"La seule richesse des gens de là-haut c'est la liberté."
(Paul Lacube - XIXème siècle)
S'il est important de protéger nos espaces naturels, encore faut-il le faire intelligemment en tenant compte des réalités du terrain plus que des contraintes administratives le
plus souvent incohérentes, inadaptées et incomprises des usagers ancestraux du milieu. Le Parc National des Pyrénées nous permet de réunir quelques perles de ces incohérences
liées au tout pouvoir d'un directeur pas toujours bien éclairé.
Sur cette page, nous réunirons toutes les "coquilles" d'un Parc National dont la présence devient de plus en plus lourde sans avoir apporter, en plus de 40 ans d'existence, de
son utilité par rapport à d'autres secteurs non soumis à ce régime légalement despotique.
Ce document est issu d'un cahier pédagogique du Parc National des Pyrénées. Il est donc un document officiel extrait sur site Web du PNP. Nous y trouvons notamment les chapitres suivants:
Je ne crois pas que cela ait la même signification à Paris et à Gavarnie. En effet, si nous héritons d'une nature préservée, quelle est la communauté qui l'a permis et qui a
assuré sa préservation au cours des millénaires? Sûrement pas un parisien mais plus certainement un pyrénéen. Il s'agit donc d'un héritage pyrénéen, préservé par les
pyrénéens et non un héritage commun, bien de tout le monde est n'importe qui.
Il y a là une notion très ambiguë qui embarrasse toutes les discussions de manière ouverte ou sous entendue. Si les Pyrénées disposent d'une nature protégée c'est avant tout
grâce aux pyrénéens qui ont su la protéger mieux que les parisiens autour du bois de Boulogne. Il ne s'agit donc pas d'un héritage commun mais d'un héritage pyrénéen.
Voilà trois ans que le PNPO (Parc National des Pyrénées Occidentales) est crée non sans mal. Les chasseurs ont dû abandonner de larges territoires de chasse. Des promesses
ont été faites aux collectivités locales notamment dans le domaine du développement mais aussi du pastoralisme.
Déjà, à cette époque, la protection des espaces sous entendait le contrôle des territoires. Des prérogatives des collectivités locales sont abandonnées au profit du seul
Directeur du Parc qui dépend directement du Ministre de l'Environnement sans l'intermédiaire du Préfet. Mais la protection ne suffit pas pour valoriser une structure
administrative. Il faut quelque chose qui se voit. De plus, il faut satisfaire les collectivités locales en matière de développement. C'est le tourisme de randonnée qui
est choisi pour cible de développement (Cf. les nombreux rapports et études de cette époque). Il est mis en place un vaste plan d'équipement de la montagne avec chemins et
refuges. C'est ainsi que furent notamment construit les refuges d'Arlet, d'Ayous, du Lary (non gardé), d'Ilhéou, des Espuguettes, Migouélou et de Barroude. Et avec les
refuges sont venus les chemins.
A partir de 1970, une frénésie de création de chemins s'est emparée du PNPO (devenu PNP). Des nouveaux chemins furent créés comme celui de la Peyre Saint Martin d'une largeur telle que les ouvriers montaient en Jeep. Ceci au détriment de l'ancien chemin montant par Doumblas. Pour monter au refuge des Oulettes, on a pas hésité un instant à démolir l'ancien chemin parfaitement dallé par des générations de bergers. A la Glère, on a vu se créer un chemin de traversé sous le Campanal pour rejoindre le fond du Bolou, etc... et tout ceci sans aucun respect du patrimoine que constituaient les anciens chemins, sans aucun soucis des conséquences environnementales (dérangement de la faune et de la flore, érosion, etc...). Chaque année, le PNP se vantait dans les médias du nombre de kilomètres réalisés. A chaque fois il y avait une performance.
Serait-ce encore possible aujourd'hui?
Peut-on dire que le PNP a montré l'exemple?
Louis Dollo, le 17 avril 2004
Les agents du Parc National des Pyrénées sont parfois dotés d'une qualité exceptionnelle qui consiste à ennuyer les usagers professionnels ancestraux de la montagne. Hormis les problèmes de chiens et autres détails que nous avons vu plus haut (en cours de mise en ligne) sur lesquels les touristes ne sont pas tourmentés, c'est à la veille de la transhumance que ces braves fonctionnaires découvrent que des pistes sont dangereuses. L'hiver a agit de telle manière que tout à coup, il ne fait plus utiliser ces pistes.
