Protection des Mammifères, et des Parcs animaliers: «La Colline aux marmottes» (Argelès-Gazost) et «Parc’Ours» (Borce) qui apportent leurs compétences et leur expérience.
Ferus, Pays de l’Ours - Adet et leurs partenaires annoncent prendre en charge l’intégralité des opérations: organisation, réalisation, et financement sur des fonds privés, afin d’éviter tout débat sur les dépenses publiques en période de crise.
Dans leur communiqué elles concluent que "considérant la menace de poursuites judiciaires imminentes de la Commission Européenne contre la France pour insuffisance de protection de l’ours brun, le gouvernement a tout intérêt à donner une suite favorable et rapide aux dossiers déposés par les associations: son accord suffit pour lancer les opérations".
Source: La Gazette Ariègeoise du 24 janvier 2013
Nota: Quelques minutes plus tard, la Gazette Ariègeoise diffuse les communiqué de l'ADDIP et le communiqué de l'ASPAP du 24 janvier 2013
Pays de l'ours-Adet et Ferus veulent réunir des fonds privés pour lâcher deux femelles dans le massif pyrénéen.
Alain Reynes adopte un ton des plus détachés. «Et pourquoi faudrait-il en faire un psychodrame?», interroge-t-il. Quand on parle de l'ours brun, le psychodrame n'est pourtant jamais loin. Le directeur de Pays de l'ours-Adet, l'une des associations qui militent pour le plantigrade dans les Pyrénées, le comprend fort bien. Aussi sait-il que l'initiative lancée hier par son association et Ferus, un autre acteur pro-ours, s'apparente à un joli pavé dans la mare.
Puisque l'État s'abstient, les deux associations ont décidé de réintroduire deux jeunes femelles dans le massif. L'une, dans les Pyrénées centrales, où le noyau le plus viable a fait souche. L'autre, dans le Haut Béarn, «afin de commencer à restaurer la population menacée d'extinction rapide». L'effectif en Aspe-Ossau se limite à deux mâles, qui n'ont aucune chance d'y croiser la moindre femelle.
«Ferus, Pays de l'Ours-Adet et leurs partenaires prendront en charge l'intégralité des opérations pour éviter tout débat sur les dépenses publiques en période de crise», ajoutent-elles. «Il s'agit de réunir quelques dizaines de milliers d'euros tout au plus. Nous pourrions être prêts dès le printemps», indique Alain Reynes.
Le dossier au ministère
Pas si simple. Les cinq derniers ours lâchés - en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées - l'ont été sous l'égide de l'État, en 2006. Si celui-ci n'est pas sollicité pour la logistique, il faut décrocher son accord. Les deux associations ont déposé, le mois dernier, un dossier en ce sens auprès du ministère de l'Écologie.
Nul besoin d'être pythie à Delphes pour penser que ça va coincer. Interrogé par «Sud Ouest» (notre édition du 15 janvier), Laurent Roy, le directeur de la biodiversité au ministère, ne laissait guère planer le doute: «Si l'on ne s'interdit pas l'idée de réintroduire quelques individus, ce ne sera pas dans un futur proche», tranchait-il alors.
Rapport de forces
Alors, pourquoi les pro-ours poussent-ils les feux? Parce que la France est mise en demeure par l'Union européenne de prouver qu'elle remplit ses obligations pour la protection de l'espèce. «Il serait logique de ne plus suivre une politique qui conduit la Commission à ouvrir une procédure pour infraction!», s'exclame Alain Reynes.
C'est oublier que la religion de l'État est d'abord dictée par le rapport de forces. En juin 2011, la fronde des «anti» avait fait capituler Nathalie Kosciusko-Morizet, qui souhaitait réintroduire une femelle dans le Haut Béarn. Pour sauver la face, la ministre de l'Écologie de l'époque avait invoqué la sécheresse. Seul problème de ce «plan com» vite bricolé, il n'y avait alors pas la queue d'une sécheresse dans le Béarn.
Ce rapport de forces n'a pas disparu. En face, dans le camp des «anti», on a vigoureusement réagi hier. L'Addip, l'Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées, rappelle que la mise en œuvre de lâchers d'ours est subordonnée «à l'acceptation sociale des populations». Et elle interprète l'initiative de Pays de l'ours-Adet et de Ferus comme une manœuvre visant à se relancer, le «plan ours» n'ayant pas été renouvelé. «Les finances de l'Adet et de Ferus dépendent, selon les années, de 60 à 80 % de fonds publics!», s'étrangle de son côté l'Aspap, l'Association pour la sauvegarde du patrimoine d'Ariège-Pyrénées. Ça ne se calme pas dans les vallées.
