Contrairement à beaucoup d'affirmations, la Traversée Centrale des Pyrénées par la vallée de la Neste et la vallée d'Aure dans les Hautes-Pyrénées soutenue par l'association "Nouvelle Traversée des Pyrénées - NTP" est loin de faire l'unanimité. Une association d'opposition, EPINE, s'est constituée et est soutenue par ACTIVAL dans la vallée des Gaves ainsi qu'un collectif d'élus qui ne partagent pas le point de vue de leurs maires ou élus nationaux et départementaux.
Les élus de la vallée s'organisent
épine (association pour la protection de l'environnement), présidée par Philippe Vergnes, a organisé une réunion d'information à la salle des fEtes de Labastide, sur la traversée des Pyrénées. Face à la non-information des promoteurs, Christiane Lacassagne, trésorière de l'association, a exposé le problème. Le projet de traversée centrale des Pyrénées envisage la construction d'un tunnel ferroviaire d'une longueur avoisinant les 50 km, reliant le Plateau de Lannemezan à la vallée de l'Aragon via Bielsa.
Celui-ci serait destiné au ferroutage de camions et au transport de containers, soit 150 trains de marchandises par jour et 50 trains de voyageurs. Cette traversée des Pyrénées, initialement prévue dans la vallée des Gaves, s'est heurtée à l'opposition de la population et de leurs représentants: 69 communes sur 89 se sont opposées. En conséquence, le projet a changé de zone géographique, mais déjà il suscite l'inquiétude. Le premier à manifester officiellement celle-ci est Jean-Pierre Duthu, maire de Labastide. Son conseil municipal a rejeté le projet à l'unanimité
Le projet prévoit un chantier titanesque d'une durée de dix ans, afin de creuser un tunnel de 9 m de diamètre. Selon elle, aucune étude géologique n'a été menée, alors que les conséquences pourraient s'avérer désastreuses au niveau paysager, au vu de la nature de la roche et de l'ampleur des travaux: effondrements de terrain, nappe phréatique perturbée... En outre, elle évoque les nuisances que pourrait générer la réalisation de ce projet sur le trafic routier et le tourisme. C'est pourquoi, ici, on comprend mal la position de certains élus locaux et départementaux ou du président de l'association NTP (Nouvelle traversée des Pyrénées), M. Casteran, dont les propos irritent les opposants, lorsqu'il affirme dans un journal espagnol que les vallées concernées par cet ouvrage sont désertiques, sans avenir économique et que la traversée ferroviaire serait salvatrice pour cette vallée.
Au terme de cet exposé, le public, manifestement inquiet et soucieux d'en savoir plus, a posé de nombreuses questions. En effet, ici, on ne compte pas en rester là et une prochaine réunion aura lieu à Avezac, samedi 18 mars 2006. En outre, pour toute information complémentaire, il est possible de contacter l'association épine
Source: La Dépêche du Midi du 21 décembre 2005
Vendredi soir, lors de la traditionnelle cérémonie des voeux du maire aux acteurs économiques et aux institutionnels de la ville, Bernard Plano, le maire de Lannemezan en a profité pour lever un coin du voile, concernant son approche de la Traversée Centrale de Pyrénées.
A vrai dire, surtout par rapport au projet porté par Christian Castéran, le président de Nouvelle Traversée des Pyrénées (NTP) qui milite, notre journal s'en est souvent fait l'écho, pour le percement d'un tunnel ferroviaire d'une quarantaine de kilomètres, entre Hèches sur le Plateau de Lannemezan et Bielsa, en Espagne. Et surtout pour l'implantation d'une gare multimodale sur le Plateau de Lannemezan.
Sur le sujet, à vrai dire, sans trop d'enthousiasme, Bernard Plano a indiqué qu'il n'était pas a priori contre cette idée. Mais, par contre, le maire s'est ensuite montré franchement hostile à la création d'une gare multimodale sur le plateau. Parlant de cette gare: "Je ne veux pas et n'admets pas que l'on raconte des sottises pour justifier ça."
"Inenvisageable
Et d'ajouter: "Pour moi, à l'heure de mise en place de politiques de développement durable et l'émergence à Lannemezan, de projets liés à la filière bio ou aux énergies
alternatives, il est inenvisageable de drainer un grand nombre de camions sur le plateau pour les mettre sur des trains."