C'est donc le 7 juin 2008 qu'il est adressé une lettre aux maires de Borce et Cette Eygun pour leur annoncer la dangerosité d'une piste qui doit être interdite à tous usages. Avec une telle capacité d'appréciation, beaucoup de chemins et pistes de montagne n'auraient jamais dû exister. Cette volonté du "tout sécuritaire" avec cette obsession de toutes interdictions pour ouvrir le parapluie constitue bien une preuve d'incapacité d'assumer des risques comme l'ont toujours fait tous montagnards depuis de nombreuses générations. Partant de là, ces fonctionnaires ont-ils vraiment compétence pour exercer en montagne?
Toujours est-il qu'il est demandé au maire de Borce de faire faire une étude géotechnique par un bureau d'étude, etc... ce qui est probablement hors des possibilités financières d'une petite commune pour des travaux aussi simple que ceux toujours entrepris depuis des millénaires avec de simples pioches et pelles comme le rappelle l'association des bergers des trois vallées.
Non seulement nous voyons là la démesure des exigences administratives mais en plus le directeur rappelle clairement que dorénavant c'est lui qui exerce le pouvoir de police dans le coeur du PNP avant même la signature du décret en cours de consultation publique.
Nous ne pouvons que constater que le jour où le décret sera signé, ce sera l'enfer pour les bergers, éleveurs et communes de montagne. Et la question qui devrait se poser pour ces villages et de savoir s'ils doivent accepter ou refuser la présence d'un Parc National sur leur territoire. Les excès de pouvoir ne peuvent qu'entraîner des réactions extrêmes.
Louis Dollo, le 13 juillet 2008
M.B...est bergère sans terre dans le Pays-Basque où elle fabrique du fromage. Avec son compagnon J.C., ils exploitent un troupeau d'environ 150 brebis laitières basco-béarnaises. Ils estivent tout l'été en montagne. A la lecture de ces documents ci-dessus, elle réagit le 18 juillet 2008.
"Tu ne nous dis pas si Mr Kbaier a répondu à l'association des bergers et si la transhumance a pu se faire. Ce que je constate c'est qu'en plaine on nous pique les terres pour construire, construire et encore construire et maintenant on vient nous piquer les alpages sous prétexte qu'il faut laisser la place à la faune et la flore sauvage.
"Ils se disent protecteur de la nature et des animaux, mais il faudrait qu'ils se rendent compte que les protecteurs de toute cette richesse c'est d'abord nous les bergers et les éleveurs. En pâturant, nos bêtes participent au nettoyage de la montagne et à la multiplication de la flore. Lorsque nos bêtes meurent là haut, elles participent à la survie de la faune sauvage qui s'en nourrit!!!!
"Il ne faudrait pas qu'ils oublient, tous ces bureaucrates, qu'il y a toujours eu des bergers dans les montagnes comme des animaux sauvages et peut être que les uns ne vont pas sans les autres et si nos montagnes sont aussi belles aujourd'hui, ce n'est pas grâce à leurs décrets et leurs lois mais bien grâce à ceux qui sont sur le terrain plusieurs mois dans l'année comme tous ces bergers!!!
"Les lois et décrets sont fait pour les citadins qui ne font que passer dans nos montagnes. Il faudrait qu'ils pensent à les éduquer eux avant de penser à nous virer nous!!!"
Monsieur Kbaier, directeur du Parc National des Pyrénées, a quitté ses fonctions le 30 juin 2008. Vu la date de la lettre de l'Association des bergers (24 juin) il n'a pas pu répondre avant son départ. Toute fois son adjoint qui assume les fonctions de directeur aurait pu le faire. Mais, à notre connaissance, il n'y a pas de réponse officielle à ce jour.
La transhumance a bien eu lieu. Qu'est-ce qui pourrait empêcher un berger de monter à sa cabane comme il le fait depuis des décennies et même des générations?
Sur la commune de Borce, celle-ci a fait procéder à des travaux minima pour assurer la sécurité selon la vision du PNP.
Sur la commune de Cette-Eygun, à notre connaissance, les travaux n'ont pas pu être réalisés rapidement. Officiellement, la route est coupée car dangereuse sur une dizaine
de mètre. Le berger devrait donc avoir une voiture pour la partie supérieure et une autre pour la partie inférieure au lieu nécessitant des aménagements. Ceci est la règle
administrative. La réalité...
Bêtise administrative lorsque tu nous tiens!
Retenons ce qu'écrivait Paul lacube, ce berger de la vallée d'Aston en Ariège au siècle dernier: "La seule richesse des gens de là-haut c'est la liberté."
Louis Dollo, le 18 juillet 2008