Dès 1993, tout le monde savait qu'en Slovénie les ours étaient nourris et étaient plus carnivores que les ours des Pyrénées. Mais les associations écologistes, notamment l'ADET-Pays de l'ours en charge de ces introductions ont voulu ignorer cet aspect par idéologie ou incompétence.
Le vieux débat entre ours «indigènes» et «étrangers» refait surface dans les Pyrénées centrales. Personne, dans les Pyrénées centrales, ne semble disposé à accueillir les deux adultes survivants importés de Slovénie et leurs rejetons nés sur place qui devraient être capturés. Même le directeur du parc national des Pyrénées fait preuve de la plus grande réserve à l'égard de ces animaux, soupçonnés de déviance.
«Les ours béarnais sont plus craintifs, ils commettent moins de dégâts sur les troupeaux», affirme François Chatry, chiffres à l'appui. Alors que les six derniers ours authentiquement pyrénéens vivant en périphérie du parc n'auraient croqué qu'une trentaine de brebis l'an dernier dans les vallées béarnaises, les animaux réintroduits en Haute-Garonne sont accusés d'être bien plus voraces. La plupart des dégâts ont été causés en Ariège par deux «subadultes», selon les experts, qui pensent avoir affaire aux orphelins de Melba, la femelle slovène tuée en 1997.
Le comportement prédateur de ces ours «sauvageons» a fini de convaincre les opposants que ces ursidés étrangers n'étaient décidément pas adaptés. Les élus du Béarn, qui s'apprêtaient à leur tour à procéder à des lâchers d'ours étrangers pour renforcer une population qui ne compte plus officiellement qu'une seule femelle, ne veulent plus s'approvisionner en Slovénie. Ils craignent que la pratique du nourrissage des plantigrades, en cours dans ce pays qui «élève» des ours pour la chasse, ne rende les animaux trop familiers. La filière croate, autre pays «exportateur» d'ours, semblait plus sûre, mais les élus ont finalement décidé de surseoir à toute nouvelle introduction. «Il ne faut pas ajouter la confusion à la confusion», affirme Jean Lassalle, conseiller général (UDF) du canton d'Accous (Pyrénées-Atlantiques) et président de l'Institution patrimoniale du Haut-Béarn.
Pour les partisans de l'ours, toujours persuadés que l'apport de sang neuf est indispensable pour sauver l'espèce dans le massif, ce ne sont pas ces animaux qui sont inadaptés aux Pyrénées, mais l'inverse: si les ours slovènes se sont révélés plus prédateurs que les béarnais, c'est que les méthodes d'élevage et de gardiennage des troupeaux ne sont pas les mêmes d'un bout à l'autre de la chaîne (lire page 15).
De son côté, le président de l'Association des pâtres de l'Ariège persiste à croire que le retour des ours n'est pas incompatible avec le pastoralisme et serait même un atout. «Sur mon estive, je n'ai eu qu'un seul dégât l'an dernier», témoigne Francis Chevillon, qui travaille avec des chiens de protection. Une douzaine d'associations de défense de l'environnement viennent de lancer un appel, «pour sauver les ours des Pyrénées centrales».
Auteur: Stéphane Thépot
Source: Le Monde du mardi 4 avril 2000
L’auteur met en évidence un des aspects mensongers des introductions d’ours menées par les associations écologistes, notamment l’ADET-Pays de l’ours avec son directeur Alain Reynes et son président, François Arcangéli, maire d’Arbas, Conseiller Régional Europe Ecologie-Les Verts.
Il était connu depuis longtemps, tous les rapports le prouvent, que les ours sont nourris en Slovénie afin de servir pour la chasse dont les droits sont accordés contre de fortes rémunérations et constituent ainsi un revenu touristique non négligeable. Par ailleurs, nous savions qu’une fois en France, ces ours ne seraient pas nourris. Il était également parfaitement connu, que contrairement ours des Pyrénées, les ours slovène sont beaucoup plus carnivore mais également plus dangereux. Mais, par facilité ou incompétence, les associations écologistes ont nié tous ces aspects.
Par ailleurs, ces mêmes associations engluées dans leurs mensonges permanents ont calqué leurs préceptes sur une vision erronée de l’élevage de brebis laitières en Béarn alors
que partout ailleurs il s’agit d’élevage ovin viande avec des pratiques totalement différentes. Il n’a pas non plus était tenu compte des savoir-faire et de l’histoire des hommes.
En 2012, 12 ans après le constat de l’Union Européenne dans son rapport final de financement constant le
fiasco de l’opération, nous en pouvons que constater que les éleveurs avaient parfaitement raison. Ces ours sont une catastrophe pour les éleveurs y compris en Béarn et la non
acceptation sociale de ces ours n’a fait que s’amplifier.
Louis Dollo, le 20 juin 2012
A lire pour bien compren dre l'ensemble des mécanismes: "La réintroduction de l'ours - Histoire d'une manipulation" de David Chétrit (Ed. Privat)