La Traversée Centrale des Pyrénées a déjà soulevé bien des oppositions avant que des études approfondies ne soient menées. Comme pour le Val de Suse en Italie pour le Lyon-Turin, la
protection du milieu des vallées et la qualité de vie des populations sont au centre des débats.
Pour les Pyrénées, des études doivent être menées à partir de 2006 et jusqu'en 2008, date à laquelle une décision politique entre la France et l'Espagne devrait être prise.
Nous allons essayer de suivre l'évolution de ces études.
La TCP par la vallée de la Neste: une affaire sombre....
Le Conseil Général des Hautes-Pyrénées a adopté à l'unanimité une motion pour que les études sur la traversée centrale ferroviaire des Pyrénées prennent en compte le fuseau Heches-Bielsa (Vallées d'Aure en France et du rio Cinca en Aragon).
La même assemblée s'était déclarée hostile à un tracé sous le Vignemale à partir de Lourdes. L'association Eurosud transport s'intéresse également à ce tracé. Lors du sommet franco-espagnol de 2005, les deux états et l'Union sont convenus de se prononcer en 2008 sur le projet de liaison ferroviaire à grand gabarit et de proposer un tracé. D'ici là, des études techniques et commerciales qui vont débuter en 2006 doivent éclairer leur décision. Du point de vue commercial, il, s'agira de mesurer quelle part du trafic entre la péninsule et le continent (15 000 camions par jour aujourd'hui) cette traversée pourra absorber d'ici 20 ans, sachant que les échanges augmenteront.
Selon nos informations, sur l'itinéraire, trois fuseaux seront probablement proposés, deux en Midi-Pyrénées, un en Aquitaine, les trois aboutissant à Huesca en Aragon.
Les études tiendront compte de la faisabilité technique, du coût et aussi de l'impact sur l'environnement et des infrastructures à réaliser pour raccorder le tunnel aux axes de fret.
Source: La Dépêche du Midi du 21 décembre 2005
PS: Selon des informations de mars 2006, il y aurait 7 possibilités de traversée dont une par la vallée d'Aure.
Néanmoins il n'existe aucune étude et les défenseurs du projet conserve toujours une préférence pour le passage par la vallée des Gaves et le Lavedan alors que la population locale
y est trés fortement opposée.
A la veille de la conférence intergouvernementale de Saragosse, où Martin Malvy la représentera, la Région Midi-Pyrénées a adopté en Assemblée plénière une déclaration de soutien au projet de Traversée centrale des Pyrénées.
Pour le président de la Région Midi-Pyrénées, qui plaidera auprès des chefs de Gouvernements français et espagnols l'accélération des études de ce super-tunnel de basse altitude, "cet axe ferroviaire trans-continental sera le grand projet du Sud-Ouest européen pour le XXIe siècle, comparable à ce que fut le percement du Canal du Midi au XVIIe siècle ou celui du Tunnel sous la Manche au XXe".
"Ce projet ne sera réalisé que s'il répond à trois exigences fortes", a ajouté Martin Malvy: "associer largement les habitants des corridors qui seront retenus dans les études de tracé du futur tunnel; être un projet environnemental, respectueux du Massif pyrénéen; s'adosser à un projet économique, avec la création d'un pôle logistique en Midi-Pyrénées qui fasse le pendant au pôle de Saragosse en Espagne."
Martin Malvy a par ailleurs indiqué qu'il se ferait l'interprète vendredi à Saragosse de la position adoptée par le Conseil général des Hautes-Pyrénées en faveur d'un itinéraire Lannemezan-Bielsa via Hèches, par un tunnel de basse altitude, tout en notant que "la Région, à ce stade, n'a pas à se prononcer pour l'un ou l'autre des tracés potentiels".
"Au moment où le centre de gravité de l'Europe se déplace vers le Nord-Est, nous ne pouvons pas rester le cul-de-sac du continent. Nous avons besoin pour le XXIe siècle d'un débouché moderne sur l'Espagne, d'une liaison efficace pour le fret comme pour le transport de voyageurs entre Midi-Pyrénées et l'Aragon. Seul ce tunnel ferroviaire central peut protéger la chaîne pyrénéenne d'une invasion programmée des camions", a conclu Martin Malvy .
Le texte adopté par la majorité PS, PRG et PC du Conseil régional Midi-Pyrénées, avec l'abstention des groupes UMP, UDF et FN, demande au Gouvernement français d'associer le Conseil Régional Midi-Pyrénées aux études menées par les deux Etats. La Région Midi-Pyrénées souhaite "que les résultats soient rendus publics dans la plus grande transparence".
Source: Communiqué de presse du Conseil Régional Midi-Pyrénées du 26 juin 2008
Hier en assemblée plénière, le Conseil Général est resté dans la droite ligne de 2004: favoriser une TCP à travers le département "pour soutenir outre les intérêts nationaux et européens, ceux des Hautes-Pyrénées". Même si on ne voit pas très bien ce que les Hautes-Pyrénées en retireront en dehors de la pollution, nos élus restent attachés à cette idée que les vaches ne regardent plus passer les trains mais leur apportent.... allez chercher quoi!
Toujours est-il qu'une motion a été votée à l'unanimité dans le plus profond respect du syndrome "NIMBY" (Not In My Back Yard - Pas dans mon jardin). C'est ce que traduit Maryse Beyrié, maire de Vielle-Aure, qui l'accepte si le tunnel est percé depuis Hèches mais pas en vallée d'Aure contrairement aux précédentes études qui prévoyaient une entrée en tunnel depuis Saint-Lary.
