Le Monde des Pyrénées

Appel à l’ouverture de la chasse à l’ours 2017

Grande mascarade médiatique et policière autour d'une vidéo dont nous ignorons même si elle a été tournée en France

- Ariège: Des hommes armés et encagoulés annoncent la réouverture de la chasse à l'ours

Dans une vidéo envoyée à des médias, un commando d'Ariégeois encagoulés et armés annonce l'ouverture de la chasse à l'ours...

On se croirait en Corse, aux grandes heures du FNLC, le bruit des cigales en moins. Jeudi, plusieurs médias ayant un bureau à Foix, en Ariège, ont reçu une clé USB contenant une vidéo où sont filmés des hommes armés de fusils de chasse et sont encagoulés.

Ces opposants à la présence de l’ours dans les Pyrénées annoncent clairement leur intention en fin de message: ils vont rouvrir la chasse à l’ours.

«Les Demoiselles sont de retour»

«Nous, montagnards d’Ariège, éleveurs, randonneurs, chasseurs, élus, citoyens disons à l’Etat stop ça suffit», entame une voix d’homme à l’accent prononcé et au ton exagéré. Après avoir reproché à l’Etat l’introduction d’ours slovènes sur le massif des Pyrénées, il décrète que, eux, Ariégeois, suivront les traces de leurs ancêtres et se rebelleront contre l’Etat.

«Il y a 150 ans nos ancêtres se sont levés contre l’Etat qui voulait déjà les priver de cet accès à la montagne. Ainsi naissait la guerre des Demoiselles en Ariège. Aujourd’hui face à la même agression, les Demoiselles sont de retour. L’Etat est resté sourd face aux demandes de nos élus, de nos organisations citoyennes et professionnelles. Alors nous avons décidé de rouvrir la chasse à l’ours en Ariège et de mener une résistance active face aux agents de l’Etat», assène la voix dont le speech se clôture par des tirs de fusils.

Condamnations des services de l’Etat

La préfète de l’Ariège, Marie Lajus, n’a pas tardé à réagir après la publication de la vidéo, condamnant une «dérive pathétique dans la violence et l’illégalité». Ses services ont transmis la vidéo au procureur de la République de Foix pour engager des poursuites judiciaires.

«Cette simagrée d’organisation terroriste, s’il ne s’agit pas d’un canular, porte préjudice à tous ceux qui défendent le développement des territoires ruraux et de montagne», critique la représentante de l’Etat, invitant responsables professionnels, institutionnels et politiques à marquer leur désaccord avec ceux qui franchissent la ligne de l’illégalité et condamner cette nouvelle irruption de violence et d’usage des armes.

Vives tensions depuis cet été

Véritable menace, gros canular ou coup de pression? Cette vidéo intervient en tout cas dans un contexte très tendu en Ariège. A la mi-juillet, plus de 200 brebis ont chuté d’une falaise en Ariège, effrayées par la présence d’un ours. Depuis cette prédation, des tensions sont palpables. Il y a quelques semaines des agents de l’Office national de la chasse et la faune sauvage ont été agressés par des hommes armés alors qu’ils se rendaient sur le terrain pour constater des dégâts commis par l’ours.

Une plainte a été déposée par la préfète de l’Ariège et la procureure de la République de Foix a ouvert une enquête. De son côté, le conseil départemental de l’Ariège a réaffirmé son «opposition à la réintroduction des ours en des lieux où ils n’ont plus leur place depuis la relance du pastoralisme et le développement de la civilisation de loisir».

Jeudi matin, des opposants de longue date à l’ours avaient demandé la création d’une zone à ours.

Auteur: Beatrice Colin
Source: 20minutes.fr du 15 septembre 2017