L'histoire des diverses traversées des Pyrénées par les chemins de fer fait couler beaucoup d'encre. Lorsque cette histoire est revue et corrigée par des politiciens en mal de
reconnaissance, nous allons très vite vers des dérives lointaines de l'histoire.
Nous avons voulu, ici, reprendre des faits précis qui retracent cette histoire en reproduisant tout simplement le texte de la "Géographie des chemins de fer français" de H.
Lartilleux (Imprimerie Chaix), édité en 1950.
Aujourd'hui, en 2004, nous avons des réflexions qui son assez similaires à celle de la fin du XIXème siècle pour ce qui concerne la
TCP (Traversée Centrale des Pyrénées).
Pendant de longues années, la France et l'Espagne n'ont été réunies par voie ferrée que par les deux lignes de la côte Atlantique par Hendaye et de la côte Méditerranéenne par
Cerbères, contournant l'une et l'autre la chaîne des Pyrénées à ses extrémités: ces lignes restent toujours les itinéraires les plus importants, les meilleurs et les plus utilisés
entre les deux pays.
Toutefois, dès 1865, lors du grand développement des voies ferrées, avant même l'ouverture de la ligne de Port-Bou, il apparut nécessaire de prévoir d'autres voies de liaison
à travers la chaîne des Pyrénées.
Une commission mixte franco-espagnole, constituée à cet effet, entreprit l'étude des traversées possibles de la chaîne: 12 traversées furent examinées par cette commission entre
1865 et 1904. Ce sont d'Ouest en Est:
Toutes ces lignes devaient comporter de longs tunnels sous le col de faîte.
Vers 1881, on était à peu prés tombé d'accord sur les tracés par le Somport et le Salau, mais c'est en 1904 seulement qu'une convention internationale fixa les tracés des 3
transpyrénéens retenus: par le Somport (tracé n°4), le port de Salau (tracé n°10) et le Puymorens (tracé n°11).
Entre temps, la Compagnie du Midi avait commencé la construction de la ligne de Cerdagne par le col de la Perche (tracé n° 12), mais cette ligne à voie étroite, avec des rampes
atteignant 60 mm, ne pouvait être considérée comme suffisante pour les relations internationales; ouverte en 1912, elle a été raccordée, en 1928, à La Tour-de-Carol, au
transpyrénéen oriental.
Les trois tracés retenus empruntent les itinéraires ci-après:
Itinéraire occidental:
De Bordeaux à Pau, Huesca et Saragosse, dans la vallée de l'Ebre, par la vallée d'Aspe, en France, un souterrain international sous le col du Somport, les vallées du rio Aragon et
du rio Gallego en Espagne, avec gare internationale à Canfranc, en Espagne.
Itinéraire central:
De Toulouse à Saint-Girons, Sort, Tremp et Lérida par les vallées de la Garonne et du Salat en France, un souterrain international sous le col ou port de Salau, les vallées du
Noguera et de la Sègre en Espagne, avec gare internationale, en Espagne, à la sortie du tunnel de Salau.
Itinéraire oriental:
De Toulouse à Foix, Puigcerda, Ripoll et Barcelone par la vallée de l'Ariège, un souterrain sous le col du Puymorens, la Cerdagne française et espagnole, un souterrain sous le col
de Tosas, les vallées du rio Ter et du rio Besos, en Espagne, avec deux gares internationales, l'une en France à La Tour-de-Carol, l'autre en Espagne à Puigcerda.
Extrait de "Géographie des chemins de fer français" de H. Lartilleux (Imprimerie Chaix), édité en 1950.