Extrait de la Dépêche du Midi du 23 novembre 1999 nous montre l'intérêt des enfants de l'école d'Oô (Larboust - Haute-Garonne) pour la forêt pyrénéenne et l'ours.
Difficile de passer à côté du plus célèbre de ses habitants...
Cet après-midi, à l'école de Oô, les enfants ont été priés de laisser livres et classeurs au fond des cartables. A la place des habituels exercices, une leçon de choses qui fleure bon l'ancien temps.
Voilà une semaine, les élèves de Patrick Ruffat se sont vu remettre un dossier intitulé «La forêt pyrénéenne».
Des panneaux présentant les différentes essences d'arbres ou les techniques de débardage ont aussi tapissé les murs de la classe.
Aujourd'hui, les gentilles têtes blondes sont conviées à la projection d'un film intéressant trois hôtes de la forêt:
le gypaète,
le grand tétras et
l'incontournable ours brun.
Une action de sensibilisation qui associe l'Education nationale et la direction régionale de l'Environnement au travers du Fonds d'intervention éco-pastoral. Jérôme Boyer, animateur auprès de cet organisme, explique: «Il s'agit de présenter la forêt et les activités qui peuvent en découler sans oublier les animaux qui l'habite».
Depuis l'an dernier, plus de quatre mille jeunes pyrénéens ont été touchés par cette campagne. Mais silence, la séance va débuter.
Après les tracas du gypaète qui doit se livrer à pas mal de contorsions pour assurer sa pitance quotidienne, le grand tétras entre en scène. C'est la période des amours et Mme-tétras se montre particulièrement volage. Deux prétendants n'hésitent pas à se voler dans les plumes pour gagner les faveurs de la belle: une histoire vieille comme le monde! Mais le meilleur est encore à venir. Sa Majesté l'ours fait son apparition sur l'écran. On apprend que le célèbre plantigrade est un taciturne qui préfère les fourrés profonds aux crépitements des appareils photos.
Bref, le parfait solitaire même si de temps à autres, il ne dédaigne pas la compagnie des troupeaux de moutons...
Rémy, Dorothée, Naïk et les autres ouvrent de grands yeux.
Une fois la lumière revenue, les questions fusent. Pas de doute, les élèves de Oô connaissent particulièrement bien le milieu où ils vivent. «C'est essentiel car ce sont eux qui feront les Pyrénées de demain», confie Jérôme Boyer. Des Pyrénées où l'ours et les activités pastorales finiront peut-être par cohabiter sans heurts, pour peu que chacun y mette du sien?
Alain Puente - Extrait de La Dépêche du Midi