En Barousse, la vie est dure comme dans beaucoup de vallées pyrénéennes. Lorsque la vie devient intenable, des révoltes éclates. Nous retrouvons ce phénoméne sur toutes la chaîne.
Le pays est pauvre.
Mais les hommes qui y vivent ne se laissent pas faire facilement. L'après révolution fut quelque peu difficile et de nombreuses révoltes y ont eu lieu contre les nouveaux
propriétaires de forêts qui manquent autant de souplesse que l'administration forestière après sa création en 1827. Les troubles de 1835, 1838, 1841 et surtout du 28 février au 3
mars 1848 ont marqué les esprits. Les gardes forestiers sont les premiers à en subir les conséquences mais aussi le receveur de l'enregistrement de Mauléon. Pendant plusieurs
jours, les agents de l'Etat et les notables locaux (qui sont aussi, le plus souvent, des usuriers) en font les frais. Le château de Luscan est attaqué, les objets et les documents
de l'administration forestière (surtout les PV) sont détruits et l'armée finit par intervenir. Mais la délinquance persiste encore longtemps dans cette région, comme dans de
nombreuses autres des Pyrénées, soucieux de conserver un minimum d'autonomie et d'indépendance après cette révolution que, manifestement, ils n'ont pas désiré.