Certes, Franska n'est pas officiellement retirée mais "la secrétaire d'Etat l'a condamnée parce que nous ne pouvons pas attendre la fin de l'été que les enquêtes soient terminées". En fait, les éleveurs sont dans l'urgence pour demain matin alors que la ministre demande du temps. Il y a manifestement une différence de langage et un malentendu majeur qui pourrait ne pas être en faveur de l'ours femelle de 17 ans (c'est bien confirmé) qui peut vivre 30 ans selon Nathalie Kosciusko-Morizet qui semble avoir en mémoire la durée de vie dans un zoo. Dans le milieu naturel, le plantigrade a une durée de vie de 20 à 25 ans. Mais ce ne sont pas les éleveurs qui s'en plaindront.
- Nathalie Kosciusko-Morizet voit 5 types d'amélioration possibles.
- Une évaluation rapide du plan ours "à mi-parcours"
Ce sera en fait pour le 1er trimestre 2008. Une évaluation qui portera sur les conséquences sur l'économie, le tourisme, le pastoralisme, etc... mais aussi sur la
biodiversité.
Les points positifs:
- l'évaluation devra se faire au plus près des acteurs de terrain.
- Elle souhaite créer un espace de concertation au niveau de la chaîne.
Les points négatifs:
- Le plan ours se termine en 2009, disons que cela fera gagner un an.
- Il existe en Béarn un espace de dialogue nommé IPHB qui est en train de se faire démolir. Peut-on avoir confiance dans ces propos?
- L'exemple pris est l'espace de concertation sur le loup. Mauvais exemple. Le système ne semble pas fonctionner
- Difficile d'imaginer un vaste lieu de dialogue de toute la chaîne compte tenu des différences culturelles et de méthodes d'élevage
- Le protocole ours à problème doit être revu
En effet, si Franska n'est pas un ours à problème au sens du protocole actuel, cette ourse constitue néanmoins un problème que nous ne pouvons pas nier.
- Les zones ours.
Notre secrétaire d'Etat trouve que le mot de "cantonnement" est impropre. La réalité est différente selon les personnes. Elle préfère parler de "zones de présence" pour "améliorer le suivi et définir des zones de coexistence." Elle souhaite qu'il soit fait "une comparaison avec l'étranger " ... "en associant les acteurs locaux à l'étude de ce qui se fait à l'étranger. "Après avoir eu le plan ours pour bible voici que maintenant c'est l'étranger... quelques missions de plus. L'IPHB en avait déjà fait une en Europe centrale et avait conclu à une infaisabilité. Même chose pour la mission du Conseil Général des Hautes-Pyrénées. Nous allons encore avoir des commissions pour enterrer le problème.
- Suivi des populations et partage des informations.
Voilà une bien bonne idée qui nécessite un changement de mentalité profond chez certains fonctionnaires. Nathalie Kosciusko-Morizet veut "rendre plus performants les équipements de suivi et développer les informations en temps réel.." Elle veut aussi "un soutien au pastoralisme" et "de l'aide à l'élevage". Situation difficilement acceptable par les éleveurs qui vont "encore être assistés" alors qu'ils ne demandent qu'à "vivre et travailler tranquillement."
Nous pouvons noter qu'elle recherche "l'assistance d'experts étrangers" Ceci ressemble fort à un désaveu de l'ETO qui apparaît beaucoup moins compétente. De même, elle se prononce pour des "expertises" de dégâts indépendantes. Par ailleurs, elle veut baser son pari sur le pastoralisme en le renforçant. La responsabilité des maires a été abordée. Selon elle, il y a bien un problème puisqu'elle dit qu'il "faut prendre des dispositions législatives." Voilà qui est nouveau dans le langage.
Et puis, elle laisse une partie de ses bagages à Toulouse. Alain Auvé, Conseiller Technique au cabinet du Ministre Borloo reste sur place jusqu'au règlement des conflits. Il risque de rester longtemps. Et ce ne sera pas des vacances.
Si la colère gronde au sujet de l'absence de décision concernant Franska, des évolutions sont à noter qui tendent à remettre en cause certains éléments du plan Ours. La bible serait donc révisable à la condition d'apporter des éléments. Mais ce qu'il y a d'incroyable c'est que nous allons faire maintenant ce qui aurait dû être fait en 2003 ou 2004 avant de prendre une décision en 2004-2005. En fait, c'est ce qu'avait fait l'IPHB en son temps et qui lui a été contesté.
Les problèmes de vautours ont été évoqués. Car il y a bien problème contrairement à ce que certains veulent toujours nier. Il est proposé de se rapprocher des Espagnols. Alors
qu'ils sont en surnombre par rapport à la capacité nutritive naturelle on va les nourrir comme les poules d'une basse cour pour se développer encore plus et ainsi favoriser un
accroissement artificiel. "L'inverse de ce qu'il faudrait faire" nous dit Bernard Moules.
Encore un sujet qui va fâcher et qui n'a pas fini de faire d'autres victimes
Louis Dollo, le 26 juillet 2007