Auteur: Jean-Denis Renard
Source: Sud-Ouest du 25 janvier 2013
Les associations de défense de l'ours proposent d'en lâcher deux à leurs frais
Alors que la réintroduction du bouquetin dans les Pyrénées, ce printemps, laisse tout le monde de marbre, celle des ours continue de susciter les passions. Sans nouveau plan de restauration gouvernemental à l'horizon, les partisans du plantigrade ont décidé de prendre les choses en main. Jeudi, les associations Férus et Pays de l'Ours-Adet ont annoncé qu'elles allaient procéder aux lâchers de deux nouvelles ourses dans les Pyrénées Centrales et Orientales. «Nous avons déposé en décembre des dossiers d'autorisation auprès des préfectures concernées, nous attendons leur feu vert. Si la réponse est positive et rapide, nous pourrons faire ces lâchers au printemps. Nous y travaillons depuis des mois, notamment avec le gouvernement slovène», avance Alain Reynes, directeur de l'association Pays de l'Ours.
Déjà en 1996
Pour ce militant, il s'agit «tout simplement de notre travail de défenseur de la biodiversité. En 1996 et 1997, ce sont les associations qui avaient assuré les premiers lâchers d'ours en France. D'autres le font régulièrement pour des rapaces protégés», poursuit-il.
Pour l'heure, les services de l'Etat ne s'avancent pas, indiquant que les dossiers sont «en cours d'instruction».
Au même titre que la procédure d'infraction lancée par la Commission Européenne à l'encontre de la France pour «manquement à ses obligations de protection de l'ours brun des Pyrénées». Ce contexte, ainsi que la prise en charge par des fonds privés de ces opérations (estimées à moins de 100 000 €) pourraient être un moyen de plus de faire pencher la décision de l'Etat. Mais il devra passer outre l'opposition farouche d'une partie des habitants du massif, en particulier des éleveurs. Réunis au sein de l'Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (ADDIP), ces derniers sont montés au créneau jeudi contre de nouveaux lâchers, «contraire à la volonté de la population locale».
Auteur: Béatrice colin
Source: 20 minutes.fr du 25 janvier 2013
Adet et Férus ont engagé les démarches nécessaires à l'introduction de 2 ourses slovènes dans les Pyrénées, dont une en Béarn.
Toutes les démarches nécessaires ont été engagées. Les associations Pays de l'Ours-Adet et Férus ont décidé de lâcher deux ourses dans les Pyrénées. Ces deux femelles, prélevées en Slovénie, seraient relâchées l'une en Béarn, l'autre dans les Pyrénées centrales.
Un dossier déposé auprès du ministère
Pour effectuer cette opération, les deux associations s'appuieront notamment sur le Parc animalier de Borce, dont la directrice Chloé Brinon est titulaire d'une "capacité ours brun", un diplôme délivré par le ministère de l'Environnement qui permet de détenir et de présenter cet animal. Le parc "La Colline aux marmottes" d'Argelès-Gazost apporterait également son soutien, tout comme la Sepanso des Pyrénées-Atlantiques.
"Les autorités slovènes nous ont donné leur accord de principe" précise Alain Reynes, directeur de l'Adet à Arbas (Haute-Garonne). Un feu vert doit venir également du secrétariat de la Convention de Washington qui concerne la protection des espèces sauvages. Enfin, un dossier a été déposé en décembre auprès du ministère de l'Environnement. Du délai de la réponse dépendra la date du lâcher. Les associations ont prévu de financer l'ensemble des opérations.
Des précédents
Il ne s'agit pas pour les deux associations d'une initiative sans précédent. "Nous avons assuré la préparation et la réalisation des premiers lâchers à Melles, en mai 1997" rappelle Alain Reynes.
Depuis cette première initiative, huit ours ont été réintroduits dans les Pyrénées. "Les procédures et les protocoles sont au point", poursuit le directeur.
Les militants de la cause ursines considèrent qu'il y a urgence. La Commission européenne a déclenché début décembre une "procédure d'infraction" contre la France pour "manquement à ses obligations de protection de l'ours brun des Pyrénées".
