Beaucoup de randonneurs, vététistes et autres s’imaginent que la montagne est à tout le monde et qu’ils ont tous les droits. Selon certains d’entre eux les clôtures n’ont pas à exister et ils ont autant de droit que les éleveurs et leur bétail. Erreur fondamentale!
"Par leur contribution à la production, à l'emploi, à l'entretien des sols, à la protection des paysages, à la gestion et au développement de la biodiversité, l'agriculture,
le pastoralisme et la forêt de montagne sont reconnus d'intérêt général comme activités de base de la vie montagnarde et comme gestionnaires centraux de l'espace montagnard".
Extrait de l'article L 113-1 du Code Rural
L’éleveur qui fait pacager son troupeau en montagne, quel que soit l’animal d’élevage, paie une redevance de location voir même de services sur certaines estives ou dispose d’un
droit parfois même de propriété ou copropriété. Ces droits sont parfois très anciens. L’usager de loisir ne paie rien et ne peut prétendre à rien contrairement à ce que beaucoup
s’imaginent. Par ailleurs, juridiquement, l’estive ou alpage est la continuité de l’exploitation agricole.
La présence de tel ou tel type d’animal est fonction de l’herbe. Il existe des méthodes, parfois anciennes, de gestion de cette herbe, résultat de siècles d’observation.
Il peut exister un règlement de gestion de l’estive. Tout est selon le gestionnaire mais aussi du milieu naturel. Il n’existe rien d’uniforme.
C’est une possibilité mais pas une obligation. Tout dépend de la gestion de l’espace et des troupeaux. Pour une bonne gestion du troupeau, on ne peut pas mélanger plusieurs races avec un taureau. C’est une question de gestion génétique que se fixe l’éleveur. Même chose sur les ovins entre brebis et béliers. S’agissant d’un espace considéré comme étant la continuité d’une exploitation, même si, dans certains lieux il en tient compte, la sécurité des randonneurs n’est pas l’objectif. C’est uniquement la gestion du troupeau. Il appartient alors aux randonneurs d’adapté son comportement à la situation, une vache ou un bélier pouvant être aussi dangereux qu’un taureau. Les communes n’ont pas l’obligation d’interdire les taureaux pour des motifs de sécurité ou alors il faut interdire tous les animaux d’élevage.
Si une clôture obstrue un chemin et que rien n’invite le randonneur à la dépasser, il appartient au randonneur de ne pas passer la clôture. Le randonneur n’a, à priori, aucun droit sur un chemin et il ne connaît pas le statut de ce chemin qui peut-être la propriété d’une personne ou tout simplement un droit de passage agricole et un droit pour tous.
Dans les cas ci-dessous
A Payolle comme à tous les cols pyrénéens il y a une forte concentration de touristes. Mais il y a aussi de nombreuses vaches de propriétaires divers.
L’absence de taureaux peut être prise pour des raisons de sécurité, ce qui n’empêche pas une vache d’être dangereuses surtout avec un son veau ou pour des raisons de suivi génétique.
Dans le cas des Hautes-Alpes
Sans vouloir juger, le randonneur n’avait sans doute pas à entrer dans l’enclos. Le respect de la clôture aurait surement permis d’éviter le pire.
ans tous les cas
Suivre les recommandations qui sont sur les panneaux depuis plus de 20 ans et qui ne semblent manifestement pas encore assimilées.
Ce sujet ne devrait pas faire polémique. Il n'y a aucune raison pour que ce soit, une fois de plus, l'éleveur, animateur économique permanent et acteur de l'entretien du territoire de montagne, qui soit obligé de s'adapter. C'est peut-être aussi aux randonneurs et touristes d'apprendre à s'adapter et accepter un rapport au territoire avec ses contraintes, ses risques, ses animaux et ses habitants qui n'existent pas dans un milieu urbain.
Louis Dollo, le 3 juin 2015
Au printemps et en été, c’est le temps de la randonnée. Oui mais sur les estives les randonneurs rencontrent des troupeaux. Afin d’éviter les accidents avec les promeneurs,
certaines communes dans les Hautes-Pyrénées interdisent la présence de taureaux et aussi d’étalons.
Lorsque l’on se promène en montagne on rencontre des troupeaux de vaches et aussi de chevaux. Les animaux peuvent se montrer agressifs vis-à-vis des promeneurs mais pas seulement
les taureaux, les vaches en période de vêlage sont susceptibles de charger pour défendre leur petit.
