Eleveurs de montagne face aux grands prédateurs: Plus de lutte individuelle dans chaque massif
Comme nous l'annoncions hier, les représentants agricoles (FNSEA et Chambres d'agricultures) des massifs de montagne français se sont réunis à Paris. Dès le retour à Tarbes hier soir, nous avons rencontré la délégation haute pyrénéenne composée de Bernard Moules pour la FDSEA et Marie-Lise Broueilh pour la Chambre d'Agriculture.
Pour Marie-Lise Broueilh,
c'est "une mobilisation de tous les départements de montagne concernés par les prédations d'ours, loups, lynx et vautours".
Selon Bernard Moules,
"ce 30 août restera une date importante pour la défense du territoire montagnard français. Aujourd'hui (hier 30 août) se sont réunis à Paris, à la FNSEA l'ensemble des représentants
de chaque massif (Alpes, Pyrénées, Jura, Vosges et Massif Central). A partir d'aujourd'hui, il n'y aura plus de lutte individuelle dans chaque massif. L'unité qui s'est créée et
jette les bases d'un nouveau combat commun pour la défense de la biodiversité montagnarde. Une nouvelle rencontre aura lieu début octobre, la date précise reste à fixer, de façon à
mettre en place une stratégie commune de défense de la biodiversité et de la culture montagnarde que nous avons le devoir de préserver pour les générations à venir."
Nous ne saurons rien de cette stratégie qui ne sera dévoilée que début octobre. Mais selon Marie-Lise Broueilh qui représentait la Chambre d'Agriculture "nous sommes entrain de lancer une dynamique nationale" ce qui est relativement nouveau pour ce qui concerne le pastoralisme montagnard. Il faudra probablement que le milieu agricole mène une réflexion et une analyse approfondie pour parler le même langage et "appréhender la problématique du devenir des territoires de montagne dans toutes leurs complexités et différences." Pour elle, il faut d'abord dire "stop! On arrête les dégâts qui mettent à mal la biodiversité que les éleveurs construisent et entretiennent sur ces territoires." Et puis, ce n'est pas seulement la biodiversité qu'il faut défendre mais c'est aussi l'ensemble des composantes du développement durable des vallées françaises en analysant la vie économique des territoires, les conditions de vie et de travail des éleveurs, les aspects culturels à protéger, etc..." En fait c'est le respect de la conférence de Rio dont nos gouvernant ne se sont jamais préoccupés pour se consacrer à seulement quelques espèces emblématiques."
Déjà, nous pouvons dire que la délégation bigourdane se situe à un autre niveau que celui de l'écologie politique basique sans ambition se limitant à quelques prédateurs. Ce n'est pas non plus au Grenelle de l'environnement que des solutions seront trouvées pour les territoires de montagne puisque le monde de l'agriculture et à plus forte raison celui du pastoralisme n'y ont qu'un lointain strapontin. Curieuse manière d'intégrer les acteurs de la biodiversité et du développement durable à l'action. Mais triste et lamentable habitude du milieu de l'écologie de vouloir décider pour les autres en donnant des leçons à tout va. Triste spectacle que peut être "cette grande kermesse d'associations écolos" qui ne peut conduire qu'à la confrontation et aux conflits. En fait, un retour en arrière de 25 ans tant que les pouvoirs publics ne comprendront pas que les éleveurs ont un rôle à jouer et qu'ils s'y préparent sérieusement. Aujourd'hui sur le plan national, prochainement européen mais aussi planétaire. "Des structures existent" nous a-t-on précisé.
Louis Dollo
Le 30 août 2007
/p>