En privé, Bernard Plano privilégie plutôt une solution toulousaine voire montalbanaise, pour la création d'une gare multimodale, voire l'utilisation d'infrastructures déjà existantes.
Voilà qui ne va pas arranger les relations entre Christian Castéran et le maire de Lannemezan. D'ailleurs, à cet endroit, relations est un bien grand mot, car depuis la création de Nouvelle Traversée des Pyrénées, les deux hommes s'ignorent mutuellement.
D'autant que pour le président de NTP, l'heure est maintenant à oeuvrer et à mener des actions de lobbying, afin de sensibiliser les décideurs de l'opportunité et du bien-fondé de créer cet équipement sur le Plateau de Lannemezan. Sachant que, selon Christian Castéran, d'autres communes, hormis Lannemezan, disposent de suffisamment de foncier pour accueillir une gare multimodale, si elle devait se réaliser sur le plateau. D'ailleurs, il doit prochainement rencontrer des responsables régionaux de la SNCF.
Auteur: Alain Maillé.
Source: La Dépêche du Midi du 16 janvier 2007
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Lors de ses voeux aux acteurs économiques et institutionnels, Bernard Plano, maire, s'était positionné contre l'implantation d'une gare multimodale sur le Plateau de Lannemezan dans le cadre du projet de Nouvelle Traversée des Pyrénées (notre édition du 16 janvier).
Ces propos ont interpellé Marie-Claire Thuron, première adjointe, et Laurent Lagès, adjoint. Et c'est symboliquement sur le quai de la gare de Lannemezan qu'ils ont choisi de réaffirmer leur "entier soutien à cet extraordinaire projet d'aménagement durable du territoire, à ce véritable défi humain que représente la NTP Hèches-Bielsa".
"On ne doit pas Etre aujourd'hui dans le choix de la couleur des trains sur un tel projet, image Laurent Lages. L'heure est plutôt à la détermination. Ce tracé doit Etre prioritaire pour concurrencer d'autres projets notamment d'autoroutes maritimes."
Pour les élus, "en cette période de lutte sociale pour préserver l'économie locale, l'heure est à l'engagement déterminé pour la préservation de l'existant et la promotion de projets économiques structurants. Donner toutes les chances de réalisations à la NTP requiert enthousiasme et détermination dans les communications publiques et officielles."
"Décallage"
Ainsi, M.-C. Thuron et L. Lages reprochent au maire son peu d'enthousiasme à l'égard du projet de NTP. "élus lannemezanais, nous craignons que des réserves de circonstances, qui
sont en parfait décalage avec l'enjeu de ce projet, conduisent les décideurs à douter de notre réelle motivation. Nous souhaitons clairement dire, comme l'ont fait les élus du
conseil général et nos voisins aragonais, que nous militons activement à leurs côtés pour que cette liaison historique entre les territoires et les peuples qui y habitent voit le
jour."
Et c'est une métaphore médicale que choisit Laurent Lages pour résumer l'enjeu: "Lorsqu'un membre n'est plus irrigué, il meurt. A Lannemezan, il faut faire venir ce flux sinon on est condamnés. Ce sera une artère essentielle."
Quant aux amendements possibles au projet, les élus ne les rejettent pas: "Toutes les solutions techniques, dans un souci de préservation de notre patrimoine actuel et de notre cadre de vie auront leur place lorsque le tracé sera inscrit comme solution privilégiée dans le cadre du schéma européen des transports."
Auteur: Claire Lagadic.
Source: La Dépêche du Midi du 18 janvier 2007
Bernard Plano, maire de Lannemezan, a tenu à préciser ses déclarations concernant la Nouvelle traversée des Pyrénées (notre édition du 16 janvier).
"Je ne suis pas hostile à une troisième façon de pénétrer en Espagne, je n'ai pas d'idée préconçue, pas d'hostilité, insiste-t-il. Mais le promoteur du projet (Ndlr, Christian
Castéran, président de l'association NTP) se justifie avec une gare multimodale de grande dimension. C'est sur la dimension que je ne suis pas d'accord. Il faut un certain trafic
pour constituer ces trains. Je suis persuadé qu'il faut un bassin de production et de consommation conséquent. Or, ce n'est pas le cas de Lannemezan où la zone de chalandise
n'excède pas 200.000 personnes". Et de reprendre l'exemple de Saragosse souvent cité par Christian Castéran: "Là-bas, on est au coeur d'un bassin de production. On ne peut pas
appliquer la même logique. C'est une question de bon sens."
