A la fin novembre, les ours entreront en hibernation. Franska, la Slovène introduite en avril sur les territoires de Bagnères-de-Bigorre, pourrait bien faire son "nid" à Saint-Pé-de-Bigorre, un secteur qu'elle affectionne tout particulièrement et où elle a déjà élu domicile depuis quatre à cinq mois.
"La zone est favorable à l'animal, indique Frédéric Decaluwe, ingénieur à la Direction régionale de l'environnement (DIREN) et en charge du suivi du plantigrade. Ici, poursuit ce dernier, il trouve beaucoup de fruits (glands, châtaignes...) pour se constituer suffisamment de réserves pour l'hiver". Il n'exclut cependant pas que Franska puisse "encore bouger si elle n'avait plus assez à manger avant l'hibernation". Cela semble malgré tout peu probable, d'autant que l'endroit est calme et qu'il possède de nombreuses cavités à même de l'abriter.
Néré, l'un de ses congénères, avait d'ailleurs, il y a quelques années, établi sa tanière ici.
Si Franska s'installe ici, elle devrait donc rester longtemps à Saint-Pé. Les scientifiques savent, en effet, qu'une fois sorties de leur période de semi-sommeil, événement qui survient début avril, les femelles restent quasiment au même endroit. "Elles attendent le mâle pour la reproduction". Si Franska n'est pas déjà pleine (il n'est pas exclu qu'elle l'était lors de sa capture) elle risque donc fort de le devenir à Saint-Pé, grâce à l'arrivée de l'un des siens. Le territoire d'un mâle s'étend, il est vrai, à près de 1,000 km2. Dans ces conditions, elle a, évidemment de fortes chances d'en voir un pointer son nez.
Lorsque Franska aura trouvé sa tanière, un rayon de 300 m autour de sa "maison" sera interdit d'accès pour éviter qu'un accident, notamment avec les chasseurs, ne se produise.
Cette restriction sera décidée en concertation avec les usagers et habitués de la zone. Il faut savoir que l'ours ne dort pas pendant cinq mois. Non. "S'il fait beau, s'il y a du soleil, il sort à proximité de sa tanière pour s'exposer. Durant cette période, il ne cherche pas à manger. Il se dégourdit en parcourant quelques dizaines de mètres puis regagne son gîte" fait savoir Frédéric Decaluwe.
Auteur: Guillaume Atchouel.
Source: La Dépêche du Midi du 19 octobre 2006