"Lâcher illégal"
L'Addip, association pour le développement durable de l'identité pyrénéenne, réagit vigoureusement au communiqué des deux associations. Elle souligne que "lâcher des ours dans la nature est heureusement interdit en France. Quant au niveau européen, l'article 22 de la Directive habitatconditionne la mise en oeuvre de lâchers d'ours à l'acceptation sociale des populations (en 2011 de 60 à 76 % des Pyrénéens ne voulaient plus de lâchers)."
Auteur: Hubert Bruyère
Source: La République des Pyrénées du 25/01/2013
Devant l'inaction de l'État, les associations Pays de l'Ours-Adet et Ferus ont décidé de lâcher deux ourses par leurs propres moyens. Elles attendent juste le feu vert des préfets!
«On s'occupe de tout! assure Alain Reynes, de Pays de l'Ours-Adet. De la logistique, du transport, et même du financement, pour qu'on ne puisse pas critiquer le fait qu'en période de crise, on consacre de l'argent public à ce genre d'opération…»
Voilà qui ressemble à un sacré pavé de l'ours dans la mare! Alors que le dossier est au point mort depuis des années, alors surtout que la France est sous le coup d'une procédure d'infraction venue de Bruxelles, les associations se portent volontaires pour réaliser deux réintroductions. Des lâchers qu'elles réclament, qui semblent découler, selon elles, de la directive européenne «Habitat», et que le gouvernement s'est empressée d'oublier.
Voilà qui n'est pas du goût des anti-ours. Pour l'Addip, «Adet et Férus sont aux abois»: «Face à leur perte progressive de crédit - et de crédits financiers - , et faute de nouveaux lâchers d'ours pour relancer leurs affaires, ces deux associations ont choisi de se mettre dans l'illégalité. Car lâcher des ours dans la nature est heureusement interdit en France! Quant au niveau européen, l'article 22 de la directive Habitat conditionne les lâchers d'ours à l'acceptation sociale des populations.» Et, pour l'Addip, les Pyrénéens ne veulent pas d'ours. Pour Adet, les choses sont simples:
«Puisque l'État ne fait rien, rien ne nous empêche en tant qu'association de réaliser cette opération. C'était ce que nous avons fait en 1996 et 1997! Nous avons donc déposé un dossier en bonne et due forme devant le préfet des Pyrénées-Atlantiques pour réintroduire une ourse dans le Béarn et un autre dossier devant le préfet de la Haute-Garonne, pour une ourse qui viendrait renforcer le noyau central.»
L'opération recevra l'assistance de spécialistes qui ont l'habitude de travailler avec ces plantigrades: ceux du Parc Animalier des Pyrénées d'Argeles-Gazost, et du Parc ours de Borce, dans les Pyrénées-Altantiques. Côté finances: «Cela ne devrait pas dépasser quelques dizaines de milliers d'euros sur des fonds privés. Il faut simplement dédommager les Slovènes pour la capture, et ils sont d'accord sur le principe. Il faudra régler les frais de transports et d'assistance, mais rien d'extraordinaire» assure Alain Reynes. Si les autorisations arrivent, les associations pensent que la réintroduction reste possible pour le printemps 2013.
Du côté de l'Addip, on dénonce une attitude «irresponsable» et un projet «illégal: les Pyrénéens, les Français et les Européens n'ont pas besoin de plus d'ours, ils ont besoin de plus d'emplois.» Le dossier lui, a fini d'hiberner!
Auteur: Dominique Delpiroux
Source: La Dépêche du Midi du 25 janvier 2013
Après l'annonce de deux possibles lâchers d'ourses dans les Pyrénées, les pro et anti-ours sont de nouveau opposés.
L'annonce de deux lâchers d'ourses a mis le feu aux poudres dans les Pyrénées. Les pro et anti-ours sont de nouveau opposés.
Les associations Férus et Pays de l'Ours - Adet ont annoncé ce jeudi qu'ils vont lâcher deux ourses dans les Pyrénées "dès le printemps 2013, ou en 2014, selon la date d'autorisation", dans les Pyrénées occidentales et dans les Pyrénées centrales. Elles ont déposé leurs dossiers auprès des autorités.