L'affaire n'est donc pas gagnée en terme ... d'unanimité et le sujet nous promet bien d'autres bagarres avant que nos vaches regardent passer les trains sans arrêt dans le département.
La motion du Conseil Général des Hautes-Pyrénées
Auteur: Louis Dollo
Source: Tarbes-Infos - Mis en ligne samedi 28 juin 2008-8h16
Le GEIE constitué par l'Espagne et la France permettra d'assurer le développement du programme de travail approuvé par les deux pays.
Le Chef du Gouvernement Espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero et le Premier Ministre Français, François Fillon étaient réunis aujourd'hui à Saragosse. Parmi les sujets évoqués figurait la traversée ferroviaire à grande capacité par les Pyrénées Centrales.
A l'issue de cette rencontre, l'Espagne et la France ont décidé d'un programme d'études préliminaires pour la période 2008-2013 de la connexion ferroviaire à grande capacité au travers des Pyrénées, partie intégrante du projet prioritaire n°16 des RTE-T "Axe ferroviaire de marchandises Sines/Algésiras - Madrid - Paris".
Ce programme d'études devra considérer spécialement les études d'analyses territoriale et environnementale, les études préliminaires de tracé et les analyses d'évaluation de rentabilité socio-économique et de viabilité financière. Ce programme servira de base pour les décisions à prendre en ce qui concerne le projet, dans le cadre des procédures d'information, de participation et de concertation de chacun des deux pays.
Pour assurer le développement de Programme de Travail, cofinancé par la Commission Européenne pour la période 2007-2013, les deux pays décident de la constitution d'un Groupement Européen d'Intérêt économique (GEIE), qui travaillera sous l'égide d'un comité de direction, constitué de manière paritaire par les deux états.
D'autre part, les Régions pourront participer au suivi de ce programme.
Après les décisions prises par le Conseil Général des Hautes Pyrénées et par l'Assemblée Plénière du Conseil Régional Midi-Pyrénées tout récemment, toutes les conditions sont maintenant réunies pour que cette idée soutenue par Eurosud Transport depuis 10 ans devienne un projet tangible..
Communiqué de presse de:
Association Eurosud Transport
Observation: Eurosud Transport est une association de lobbying financée par le Conseil Régional Midi-Pyrénées
Dans la chaleur de Saragosse, après une visite rafraîchissante de l'Expo consacrée à l'eau, le Premier ministre François Fillon et le Président José Luis Zapatero ont évité hier de jeter un froid sur leur mini sommet franco-espagnol en repoussant la rédaction d'un texte sur l'immigration. Ils ont en revanche obtenu un satisfecit des présidents des régions pyrénéennes françaises et espagnoles, impatients de voir accélérer les dossiers d'infrastructures à travers les Pyrénées. "On avance à petits pas" soulignaient Martin Malvy, président de région Midi-Pyrénées et son voisin Georges Frêche (Languedoc Roussillon). Plusieurs decisions ont été prises.
Traversée centrale ferroviaire des Pyrénées. Un groupement européen (GEIE) est constitué pour réaliser les études préliminaires d'ici à 2013, évaluer la rentabilité socio-économique, l'impact environnemental et en cas de réponse positive proposer un tracé. Les décisions seront prises à l'issue de ce processus. D' ici là, les régions riveraines du massif devront rapprocher leur point de vue. Pour le moment, Midi-Pyrénées propose un tracé Lannemezan-Bielsa, l'Aragon privilégie toujours le Vignemale et l'Aquitaine verrait bien la ligne sur son territoire.
Lignes TGV.
Perpignan-Figueras en 2010, Perpignan-Barcelone en 2012. Voilà pour les travaux. Le débat public pour une ligne Perpignan-Montpellier sera ouvert à la rentrée afin de
réaliser ce tronçon en même temps que le contournement Nîmes-Montpellier. C'est la principale avancée du dossier. La liaison Narbonne (ou Béziers) Toulouse sera réintégrée dans les
plans du Grenelle de l'Environnement.
Ligne THT (Très Haute Tension) franco-espagnole.
C'est un accord historique qu'ont signé hier les deux gouvernements pour l'interconnexion électrique entre les deux pays. Mais c'est aussi une facture
énorme qu'ont présentée hier les compagnies électriques françaises et espagnoles pour l'enfouissement sur 60 kms de la ligne à très haute tension entre Pyrénées-Orientales (Baixas)
et nord de l'Espagne (Gérone). Cette ligne qui acheminera du courant produit à Golfech coûtera entre 500 et 750M € au bas mot. Une ligne classique aurait coûté 90M €.
Routes.
Martin Malvy et le président Catalan José Montilla ont demandé aux Etats de financer des routes à 4 voies de Tarascon au tunnel de Cadi en Espagne pour relier Toulouse et
Barcelone en 250 kilomètres.
Eau.
Georges Frêche (PS), président du Languedoc-Roussillon a relancé auprès du gouvernement espagnol le projet d'acheminer de l'eau du Rhône vers l'Espagne: "Il faut me dire oui ou
non".
Auteur: Pascal Jalabert
Source: La Dépêche du Midi du 28 Juin 2008