A l'origine, le secours en montagne était assuré par les pratiquants de la montagne eux-mêmes. Ils étaient solidaires et responsabilisé. Les circonstances et
l'état ont voulu changer cette situation. Aujourd'hui c'est la déresponsabilisation qui prime avec l'état providence.
Est ce vraiment une bonne chose?
Nous reproduisons ici la réaction d'un lecteur face à la situation nouvelle qui s'impose aux pratiquants de la montagne sans que ceux-ci n'aient été consultés.
Un état qui édicte des lois qui vont à l'encontre du devoir de solidarité entre ses citoyens est un état qui se détourne de ses devoirs et qui a terme n'a plus lieu d'être. En proposant une loi qui étend à toute activité sportive et de loisir la possibilité pour les communes d'exiger le remboursement de tout ou partie des frais engagés à l'occasion d'accidents consécutifs à la pratique de ces activités, l'Etat va à l'encontre de ses grands principes. Dans le préambule de la constitution il est écrit que la nation garantit à tous,la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs.
Après le paiement des secours liés aux accidents consécutifs à la pratique d'activité sportive et de loisir pourquoi ne pas faire payer les secours liés au diabète ou l'insuffisance rénale ou que sais je encore?
Les loisirs et les activités sportives sont un besoin essentiel à notre société et il est aberrant d'y mettre un frein.
Je conçois qu'une commune n'ait pas les moyens de prendre en charge les frais inhérents à un secours, et cela ne devrait pas être son rôle, mais celui de l'Etat, tout simplement dans un souci d'égalité et de justice entre grandes et petites communes. La loi aurait du aller dans ce sens et non dans celui de la répression de l'usager. Cette loi est aussi un cadeau empoisonné pour les maires qui, en faisant payer un secours, font passer la victime du statut d'usager du service public à celui de client des services de secours.
Faire payer les secours peut avoir des conséquences très graves pour la collectivité. La preuve par l'exemple: un parapentiste qui à fait une chute dans les Vosges, mal informé et pensant devoir payer très cher un secours, ses amis l'on évacué eux même. Aujourd'hui ce jeune homme est paraplégique parce qu'il a été transporté assis dans un véhicule avec une lésion à la colonne vertébrale et la collectivité prend en charge le coît de son handicap. Dix minutes de vol en hélicoptère lui auraient permis de rester valide.
En France nous avons la chance de disposer d'unités de secours professionnelles performantes rattachées au service public. Par exemple, une seule personne peut intervenir sur un secours à la fois pour la partie secours et judiciaire ce qui permet d'exposer un minimum de secouriste à des conditions hostiles et accélère les procédures d'assurances.
Concernant l'argument du prix des secours, il faut rappeler que les professionnels du secours sont salariés toute l'année quoi qu'il arrive. Les heures de vol d'hélicoptère sont chères, mais on oublie que pour qu'un pilote soit performant il faut qu'il vole donc s'il ne vole pas pour un secours il volera pour s'entraîner.
Si l'on veut faire diminuer le nombre d'accidents liés à ce qui est qualifié d'imprudence, d'inconscience, de méconnaissance etc., il faut informer et former les usagers et non les punir. Cela s'appelle de l'instruction civique. Dans les écoles, la prévention routière intervient pour faire passer un diplôme aux enfants, pourquoi ne pas faire la même chose pour la montagne ou la mer?
Quant à dire que les Suisses font payer les secours, attendons d'être annexés par la Suisse et d'avoir la même culture et les mêmes capacités d'intervention qu'eux.
En conclusion: le secours doit rester une affaire de solidarité nationale et seule l'éducation et l'information feront évoluer la fréquence des accidents dus à son ignorance.