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Nous ne retenons, le plus souvent, de la réforme du Parc National des Pyrénées, que la démission du Conseil d'Administration pas encore installé de six élus béarnais en désaccord avec le décret d'avril 2009.
D'autres, moins nombreux et différents, retiennent l'arrivée à ce même Conseil, de l'ASPP 65 présidée par Marie-Lise Broueilh. C'est le cas des associations écologistes de la FNE qui jouent volontiers le rôle de la vierge outragée. "Une anti-ours au Parc National" nous annonce une certaine presse qui ne s'était pas rendue compte que Marie-Lise Broueilh était déjà au Conseil d'Administration depuis plusieurs années au titre de la Chambre d'Agriculture.

- Dans ces conditions, où est le problème?

- Des écolos vexés.

Pendant près des 30 ans, le mouvement écologiste que nous qualifierons "d'obédience dictatoriale" (nous verrons pourquoi plus loin) a toujours régné en maître sans aucun partage de pouvoir ni aucune opposition au point de se qualifier prétentieusement "représentant officiel de la Nature". Et voilà, qu'une petite association locale dont ils pensent qu'elle est menée par une poignet de paysans sans grande importance, vient se positionner à la place de la grande, l'unique association, voix de Maîtresse Nature de la Bigorre. Qui connaît la FNE dans nos vallées? Pas grand monde. Et bien c'est un tort. C'est elle qui vous a représenté jusqu'à maintenant et c'est elle qui a toujours été légitime. Sauf que récemment, un Préfet courageux, clairvoyant et audacieux a compris qui était ou n'était pas légitime. Et comme il est courageux, on l'envoie subitement chez les catalans méditer sur le courage et ses conséquences sur le Traité des Pyrénées en langue catalane en étant clairvoyant au milieu des pas de Sardane.
Mais du côté de la FNE, il n'est pas du tout apprécié de se faire éjecter par une Toy. C'est donc la guerre pour reprendre la place qui était un bastion intouchable de l'écologie politique.

- Pourquoi cet acharnement de la FNE?

Pour représenter les associations de protection de la nature, il y a deux places au Parc National. L'une est pour le FIEP, membre de FNE dans les Pyrénées-Atlantiques. L'autre a été attribuée à l'ASPP 65, franc tireur, inféodée à aucune organisation écologiste et libre de parler et agir en étant issue du terrain et non de salons où l'on cause. Sur une cinquantaine de membres du CA, une ou deux places dans un milieu majoritairement hostile par définition n'a pas, à priori, grande importance. Et pourtant...
La FNE tout comme les associations qui se disent défendre l'ours ou le loup, n'ont jamais été intéressées par les grands prédateurs, pas plus que par la protection de la nature et de la biodiversité. Leur objectif est tout autre. C'est celui d'asseoir une certaine forme d'idéologie dite du "tout sauvage" développée dans les années 30 par des partis politiques aussi troubles que peu recommandables, n'ayant pas une très grande considération pour l'être humain. Il suffit de lire tous les forums de ces organisations pour voir la haine développée contre l'homme, celui qui n'est pas de leur chapelle (pour ne pas dire "race") et notamment contre les bergers et éleveurs qui ne permettent pas l'aboutissement de leurs objectifs de disposer d'une montagne sauvage libérée de tout humain. Ce qui les intéresse, c'est la gestion de l'espace, l'hégémonie totale et absolue.

- Les bergers devaient partir!

