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Pour venir dans les Pyrénées, beaucoup de personnes utilisent l'autoroute.
La Dépêche du Midi du 30 novembre 2004 donne quelques indications pour éviter le piège.
Sachez également qu'il peut neiger en plaine mais pas en montagne et inversement. N'hésitez pas à téléphonner pour vous renseigner sur votre itinéraire.

- Autoroutes: comment éviter le piège de la neige

L'hiver? Pas toujours facile de se déplacer lorsque la neige déboule sous nos pneus! D'autant moins facile que nous ne sommes guère habitués, dans nos plaines gasconnes, à affronter les congères ou à braver les tempêtes de neige...
Par ici, c'est plutôt rare... Mais parfois, la météo se fait capricieuse, et voilà camions et voitures bloqués dans un grand désert glacé: ce qui était quelques heures auparavant une autoroute se transforme en banquise, et les automobilistes deviennent des naufragés.
Pour éviter cela, ASF met en place, comme chaque année, son dispositif contre les intempéries hivernales. Pour ASF, l'occasion aussi d'expliquer aux usagers de l'autoroute les difficultés que l'exploitant rencontre. Car avec un peu d'information, on éviterait de grosses pagailles.

  1. Comment peut-on se retrouver bloqué sur l'autoroute?
    "C'est vrai que l'on peut se retrouver bloqué sur l'autoroute, explique Olivier Desachy directeur régional des ASF à Narbonne. Dans la région, nous avons par exemple les phénomènes cévenols, qui peuvent provoquer des brutales chutes de neige sur l'A 9, ou l'A 61. Une neige très lourde qui peut tomber jusqu'à 15 centimètres par heure. Or, un poids lourd, dès qu'il y a 2 ou 3 centimètres d'épaisseur et une pente de 2 ou 3%, peut patiner, se mettre en travers et provoquer un bouchon."
    Une fois qu'un poids lourd est coincé, comment faire pour faire passer les engins de dégagement?
    Conclusion?
    Laisser faire les chasse-neige. En principe, ils tournent toutes les 45 minutes. Il ne faut surtout pas les dépasser, même s'ils ne roulent qu'à 50 à l'heure. Il faut impérativement patienter derrière.
    Enfin, il faut absolument réduire sa vitesse, qui est à l'origine de la majorité des accidents. Les petits chocs font les gros bouchons.
  2. Pourquoi les autoroutes ne ferment-elles pas plus vite?
    Autre question que se posent souvent les usagers: pourquoi laisser entrer sur l'autoroute des voitures qui se retrouveront dans la nasse?
    "Ce sont les préfets qui décident de fermer ou ouvrir une voie, pas les exploitants, plaide Olivier Desachy. Nous ne pouvons rien faire sans leurs ordres. En fait, l'ouverture et la fermeture d'axes dépend d'un plan d'ensemble qui appartient à l'état". Si l'autoroute est sous la neige, il y a aussi de grandes chances pour que les autres routes le soient aussi. ASF avertit les usagers avec des panneaux lumineux dissuasifs, et avec Radio Trafic FM sur 107.7.
  3. Pourquoi ne pas utiliser davantage de sel?
    Pour faire fondre 1 mètre carré de neige d'une épaisseur de 3 cm, il faut 500 grammes de sel... On le voit: le chlorure de sodium n'est pas la panacée. Pire! Il peut dans certains cas se révéler plus dangereux que la neige". Le sel, en fondant, fait chuter la température, explique Olivier Desachy. C'est ce que l'on appelle son pouvoir endothermique. C'est très pratique pour refroidir une bouteille de champagne, dans un seau où la glace a fondu..." mais sur la route, cela peut provoquer une vraie panique, avec un verglas généralisé.
    La seule technique efficace pour la neige, c'est donc bien le chasse-neige. Qui peut lui tourner à plein régime sans sel.

- Météo, radio et GPS

Pour éviter les mauvaises surprises du climat, ASF s'est doté, fin 2003, d'un nouveau système d'information météo qui permet d'anticiper les phénomènes. L'anticipation est cruciale et permet de positionner les chasse-neige, voire d'effectuer un salage préventif. Par ailleurs, le meilleur moyen pour les usagers de se tenir au courant en temps réel c'est de se brancher sur les 107.7 de Radio trafic. A noter qu'ASF utilise de plus en plus le GPS sur ses axes

- Camions: "D'abord un souci de sécurité"

En hiver, ils sont en première ligne. Les camions, qui sont de plus en plus nombreux à sillonner l'Europe, et donc nos régions, sont ceux aussi victimes des intempéries. On se souvient, l'an dernier, de ces centaines de poids lourds qui étaient restés bloqués sur des aires d'autoroutes de l'ouest de la France, alors que l'Espagne était sous la neige.
Pour cette saison, ASF a déjà prévu des "aires de stockage" de poids lourds sur les axes A 10, A 20 et sur l'agglomération toulousaine. Une convention a par ailleurs été signée, pour une coordination de ces actions avec les sociétés d'autoroutes espagnoles.
"Il faudrait tout de même éviter que le nouveau plan neige, adopté par l'état et les sociétés d'autoroutes, ne soit trop contraignant, avertit Jean-Claude Barcos, président régional de la Fédération nationale des Transporteurs routiers. Il ne faut pas qu'au moindre flocon, on bloque tous les véhicules".
Les transporteurs ne veulent pas faire les frais d'un principe de précaution trop tatillon.
Mais ne risquent-ils pas alors de subir la loi des clients, qui sont de plus en plus exigeants? Les routiers ne vont-ils pas à certains moments subir certaines pressions, et vouloir passer coûte que coûte, malgré les intempéries?
Jean-Claude Barcos s'insurge:
"Non, certainement pas: nous pensons avant tout à la sécurité. Ce qui nous importe, ce sont nos salariés et nos camions. Nous n'avons pas à ce point le couteau sous la gorge de la part de nos clients! "
Selon le responsable régional de la FNTR, il ne vient à l'idée d'aucun client de faire des reproches à des routiers lorsqu'ils savent que telle ou telle région a été bloquée.
"S'il y a des points dangereux, on ne s'engage pas. On s'arrête et on attend, affirme Jean-Claude Barcos. Avancer coûte que coûte? Nos chauffeurs passent avant. Et on sait très bien en revanche ce que coûte un camion dans le fossé!"