"Considérant la menace de poursuites judiciaires imminentes de la Commission Européenne contre la France pour insuffisance de protection de l'ours brun, le gouvernement a tout intérêt à donner une suite favorable et rapide aux dossiers déposés par les associations: son accord suffit pour lancer les opérations," estiment les pro-ours.
Les associations de la coordination pyrénéenne ADDIP ont qualifié cette annonce "inacceptable". Selon l'ADDIP, les deux associations pro-ours "ont choisi de se mettre dans l'illégalité tant au niveau Français qu'Européen".
L'ADDIP demande à l'Etat français et à la Communauté Européenne de "condamner la conduite irresponsable d'Adet et de Férus", "en cessant immédiatement de financer ces associations", "en retirant à ces associations toute mission de service public" et "en affectant les crédits ainsi économisés (...) au développement économique vital pour les citoyens et l'avenir de notre massif".
Source: Eitb du 25 janvier 2013
Le gouvernement va dire sous peu ce qu'il compte faire pour la conservation de l'ours dans les Pyrénées, un sujet sensible qui risque de rallumer la discorde dans le massif: les défenseurs du plantigrade veulent y réintroduire de nouveaux spécimens, les anti-ours ne veulent pas en entendre parler.
L'Etat français est, pour la première fois, sous le coup d'une mise en demeure de la Commission européenne, saisie par les pro-ours, dans le cadre de la procédure dite d'infraction qui peut aboutir à une éventuelle saisine de la Cour de justice européenne, et doit lui répondre d'ici fin janvier.
"La réponse du gouvernement est en voie de finalisation" et "sera dans les délais", indique à l'AFP le ministère de l'Ecologie.
Pour favoriser d'éventuelles réintroductions, les défenseurs de l'ours ont offert à l'Etat de les organiser et de les financer à sa place en ces temps de crise. Ils n'attendent plus que le feu vert du gouvernement, explique Alain Reynes, de Pays de l'ours-Adet. Les associations Adet et Ferus viennent de déposer des dossiers auprès des autorités pour lâcher deux ourses, dès le printemps le cas échéant: dans les Pyrénées occidentales, là où les animaux sont le plus menacés de disparition, et dans les Pyrénées centrales, pour renforcer une population pas encore viable.
Les ours ne sont plus qu'une vingtaine dans les Pyrénées, qu'ils écumaient en nombre autrefois. Huit ours slovènes ont été introduits dans le massif depuis 1996. Mais la France n'a plus de plan de restauration depuis celui qui a pris fin en 2009. Inquiet de raviver les passions peu avant les échéances électorales, le précédent gouvernement de droite est revenu en 2011 sur son engagement de lâcher une femelle dans l'ouest des Pyrénées, où vivent deux mâles seulement.
L'ours divise profondément les Pyrénéens. En 2006, les derniers lâchers avaient mobilisé des milliers d'opposants, parfois violemment. Les défenseurs de la biodiversité parlent d'une espèce "parapluie", qui lorsqu'elle fait l'objet de mesures de conservation, protège de nombreuses autres espèces. Ceux qui sont hostiles à sa présence, à commencer par les éleveurs, le considèrent comme une menace et un frein au développement économique. Ils dénoncent une volonté de voir les Pyrénées retourner à l'état sauvage au détriment des activités humaines qui ont contribué à façonner l'aspect actuel de la montagne.
Pour l'heure, les "pro-ours" veulent profiter du fait que le nouveau gouvernement de gauche, dans lequel figurent des écologistes, n'a pas encore énoncé sa politique en la matière et sur "la menace" européenne pour faire valoir que Paris a manqué à ses devoirs de protection et de conservation de l'ours tels que contenus dans la directive habitats, et faire avancer le dossier des réintroductions.
Les "anti" réfutent toute possibilité que la France puisse être condamnée. La fameuse directive demande "simplement" aux Etats membres de l'Union européenne "d'étudier l'opportunité" de réintroduire des ours et "dit surtout qu'ils ne doivent le faire qu'après consultation du public concerné", en grande partie hostile à l'idée, assure Bruno Besche Commenge de l'Addip, une fédération d'associations opposées à la présence de l'ours. Les "pro" "vont être retoqués" par l'Europe, dit-il.
