Le Monde des Pyrénées

Pistes et routes du Pays-Basque L'exemple du col d'Iropile

Les pistes et les routes du Pays-Basque réservent bien souvent des surprises au visiteur non averti. Le pays-Basque nord (France) et sud (Espagne) ne sont culturellement et linguistiquement qu'un seul et même pays où les liens sont forts.
La frontière entre les états français et espagnol n'est qu'une ligne imaginaire des politiciens assez souvent ignorée des usagers.

- Les "Ventas"

Ce sont ces magasins situés en bordure de frontière, bien souvent à quelques centimètres du bornage. Les parkings se situent parfois de part et d'autre des bornes sans que le visiteur ne puisse savoir dans quel pays il se situe. Qu'importe? C'est toujours le Pays-Basque. Parfois, les routes ou les pistes longent les bornes frontières. Vous entrez dans un magasin ou une station service par la "France" et vous ressortez par l'"Espagne".
Mais vous êtes toujours en Pays-Basque.

Les liens entre les villages sont tout aussi forts.

Liens issus autant des relations familiales que des rapports pastoraux ou du bon vieux temps de la contrebande organisée. Aujourd'hui, l'Union Européenne garantie la libre circulation des biens et des personnes. Certaines traditions se perdent comme la contrebande. Mais les liens se renforcent parfois par la transformation de pistes en routes comme c'est le cas depuis 2004 pour le passage du col d'Iropile

- Histoire du Col d'Iropile

Il existait une piste d'environ 5 km entre Esterençuby (Pays-Basque - Basse Navarre - France) et Orbaiceta (Navarre - Espagne) par le col d'Iropile.
Mais début décembre 2004, à la surprise générale, la région navarraise des Amezkoa a aménagé cette piste en route goudronnée et par endroit cimentée sur une longueur de près de 5 kilomètres la commune de Esterençuby et celle de St Michel en basse Navarre française réalisant en secret un nouvel axe international nord / sud par la montagne navarraise.
On peut se demander l'utilité économique d'une telle liaison.
L'Europe a investit des millions d'euros dans l'aventure en toute quiétude.
La déferlante routière va une fois de plus atteindre des zones de pâturages ayant besoin de calme, des lieux de préhistoire sensibles (cromlechs d'Azpegi), et des écosystèmes fragiles (réserve de truites).
Peut être la Navarre vise-t-elle par là le développement du site des mines d'Orbaiceta pour l'ouvrir au tourisme?
Le désenclavement du lac d'Irabia?
En tout cas ce genre de passage deviendra vite une plaque tournante de trafic en tout genre.
Mais là, il y a longtemps que le col d'Iropile connaît la chanson.