Depuis la vallée de Barèges, en réalité la vallée du Bastan du nom du gave qui prend sa source au Tourmalet, il existe de nombreux passages, cols, hourquettes, qui permettent l'accès vers des estives ou d'autres vallées telles que le haut-Adour. Un de ces cols est le plus connu avec le passage du Tour de France: le col du Tourmalet.
Le col de Sencours évoque à lui seul une grande partie de l'histoire des Pyrénées, peut être plus que le Tourmalet. C'est le lieu de passage obligé pour aller au Pic du Midi de
Bigorre que l'on vienne de Bagnères de Bigorre par les vallées de l'Adour et de l'Arizes ou depuis Barèges par les cabanes de Toue et le lac d'Oncet.
Certains venaient par le Chiroulet, le lac Bleu, le col d'Aoube et le col de la Bonida (joli belvédère)
C'est depuis Barèges et le col de Sencours que Ramond de la Carbonière effectue sa première ascension le 2 août 1787, il y a 208 ans (nous sommes en 2005).
C'est ici que fut construit le premier observatoire qui fut détruit par une avalanche et remplacé par ce qui fut une hostellerie, aujourd'hui en ruine, créée en 1852 et devant avoir une vocation scientifique. Tout ceci sous l'impulsion de la Société Ramond (société savante toujours existante) qui réunit l'élite intellectuelle de Bagnères de Bigorre. Un projet est développé par un des membres éminents de la Société Ramond: Célestin-Xavier Vaussenat qui prévoit qu'une "station météorologique provisoire sera installée au Col de Sencours, à l'endroit même où l'Astronome Plantade trouva la mort, et portera pour cette raison le nom de Station Plantade. L'observateur logera à l'Hostellerie et recevra de la Ville et de la Société Ramond, un traitement de 600 Francs par an; la Société Météorologique fournira les instruments; une souscription publique sera ouverte"
En 1873 l'hostellerie de Sencours s'oriente clairement vers les sciences et accueille les observateurs de la Station Plantade. Mais ce n'est réellement que le 31 juillet 1873 que
les instruments sont installés et que la Station Plantade est ouverte par Nansouty, C.-X. Vaussenat et Peslin.
Lorsque le premier télescope destiné au Pic est arrivé ce fut une véritable aventure humaine. Montée au Tourmalet avec des boeufs, il fallut tout un été pour arriver à Sencours et
il restait encore 600m de dénivelée pour parvenir au Pic.
Les premiers porteurs qui ravitaillaient le Pic aussi bien pour les travaux que pour les scientifiques installés sur place passaient par le val d'Arizes et Sencours puis l'arrête que l'on peut voir au-dessus du col. Il n'y avait pas encore de téléphérique.
C'est donc naturellement qu'une route fut construite du Tourmalet à Sencours puis s'est prolongé jusqu'à la cantine des Laquets avec de nombreuses installations intermédiaires de câbles, téléphériques, plans inclinés etc...
La route (piste) fut longtemps ouverte à la circulation avec péage jusqu'à la modernisation du Pic autant pour le tourisme que pour les scientifiques.
Elle est aujourd'hui fermée et c'est un excellent lieu de balade à pied ou à VTT.
Face à nous le col d'Oncet, lieu de passage essentiellement à ski où il reste de la neige très longtemps. C'est là que nos snowborders viennent s'entraîner l'été...
Le col d'Oncet n'est pas un passage traditionnel. Il est essentiellement utilisé par les skieurs de montagne pour passer du col d'Aube au col de Sencours. La pessage traditionnel des bergers se faisait surtout par le col de la Bonida ou plus bas par Toue.
Sous le col d'Oncet versant est, la neige reste longtemps dans ce creux. C'est l'occasion pour les free-rider de poursuivre la saison d'hiver tard dans l'été. Il n'est pas rare, même ces années où il y a moins de neige qu'il y a 30 ans, de pouvoir encore y skier en juillet comme en témoigne les photos.
Point de passage traditionnel entre Aube et Sencours. Très joli bervédère par un sentier agréable qui va du lac d'Aube au lac d'Oncet.