En tout état de cause, la procédure menant à une éventuelle condamnation de la France est de longue haleine. Si elle ne se satisfait pas de la réponse de Paris, la Commission peut rendre sur le sujet "un avis motivé" auquel le gouvernement français aurait encore deux mois pour répondre, explique un porte-parole du commissaire européen à l'Environnement. Puis, si elle n'est toujours pas satisfaite, elle peut saisir la Cour de justice européenne. Cette dernière peut alors rendre un "arrêt en manquement", à l'instar de celui qui concerne le grand hamster en Alsace, mais ce n'est qu'au bout d'un éventuel second "arrêt en manquement sur manquement" que la France pourrait être condamnée à des sanctions financières, dit une juriste de la Cour.
De telles sanctions sont lourdes et dissuasives mais seules 2% des procédures d'infractions aboutissent à ce cas de figure, explique le porte-parole du commissaire européen. "Normalement, les choses se règlent avant".
En attendant, les anti-ours préviennent. Si les associations procédaient à des réintroductions "illégales", "on pourrait nous aussi entrer dans l'illégalité" et "utiliser nos fonds propres pour acheter des cartouches", disent-il.
Auteur: Emmy Varley
Source: AFP du 25 janvier 2013
L’ours s’invite à nouveau dans l’actualité…
Hier les associations Pays de L’Ours-Adet et Ferus, favorables à la réintroduction du plantigrade, ont par le biais d’un communiqué de presse ravivé les passions en annonçant qu’elles allaient réaliser le lâcher de deux ourses dans les Pyrénées: «une ourse dans les Pyrénées Occidentales afin de commencer à restaurer la population menacée d’extinction rapide et une autre dans les Pyrénées Centrales afin de renforcer la population qui n’est pas encore viable»
Les associations prennent soin d’indiquer qu’elles prendront en charge l’intégralité des opérations, un financement sur des fonds privés, «afin d’éviter tout débat sur les dépenses publiques en période de crise»
Inutile de préciser que cette annonce a provoqué un électrochoc tant chez les pastoraux que les chasseurs ou auprès de l’Aspap (l’association pour la sauvegarde du patrimoine Ariège Pyrénées) fermement opposée à la présence de l’ours dans les montagnes Ariégeoises.
Celle-ci dénonce la nature des fonds évoqués par Ferus et les autres associations partenaires sur ce projet: «les fonds évoqués proviennent de 60 à 80% de fonds publics (Etat, Région, Europe).
Les contribuables de Midi-Pyrénées savent-ils que 4 associations pro-ours consomment le quart de l’enveloppe associative pour l’environnement soit 400.000€ sur 1,6 M€?»
Pour la Fédération pastorale c’est purement et simplement illégal de lâcher des ours dans la nature. «Les éleveurs ariégeois ont suffisamment de soucis comme ça: il y a déjà une vingtaine de spécimens en liberté dans le seul Couserans!»
Quant aux chasseurs ils crient à l’escroquerie: «ce sont des gens gavés d’argent public, cette année ils ont pris 10% de plus de subvention et ils se servent de cet argent pour attaquer les services de l’Etat et réintroduire des ours… ce n’est pas sérieux» tempête Jean-Luc Fernandez, président de la fédération des chasseurs de l’Ariège.
Pour lui, il s’agit d’un effet d’annonce pour interpeller l’Etat et le pousser à donner sa position… «les Ariégeois et au-delà les Français ont d’autres problèmes avec la crise économique que celui de l’ours»
Selon les pro-ours, le lâcher d’une ourse dans les Pyrénées centrales (Comminges, Couserans, Val d’Aran) est motivé par «une population insuffisante pour assurer la survie de l’espèce»
Ils s’appuient pour cela sur un rapport de l’ONCFS: «il faudrait 4 ours supplémentaires pour viabiliser cette population» explique Alain Reynès, directeur de l’association Pays de l’Ours-Adet.
Selon lui, la France n’a pas respecté ses engagements vis-à-vis de la cour européenne concernant la restauration de l’ours dans les Pyrénées: «elle risque des pénalités financières dont on pourrait aujourd’hui se passer»
C’est en quelque sorte pour accélérer les choses que le Pays de l’Ours-Adet et Ferus se proposent de réaliser des lâchers supplémentaires «en faisant les choses en toute légalité» précisent les responsables.
