Apprentissage de la tolérance et de partage du milieu naturel
Hubert Dedieu, Guide de Haute Montagne à Saint-Lary, moniteur de ski à la station de Piau-Engaly (Hautes-Pyrénées) et formateur au CAF et à la FFME, donc homme de terrain, nous
fait part de quelques problèmes de tolérance entre divers types de pratiques et de pratiquants: les raquettistes et les skieurs de randonnée.
Nous oublions trop souvent, les uns et les autres, que nous ne sommes pas uniques et seuls à parcourir la montagne. Des règles, des comportements sont à respecter dans ce milieu de
liberté. C'est parfois une simple question de savoir vivre.
Nous invitons chacun à réfléchir sur son propre comportement à partir d'une histoire simple qu'Hubert Dedieu nous raconte
Je vais vous raconter, une petite mésaventure, qui m'est arrivée, le dernier dimanche de novembre 2001 lors d'une sortie à ski de rando, avec des amis et quelques enfants. enfants de 12 à 14 ans, qui sont bons skieurs.
Nous sommes parti faire la Hourqette de Charmentas au départ de Piau, avec comme projet de redescendre, par la vallée de la Gela. La descente jusqu'au portail de fer, s'effectuera sans problème. Mais à partir de cet endroit, la vallée se rétrécit et nous oblige à emprunter un chemin d'une largeur, d'environ 2m. Et là, les soucis commencent. La première partie, qui est un peu pentue, nécessite de se freiner et ce, en chasse neige, du fait de l'étroitesse du chemin. Mais, le chemin a été tracé par des raquettistes.....Les traces ont été faites qq. jours auparavant, quand la neige été douce. Hors entre temps, il y a eut un coup de redoux, suivi de journées froides, qui ont bétonné la neige et donc les traces, qui prennent la totalité de la largeur du chemin. Et de plus, les traces sont dans les 2 sens, ce qui est normal, car après une montée, il faut redescendre. Mais le problème, quand on redescend, les traces ne sont pas identiques en espacement, que celles de la montée.Vous imaginez donc le "labour" que cela peut représenter.
Quels soucis, pour contrôler la descente, surtout qu'il y a deux endroit dangereux à passer, et de plus, une bonne partie de descente, est toujours à l'ombre avec une qualité de neige dure. Les skieurs comprendront, mais je crois que les raquettistes, non. Je vais donc, m' expliquer.
Quand on marche à pied ou en raquettes sur de la neige tendre, nous faisons des trous, plus ou moins larges. Et quand cela regèle, ça ressemble à un champ fraîchement, labouré, qui aurait durcit. Nous les skieurs, nous avons besoin, dans des cas particuliers comme celui ci (chemin étroit), d'un terrain un peu plus lisse........ On ne demande pas une piste damée par des machine, ni une neige complètement vierge de toutes traces, mais un passage, qui nous permette de faire un chasse neige, sans trop d'effort. Ce qui n'a pas été le cas, car nous avons du déchausser, dans l'impossibilité de contrôler la descente.......Nous n'avons remis les skis qu'après une bonne demie heure à pieds ( en portant les skis, domage pour la descente), lorsque nous avons retrouver un terrain moins raide et plus mou, exposé au soleil.
Ceci n'est pas un coup de fusil que je tire sur les raquettistes ou randonneurs à pieds, mais plutôt un conseil de professionnel, mais surtout de montagnard, avec tout que cela implique!!!!! c'est que vous devriez penser, aux autres pratiquants de la montagne, qu'ils soient professionnels ou amateurs, randonneurs à skis ou autres, et ne faire qu' une trace de montée, comme le font les skieurs, en restant sur un des cotés du chemin, et après, reprendre la même trace à la descente, pour que nous, les skieurs, nous puissions contrôler notre vitesse sur l'autre coté, sans trop de difficulté sur une neige "lisse".
Dans les stations, ou l'on pratique le ski de fond, il est specifié, aux randonneurs pédestres, raquettistes et skieurs, de ne pas utiliser et de ne pas marcher sur les traces, reservé aux fondeurs.......
J'espère, que je ne froisserai personne par ces quelques conseils, et tant pis pour les râleurs, mais essayons de vivre en symbiose, plutôt que de penser égoïstement à sa petite personne, comme il se fait partout en ce bas monde. Je sais la montagne, est un des derniers espaces de liberté, mais cela n'empêche pas de respecter quelques. règles pour que tout le monde, vive en harmonie.