Ainsi, selon le maire, la production locale n'est pas assez importante pour justifier l'implantation d'une gare multimodale de grande taille. "Je vois plutôt une gare multimodale locale, de dimensions modestes. Dans le cas contraire, on amènerait le trafic sur nos routes. De plus, si elle est utilisée de façon intensive, ça amènera des nuisances pour le voisinage. Dans l'optique d'un développement durable, ce n'est pas logique."
Et de résumer: "C'est une idée positive si les dimensions restent raisonnables pour notre gare." Aujourd'hui, la NTP est à l'état de projet. Pour le maire, il ne faut donc pas "tirer de conclusions prématurées. Les problèmes géologiques, l'impact économique et l'impact de nuisance doivent Etre étudiés."
Pour Bernard Plano, l'idée de la NTP est "intéressante pour nous si elle permet de faire venir des visiteurs. Ce volet doit Etre dans les contraintes du projet. Mais, aujourd'hui, il n'est pas mentionné".
Auteur: Claire Lagadic.
Source: La Dépêche du Midi du 18 janvier 2007
La région, l'Aragon, le département et ses grandes villes optent pour un tunnel Hèches-Bielsa.
Si le projet d'une traversée centrale des Pyrénées reliant la France à l'Espagne par un tunnel percé sous le Vignemale a dû être remisé à cause de la vive opposition qu'il suscite tant auprès des habitants que de nombreux élus du pays des Gaves, celui d'une traversée ferroviaire reliant Hèches à Bielsa semble enfin faire l'unanimité politique. C'est d'ailleurs ce qu'a révélé, hier, Josette Durrieu, présidente du conseil général des Hautes-Pyrénées: "L'idée d'un tunnel, de 40 à 50 km de long et passant par cette vallée, a recueilli l'adhésion du gouvernement d'Aragon; de Martin Malvy, le président de la région Midi-Pyrénées, des maires de Lannemezan, de Lourdes, de Tarbes, de Toulouse, de notre assemblée départementale et des conseillers généraux dont les territoires sont directement concernés par cet ouvrage".
Josette Durrieu et le maire de Lourdes ont d'ailleurs fait part de cette volonté commune à François Fillon, le Premier ministre, lors de son déplacement dans le département à l'occasion de la venue du pape en septembre. "Nous lui avons demandé de nous recevoir pour lui présenter ce projet et en débattre plus amplement", poursuit Josette Durrieu. Cette entrevue, à laquelle devraient prendre part tous les élus soutenant ce tracé et tout particulièrement Marcelino Iglésias, le président du gouvernement d'Aragon.
Une étude sur l'intérEt
"Nous voulons désormais parler de liaison Aragon-Midi-Pyrénées pour bien souligner l'importance de cette liaison", insiste Josette Durrieu qui met en garde contre "cet isolement
qui nous menace si les ouvertures vers l'Espagne ne se font que par les littoraux méditerranéen et Atlantique ou par Canfranc".
Le département des Hautes-Pyrénées et la région Midi-Pyrénées vont d'ailleurs lancer une étude commune sur "l'intérêt de cet itinéraire pour leurs territoires".
Si ce projet venait à être réalisé (il ne pourrait l'être avant au moins une dizaine d'années), une plateforme multimodale, ouverte sur l'aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées, serait implantée à Lannemezan.
Auteur: Guillaume Atchouel
Source:
La Dépêche du Midi du 7 octobre 2008
L'unanimité pourrait bien n'être qu'une façade même s'il se dégage une large majorité pour engager des études.
Mais il est assez curieux que, pour un projet national et européen; ce soit la région et le département qui décide du financement d'une étude. Que veulent prouver les élus locaux? Pourquoi mettre cette charge sur les seuls contribuables de la région et, doublement, des Hautes-Pyrénées?
Une étude a déjà été faite par cette vallée. Que veut-on de plus?
Par ailleurs, des élus réclament un débat sur l'opportunité d'une telle traversée. Curieusement, celui-ci ne semble pas être d'actualité pour les élus du département.
Au cours du conseil municipal de Sarrancolin du 14 octobre 2008, le géologue Claude Lucas a été invité à s'exprimer sur les conséquences prévisibles qu'aurait le percement d'un tunnel entre Hèches et Bielsa.
Lire le compte-rendu de son intervention (document légèrement amendé par Claude Lucas)