«Nous avons monté un dossier déposé à la préfecture de la Haute-Garonne en précisant le protocole sanitaire, les compétences des personnes qui feront cette opération… L’Etat a la responsabilité de demander des avis par consultation avant de répondre (consultation d’organismes nationaux ou du public comme en 2011). Quoi qu’il en soit on attend sa réponse»
Concernant les pressions, les menaces et autres propos provocateurs de l’Aspap (le dernier en date: «ces associations utilisent leurs fonds propres pour lâcher des ours, nous pourrions utiliser nos fonds propres pour acheter des cartouches» communiqué du 24 janvier 2013), Alain Reynès précise: «quand on n’est pas d’accord avec une loi il faut le dire mais en restant dans la légalité. […]
Si on ne nous donne pas cette autorisation, l’Etat aura cédé face à des gens qui menacent de faire des actions illégales, cela prouvera que l’on n’est plus dans un Etat de Droit mais au Far-West […]
Jusqu’à présent les tribunaux ont tranché (jusqu’au Conseil d’Etat) en notre faveur, les opposants ont été déboutés. S’ils ne sont pas d’accord avec la loi qu’ils la fassent changer»
Concernant l’estimation financière d’une telle mesure, Alain Reynès est catégorique: «un lâcher d’ours revient entre 40 à 45 000 euros… qu’on nous donne l’autorisation de le faire on le fait tout de suite, en suivant le cadre légal, les protocoles sanitaires, les règlementations»
Quant à la provenance de ces fonds, il est tout autant catégorique: «des fonds privés récoltés auprès de partenaires privés et de donateurs»
Cette annonce a une fois de plus relancé le débat, elle incitera peut-être le nouveau gouvernement à se positionner sur la question urcine mais sera-t-elle suivie d’effets? L’avenir nous le dira.
Auteur: Laurenc Cabrol
Source: Ariège News du 25 janvier 2013
L'Etat français, sous le coup d’une mise en demeure de la Commission européenne, doit dire à l'Europe comment il compte sauvegarder l'ours. L'ours, un sujet sensible qui risque de rallumer la discorde entre défenseurs et anti-ours, qui ne veulent pas en entendre parler.
Le gouvernement va dire sous peu ce qu’il compte faire pour la conservation de l’ours dans les Pyrénées. C’est un sujet sensible qui risque de rallumer la discorde dans le massif: les défenseurs du plantigrade veulent y réintroduire de nouveaux spécimens, les anti-ours ne veulent pas en entendre parler.
Les ours ne sont plus qu’une vingtaine dans les Pyrénées
L’Etat français est, pour la première fois, sous le coup d’une mise en demeure de la Commission européenne, saisie par les pro-ours, dans le cadre de la procédure dite d’infraction qui peut aboutir à une éventuelle saisine de la Cour de justice européenne, et doit lui répondre d’ici fin janvier. "La réponse du gouvernement se fera dans les délais", indique le ministère de l’Écologie.
Pour favoriser d’éventuelles réintroductions, les défenseurs de l’ours ont offert à l’Etat de les organiser et de les financer à sa place en ces temps de crise (Midi Libre d’hier). "Ils n’attendent plus que le feu vert du gouvernement", explique Alain Reynes, de Pays de l’ours-Adet. Les associations Adet et Ferus viennent de déposer des dossiers auprès des autorités pour lâcher deux ourses, dès le printemps le cas échéant, dans les Pyrénées occidentales et dans les Pyrénées centrales.
L’ours divise les Pyrénéens
Les ours ne sont plus qu’une vingtaine dans les Pyrénées, qu’ils écumaient en nombre autrefois. Huit ours slovènes ont été introduits dans le massif depuis 1996. Mais la France n’a plus de plan de restauration depuis celui qui a pris fin en 2009. Inquiet de raviver les passions peu avant les échéances électorales, le précédent gouvernement de droite est revenu en 2011 sur son engagement de lâcher une femelle dans l’ouest des Pyrénées, où vivent deux mâles seulement. L’ours divise les Pyrénéens.
En 2006, les derniers lâchers avaient mobilisé des milliers d’opposants, parfois violemment. Les défenseurs de la biodiversité parlent d’une espèce "parapluie" qui, lorsqu’elle fait l’objet de mesures de conservation, protège de nombreuses autres espèces. Ceux qui sont hostiles à sa présence, à commencer par les éleveurs, le considèrent comme une menace et un frein au développement économique. Ils dénoncent une volonté de voir les Pyrénées retourner à l’état sauvage au détriment des activités humaines.
Source: Midi Libre du 26 janvier 2013