Un règlement et des panneaux indiquant le comportement à adopter sont positionnés le long des chemins.
Ce matin, aux alentours de 11 heures, un couple de Haut-Alpins profite d'une randonnée sur les chemins de la commune de Réallon. Alors qu'ils traversent un parc à bestiaux entre
le lieu-dit du Villard et le chef-lieu, les marcheurs sont chargés par un taureau. L'époux, âgé de 59 ans, est tué par l'animal. Intervenant sur les lieux, les militaires
du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Briançon ne peuvent que constater le décès de l'homme. Traîné sur une vingtaine de mètres, il a eu l'artère fémorale sectionnée.
Les propriétaires ont envoyé l'animal à l'abattoir.
Auteur: Vincent Danet
Source: La Dauphiné Libéré du 17/05/2015
Autour de Réallon, dans les Hautes-Alpes, les sentiers de randonnée balisés sont nombreux, mais certains marcheurs préfèrent suivent leur propre chemin. Hier, sur les hauteurs du hameau
du Villard, deux Gapençais ont fait les frais de ce “hors-piste”. Peu avant 11h, les habitants de ce village de 250 âmes voient tourner dans un ciel sans nuage l’hélicoptère du
peloton de gendarmerie de haute montagne de Briançon. Il vient constater le décès d’un homme de 59 ans, après une charge de taureau.
Alors que le randonneur monte la combe des Friches en compagnie de son épouse, l’animal, dans des conditions qui restent à éclaircir par l’enquête en cours, le percute et le traîne
sur une vingtaine de mètres. Touché à l’artère fémorale, l’attaque ne lui laisse aucune chance.
En l’absence du maire, c’est Christian Corneloup, 1er adjoint, qui est averti du drame par les gendarmes. Cet accident le laisse circonspect: «Bien sûr, un taureau peut toujours
charger, mais ils se sont peut-être mis en travers de sa route, ont essayé de le faire bouger…»
Ce qui est sûr, c’est que la combe des Friches est un pâturage dont le chemin d’entrée est barré d’un fil, facilement contournable. «Sa traversée donne accès à l’alpage
du Laus et sa cabane, 1,5 km plus haut, indique Christian Corneloup. C’est un chemin peu fréquenté, mais parfois emprunté par les marcheurs.» Devant leur maison au cœur
du village, le couple d’éleveurs propriétaire de l’animal est choqué. Conseillé par la gendarmerie, il garde le silence. Tout juste l’homme lâche-t-il que le champ où
paissent ses génisses est bien clôturé. Son épouse d’ajouter que leur taureau est mort, parti à l’abattoir peu après son coup de sang.
Auteur: Vincent Danet
Source: Dauphiné Libéré du 18/05/2015
Blessé par la charge d'un taureau à Réallon, un homme de 59 ans est mort à l'hôpital, dimanche 17 mai.
Drame à Réallon, une petite commune des Hautes-Alpes à l'est de Gap. Un randonneur de 59 ans est décédé après avoir été chargé et blessé par un taureau, dimanche 17 mai.
Vers 11 heures, l'homme, accompagné de sa femme, suivait un chemin de randonnée en montagne, au lieu-dit Les Gourniers. Le couple a traversé une clôture protégeant un champ
privé où passaient quinze bovins. C'est alors qu'un taureau a chargé le quinquagénaire.
Son épouse, choquée, a prévenu les secours qui ont évacué l'homme par hélicoptère vers le centre hospitalier de Gap. "Il a été perforé au niveau de la cuisse par la corne du taureau.
Il avait également de nombreux traumatismes au niveau de la tête, des côtes, etc. Il a peut-être été piétiné. En tout cas, il a été au moins traîné sur une vingtaine de mètres, vu
les traces. Malheureusement, il est décédé des suites de ses blessures", a détaillé à RTL le capitaine Colombani du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Briançon.
"En montagne il y a de nombreux enclos sur des sentiers de randonnées. Il faut être particulièrement vigilant avec ce genre d'animaux. Il faut faire attention à leur réaction qui
peut être assez violente", a ajouté le membre de la PGHM, l'unité de gendarmerie à qui a été confiée l'enquête ouverte par le parquet de Gap afin de déterminer d'éventuelles
responsabilités pénales.
Auteurs: Serhe Pueyo et Julien Absalon
Source:
RTL du 18/05/2015