Stephan Carbonnaux, maître à penser de FERUS (Ex-ARTUS) auteur du rapport à mi-parcours du Plan ours pour le compte de l'ADET, Ferus et WWF écrivait dans une réponse à Joseph Paroix: "Voulons-nous à l'avenir dans les Pyrénées un immense parc à moutons, vaches, chevaux et chèvres, parsemé de quelques ours /.../OU alors, désirons-nous un retour à la normale, un réenchantement du monde, comme ces forestiers roumains qui cherchent en certains lieux à retrouver la nature d'il y a 2 000 ans?"
L'arche de Noé.... Ne voir que des ours et plus de vaches, moutons et bergers. C'est bien leur seul objectif. Revenir 2000 ans en arrière, vilipender la présence de "moutons, vaches, chevaux et chèvres, parsemé de quelques ours" qui lui paraissent insupportables. Et lorsque l'on connaît les objectifs que s'est fixé le PNP en matière de développement de l'élevage, porteur de biodiversité, nous voyons qu'il y a une incompatibilité majeure. Il faut donc être au moins deux présents pour faire passer subtilement le message, au besoin en l'imposant de manière totalitaire d'une manière ou d'une autre: lobbying et manoeuvre judiciaire
Ces associations n'ont pas évolué depuis les séjours des romantiques au début du XIXème siècle. Par la suite, en 1993 pour la présentation du programme LIFE (Union Européenne) ils employaient les mêmes mots, les mêmes termes: "Jusqu'à il y a peu encore région isolée et inaccessible, les Pyrénées étaient l'un des derniers refuges en Europe pour l'ours brun qui a été victime d'une dramatique diminution suite aux impacts directs de la chasse et du braconnage, ou à travers une pression humaine plus diffuse sur son habitat". Voilà qui en dit long sur leur vision des Pyrénées, "région isolée et inaccessible". La "frontière sauvage" comme l'Alaska est "The last frontier". En 16 ans, ils n'ont pas changé. Ils ont toujours en tête cette idée malthusienne de limiter la population des vallées. Danger!

- Déjà un passé idéologique de l'Afrique au Béarn.

Cette pensée profonde de Carbonnaux n'est pas arrivée en un jour. Elle est le fruit d'un raisonnement et d'une réflexion provenant du WWF et ses fondateurs dont nous connaissons leur sympathie pour le parti nazi d'Hitler. Cette même politique c'est poursuivi notamment en Afrique en relation avec le gouvernement d'apartheid d'Afrique du Sud. Plus sournoise et subtile, elle se poursuit dans d'autres Etats au travers de la politique des grandes réserves. Pour nos montagnes et vallées, la méthode était assez proche de celle de l'Afrique au profit de l'ours. La preuve!

Selon Marianne Bernard, journaliste indépendante, dans son ouvrage "Génération démagogie" paru en 1992, Gilbert Simon, alors Directeur de la Nature et des Paysages au Ministère de l'Ecologie, actuel vice-président de FERUS (ex-ARTUS) et du WWF-France, avait fait une démarche auprès de Pierre Forgues, député PS des Hautes-Pyrénées, pour envisager de sortir bergers et éleveurs des vallées et laisser la place à l'ours (1). Cela s'appelle "organiser une déportation sournoise de population" que des Hitler, Staline, Tito ou Franco auraient envié. Fort heureusement, Pierre Forgues n'est pas homme à s'en laisser conter et l'affaire ne s'est pas réalisée. Toutefois, il y en a qui insistent.

Dans un rapport du IRSTEA ex CEMAGREF de 1992 au sujet de la vallée d'Aspe nous retrouvons la même idée. Mieux encore, en 1993 dans l'expertise Sherven-Huber à propos des aménagements routiers prévus et de leurs effets sur l'ours, cette idée est également reprise de même que dans le DUP "Déviation du vallon de Bedous" (DDE 64, paru en 1994) précisant qu'il faut "réduire l'influence humaine: cela signifie que les agglomérations le long des routes devraient cesser de s'étendre/.../. Dans la mesure du possible, il serait nécessaire d'abandonner les maisons isolées et autres structures semblables (cabanes de bergers) et de les supprimer de l'habitat de l'ours". La déviation est terminée 15 ans plus tard et les habitants de Bedous et des villages de la vallée sont toujours là et d'autres ont pu s'installer. Les cabanes de bergers ont été améliorées grâce à l'action de l'IPHB, pas celle des écologistes.

