La présentation des animaux, dont les vautours, par des journalistes est souvent faite de manière naïve sans beaucoup approfondir le sujet. L’aspect superficiel est à la lumière des questions loin des réalités du sujet tout en ayant la prétention de tout connaître. Donner des noms à des animaux sauvages, comme ici des vautours et se prêter à ce jeu, c'est contribuer activement à cette naïveté transmise aux lecteurs et auditeurs.
Soigner des vautours en volière, élever des vautours en vue des relâcher dans la nature font de cet animal, à la base sauvage, un animal d’élevage en liberté. Habitué à l’homme, il ne le craint pas et a besoin d’une certaine artificialisation de la nature pour survivre, tel que l’apport de nourriture en des endroits fixes dits "Placette d'équarissage" pour les uns ou "placette de nourrissage" pour les autres.
Fabriquer des vautours d’élevages c’est transformer leur mode de vie. C’est abandonner la «transhumance» des jeunes à l’envol vers le sud Espagne et l'Afrique pour un retour un ou deux ans plus tard pour la nidification…. après avoir recherché un espace de vie. C’est aussi changer son comportement alimentaire. Habitué à l’homme, sans le craindre, de charognard il passera à prédateur, ce qu’il a d’ailleurs toujours été dans des proportions limitées à une époque où il n’était pas interdit de laisser les animaux morts à leur disposition. (Aujourd’hui obligation des retirer pour les donner à l’équarrisseur qui a un coût pour l’éleveur)
De tout ceci, la LPO n’en a que faire. L’essentiel pour cette organisation dites "de protection de la nature" est d’avoir des vautours pour, à terme, en faire un produit touristique et ainsi changer le mode de vie des humains en transformant l’habitant paysan au milieu de la nature en acteur du tourisme pour visiter des espaces dits "sauvages" (ou "naturels") réservés à des activités ludiques payantes.
Tous ces aspects, jamais aucun journaliste, comme ici France 3, ne cherche à l’approfondir pour rechercher la vérité sur les vautours du Verdon qui, à l’origine, consistait à éliminer toutes les activités ludiques des gorges du Verdon au profit du Vautour, notamment ceux élevés à Rougon.
La LPO, ardente défenderesse de l’idéologie du tout sauvage, avait bien pour objectif premier dans les années 1990, de supprimer toutes les activités d’élevage en introduisant des loups et activités ludiques dans les gorges avec les vautours.
Soigner puis relâcher deux vautours baptisés relève d'un comportement de gestionnaire de parc animalier et, en aucun cas, d'un défenseur et protecteur de la nature.
Comportement à méditer pour l’avenir.
Originaires d’Estrémadure, «Voltige» et «Mistral» ont passé près deux ans d’acclimatation en volière. La première sortie des oiseaux a été plutôt timide et aucun des deux n'a tenté de prendre son envol préférant passer une nouvelle nuit en volière.
Mistral vole vers l'Isère
Le 22 janvier, «Mistral» se lance enfin, mais ses congénères ne lui font guère de cadeau, la harcelant en vol, l’obligeant à perdre de l’altitude. Son premier vol est court mais sans doute
intense pour elle. Elle passe une semaine dans une zone basse et encaissée où sa remontée semble difficile. Le 30 janvier, elle arrive finalement à remonter et part vers le nord-ouest se laissant
porter par le vent soufflant en rafales avoisinant les 70km/h. Ainsi «Mistral» visite le pays dignois, puis le Haut-Var et le Cheiron (Alpes Maritimes) avant de filer dans les Ecrins puis le
Trièves (Isère).
Voltige reste dans le Verdon
Voltige, retournée dans la volière, semblait souffrir d’une blessure superficielle à la patte gauche. Les soigneurs ont donc refermé la volière. Rétablie, une seconde chance lui est offerte
le 27 janvier mais un couple local de Vautour moine la repousse sans cesse dans la volière dès qu 'elle sort de quelques mètres. Elle fera finalement le grand saut le lendemain et reste toujours
présente dans le Verdon malgré le fort mistral des derniers jours.