L’ours noir a encore frappé en Alberta au Canada. Même si les spécialistes du comportement de l’ours prétendent que cette situation est très rare, les quelques informations recueillies dans la presse montrent qu’elle est assez courante. D’ailleurs les mêmes spécialistes rappellent que l’ours est un prédateur. D’autre part des recommandations sont prodiguées pour se protéger. Nous ne pouvons donc pas nier que l’ours n’est pas un animal très fréquentable par l’humain. D’ailleurs le risque zéro pour l’homme n’existe pas sur les territoires de présence de l’ours. Il faudrait tout simplement dire la vérité et cesser de faire croire que c’est un animal très gentil.
Les collègues de travail de Lorna Weafer n'ont pu empêcher sa mort sous les griffes d'un ours, lors d'une attaque féroce sur leur lieu de travail du nord-est de l'Alberta.
«Les gens ont essayé de l'arrêter et ont fait tout ce qu'ils pouvaient. Ils sont bien sûr horrifiés par ce qu'ils ont vu.» — Scott Doherty, Unifor
Scott Doherty ne croit pas que les travailleurs étaient équipés de vaporisateurs de gaz poivré.
Les collègues de la victime ont tenté d'effrayer l'animal à l'aide de cornes à brume, de canons à eau et d'extincteur, mais l'ours ne cessait de reculer puis de revenir à l'attaque.
Ce drame est survenu en après-midi sur un site industriel de Suncor, à 25 kilomètres au nord de Fort McMurray. Bien que ce site soit situé dans un endroit fort isolé, le caporal George Cameron de la GRC détaille que celui-ci bouillonne d'activité.
Lorna Weafer est morte sur les lieux.
Mike Ewald, un enquêteur du département de la faune, précise que cette dernière revenait de la salle de bain lorsqu'elle a été surprise par l'animal.
Il ajoute que l'attaque a débuté vers 14 h, puis qu'un ours correspondant à la description de celui recherché a été tué une heure plus tard par des agents de la faune. Mike Ewald décrit l'ours tué comme un «mâle en très bonne santé» pesant 180 kg, soit près du double du poids moyen, et qu'il ne semblait pas être affamé.
Le département attend toutefois le résultat de tests ADN pour confirmer qu'il s'agit bien de l'animal impliqué dans l'attaque.
La Commission et le département provincial chargé de la faune ont ouvert une enquête, afin de savoir comment la mort de cette femme aurait pu être évitée.
L'enquête portera notamment sur les mesures de sécurité mises en place par Suncor.
Le site où s'est déroulée l'attaque restera fermé jusqu'à ce que l'identité de l'ours soit confirmée.
D'autres pièges ont été disséminés au cas où celui-ci aurait échappé aux agents de la faune, et rôderait encore. Un autre ours adulte a depuis été capturé par l'un d'eux.
Sneh Seetal a ajouté que l'entreprise avait rappelé à ses travailleurs d'être particulièrement vigilants avec la faune environnante. «Une partie de la formation que nous donnons à nos employés consiste à leur dire d'alerter les personnes compétentes s'ils voient une bête sauvage afin que les mesures appropriées soient appliquées.»
Aucune barrière ne protège le site, qui contient deux zones buissonneuses et des panneaux mettant en garde contre les ours.
Sneh Seeta n'a pu confirmer si d'autres ours ont été aperçus pendant les jours précédant l'attaque.
Scott Doherty annonce que le syndicat Unifor mènera une enquête dans cet incident tragique.
«S'il y a besoin d'une révision, ou de procédures et de politiques supplémentaires pour s'assurer que les travailleurs sont protégés contre les animaux sauvages, nous allons nous occuper de cela.» — Scott Doherty, Unifor
Il ajoute que, bien que ces attaques soient «extrêmement rares», celles-ci se sont déjà produites par le passé.
En 1980, deux travailleurs d'une installation de forage pétrolier ont ainsi été tués par un ours noir près du lac Zama, dans le nord de l'Alberta.
Stephen Herrero soutient que les ours noirs mâles, qui sont «naturellement des prédateurs», sont généralement impliqués dans ce type d'attaques.
«Quelque chose dans l'esprit de l'ours lui dit: peut-être [l'humain] est quelque chose que je peux capturer et manger,» avance-t-il.
«Ce printemps-ci, nous sommes un peu en retard au niveau du dégel des sols,» explique-t-il, en rappelant que les ours ont besoin de creuser à cette période de l'année pour se nourrir.
«Je pense que les ours peuvent avoir plus faim que d'habitude ce printemps-ci.»
Bill Abercrombie, trappeur albertain
Lorna Weafer est la troisième employée de Suncor morte dans cette région depuis le début de l'année.
Source: Radio Canada du 8 mai 2014