Les vallées pyrénéennes ne sont pas des villages africains. La résistance a existé et se poursuit. Il est évident aujourd'hui que ce n'est pas ce type de développement poursuivi par les écologistes hostiles à la présence de l'homme dans nos montagnes qui est majoritaire. Ce sont bien les idées reprises par l'ASPP 65 qui vient contre carrer les objectifs idéologiques et non écologiques de ces organisations qui veulent, par tous les moyens, imposer leur point de vue comme ils l'ont fait pour l'ours ou... en Afrique.
Nous comprenons aussi qu'il est assez peu probable qu'il existe des relations, même courtoises, entre les associations de la FNE et celle de la coordination ADDIP dont fait partie l'ASPP 65.

- Le FIEP ira-t-il siéger seul au CA du Parc National des Pyrénées?

C'est une question, actuellement sans réponse. Lorsque nous voyons que Gérard Caussimont et ses personnels refusent tout dialogue même officieux à l'occasion de rencontres informelles et occasionnelles avec des membres de la FTEM dans des centres de vacances, qu'il refuse également de s'asseoir dans certaines commissions à côté de dirigeants de la FTEM (membre de l'ADDIP), qu'il ne participe plus aux travaux de l'IPHB.... Ira-t-il s'asseoir à la même table que Marie-Lise Broueilh? La logique voudrait que non. Mais les obligations idéologiques pourraient être différentes.

- Les écologistes ne veulent pas partager avec l'ASPP 65.

Ce n'est pas très nouveau. Ils veulent tout pour eux, rien pour les autres et dialogue signifie accepter leurs positions. Il faut donc virer l'ASPP 65. C'est ce à quoi toute la machine de lobbying de FNE s'est employée à faire toute la semaine dernière, notamment jeudi. Le communiqué de FNE était clair. Connaissant la stratégie ouvertement annoncée sur son site Internet qui consiste à faire du lobbying puis des actions judiciaires, nous risquons fort de créer une nouvelle situation de blocage qui s'ajoutera à celle des béarnais pour d'autres raisons.
Enfin... Pas tout à fait.

- FNE - béarnais, un combat pour ou contre la démocratie.

La FNE pourrait bien attaquer l'arrêté du 15 juillet fixant le Conseil d'Administration pour réclamer ce qu'ils estiment être leur dû au détriment de tout respect de la pluralité des idées. Pas de partage de siège après 37 ans de présence. Pas très démocrates ces gens là.
Les béarnais ont déjà attaqué le décret de 15 avril 2009 pour manque de démocratie en estimant que trop de pouvoir était concentré entre les mains du Directeur.
Au final, les uns ne veulent pas partager et accepter la pluralité des idées et les autres estiment qu'il y a un manque de démocratie.
Ou sont l'ours, les vautours, la biodiversité et le développement durable?
Que des élus se battent pour la démocratie d'une institution, ils sont dans leur rôle de politiques. Que des associations environnementalistes se battent pour préserver leur pré carré et leur petit pouvoir, c'est autre chose qui s'apparente à un besoin d'hégémonie propre aux dictatures. Il y a matière à s'inquiéter.

Nous voyons bien que, dans cette affaire, la FNE ne suis pas un objectif écologique avec un projet de développement durable des vallées mais s'accroche à un poste pour un petit pouvoir afin d'assurer sa présence à une tribune pour diffuser ses théories très largement rejetées. Mais, comme leur spécialité est d'entretenir un conflit permanent pour exister, parions que nous sommes parti pour un bon moment de petites guerres sans grand intérêt sauf pour ceux, la FNE et ses satellites, qui cherchent à gagner du temps et, pourquoi pas, des dommages et intérêts pour remplir les caisses de la structure.

Louis Dollo, le 2 août 2009

(1) Pierre Forgues m'a confirmé ces propos oralement à l'occasion de la venue de Michel Barnier, Ministre de l'Agriculture à Tarbes en septembre 2007.

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