Le Monde des Pyrénées

Le cirque d'Aneou en danger 2006

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La nouvelle extension de la station de ski espagnole Formigal inquiète les amoureux d'espaces naturels
Le Parc défend son coeur

Le phénoménal développement de la station de ski espagnole Formigal est redevenu d'actualité depuis quelques jours. En réalité, depuis qu'un guide de haute montagne, Rémi Thivel a photographié depuis l'entrée du superbe cirque d'Aneou, un nouveau pylône de télésiège. De là à crier aux envahisseurs, il n'y a qu'un pas que beaucoup d'amoureux des cimes pyrénéennes franchissent.
"Une nouvelle remontée au départ de Formigal va desservir la crête frontière au col du Pourtalet. Les skieurs pourront redescendre dans le cirque, côté français. Mais d'ores et déjà, la présence de ce pylône qui a été dressé jeudi dernier, est une pollution visuelle. On le voit dès que l'on prend le dernier virage à l'entrée du cirque", relate ainsi Rémi Thivel. Ces défenseurs des espaces naturels, dénoncent "la société du tout station".

Code de bonne pratique. Mais surtout, ils s'interrogent sur la préservation dans ces conditions du Parc national des Pyrénées.
Car effectivement, le télésiège desservira un site limitrophe de la zone centrale du parc, le "coeur", comme le qualifie Rouchdy Kbaier, le directeur du PNP. De par la nouvelle loi, ce coeur doit être particulièrement protégé, notamment "d'une fréquentation qui ne serait pas maîtrisée". Mais comment gérer le flux que risque d'entraîner cette nouvelle desserte? C'est toute la question à laquelle les responsables du Parc réfléchissent activement. Seuls, ils n'ont aucun moyen d'infléchir la détermination des Espagnols de la société d'économie mixte Aramon, propriétaire de Formigal.
Rouchdy Kbaier est aussi responsable de la circulation et de la sécurité. A ce titre, il veut veiller d'une part "à éviter les conflits d'usage", entre randonneurs en raquette côté français et skieurs venus du côté espagnol, et d'autre part "à prévenir d'éventuels dégâts sur la flore et la faune exceptionnelles sur ce site. Il rappelle en outre que "l'été, c'est une zone pastorale importante car l'agro pastoralisme est la seule activité économique autorisée au coeur du Parc". Ce qui n'a rien à voir avec une activité touristique. Au PNP, on espère que soit édicté un code de bonne pratique permettant de tout concilier.

Auteur: Anne-Marie Siméon
Source: Sud-Ouest du 18 octobre 2006

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