Alors que le principe de la TCP (Traversée centrale des Pyrénées) pour le fret ferroviaire semble avoir "du plomb dans l'aile ", les chambres de commerce prenant le relais des
politiques tentent de suggérer une autre solution alliant chemin de fer et route.
Quel avenir peut avoir une telle idée si nous reprenons les principes du Grenelle de l'environnement?
Pourvu que RFF (Réseau Ferré de France devenu SNCF Réseau) prenne "la bonne décision", le 11 janvier 2010.
Le 11 janvier prochain, Réseau Ferré de France (RFF) fera connaître ses choix quant au tracé de la ligne TGV entre Bordeaux et Toulouse.
Il dira aussi (et surtout!) si la gare TGV d'Agen sera la gare actuelle complètement reformatée ou s'il faudra en construire une autre, hors agglomération. "Décision capitale pour
l'économie gersoise" ont répété hier Michel Doligé le président de la CCI et Jean-Louis Chauzy, président du conseil économique et social de Midi-Pyrénées.
Limoges-Auch-Tarbes par autoroute
"Une gare TGV au sud d'Agen c'est une gare TGV... au nord du Gers" soulignaient-ils à l'issue de leur "rencontre de travail" visant à plaider trois causes.
"D'une par dire et redire à l'envi que puisque pour des raisons de coût, il n'est pas possible de retenir le site de Layrac situé en zone inondable, la solution consistant à
construire la gare TGV au sud d'Agen sur la commune de Sainte-Colombe en Brulhois, nous satisferait grandement". On le sait (lire notre édition de lundi), les "politiques" gersois
dans leur ensemble souhaitent aussi qu'RFF fasse ce choix qui satisferait également nombre de décideurs lot-et-garonnais dont le député-maire d'Agen. Pour MM. Doligé et Chauzy, le
nord du Gers et Auch ont tout à gagner "en matière de désenclavement et de développement" à ce que cette gare avec son potentiel annuel de 400 000 usagers, soit à Sainte-Colombe, à
l'Agropôle près de l'échangeur A 62/RN 21.
Autre cause plaidée à la CCI, celle d'une autoroute Limoges-Agen-Auch-Tarbes. "L'Etat étant exsangue pour une génération au moins, il est vain d'espérer pour un proche avenir une
RN 21 à 2X2 voies réalisée autrement qu'en projet concédé". Autrement dit financé par des capitaux privés... Pour MM. Doligé et Chauzy, il serait plus pertinent que les "politiques"
gersois se mobilisent pour ce projet et non pour la réouverture de la ligne de chemin de fer Auch-Agen sans réel intérêt économique. "Au nom de l'intérêt local et de la
sécurisation du parcours, la construction d'une autoroute Limoges-Tarbes n'est pas incompatible avec les recommandations du Grenelle de l'Environnement". Selon MM. Doligé et
Chauzy, il urge maintenant de faire inscrire ce projet au schéma national des infrastructures de transports. "Car après l'heure ce ne sera plus l'heure...".
Troisième plaidoirie: celle en faveur d'un tunnel à basse altitude en Hautes-Pyrénées pour y faire passer les camions en fret ferroviaire à partir d'une plateforme sur Lannemezan.
Ainsi le Gers n'en serait que plus proche de l'Espagne. "Et ce serait des milliers de camions en moins sur les routes pyrénéennes".
Auteur: B.D.
Source: La Dépêche du Midi du 09/12/2009
Actival tenait à être présent dès l'ouverture du Colloque "Axe Euro 21", organisé par la CCI de Tarbes le lundi 23 novembre dernier, pour débattre de la complémentarité du projet Euro 21 (RN 21 à 2 x 2 voies) avec la TCP.
Il apparaît désormais clairement que le projet initial européen RTE-T n°16 - grand axe de fret ferroviaire - devient aujourd'hui un projet essentiellement routier avec un tunnel ferroviaire au passage des Pyrénées. Selon cette nouvelle version du projet, la France, ne disposant d'aucun réseau ferré pour raccorder la TCP, fera donc déverser 40 millions de tonnes de marchandises par an annoncées sur l'axe routier Euro 21. L'argument écologique de ce projet global de ferroutage s'effondre définitivement!
Pour les intervenants de ce colloque, il ne fait nul doute que la création d'une nouvelle infrastructure génère obligatoirement le développement des territoires. Nous estimons qu'un corridor de fret en transit vers sa destination finale au nord de l'Europe est dans l'incapacité d'irriguer les territoires traversées. Les lignes TGV, LGV, en sont le contre-exemple: en rapprochant les grandes métropoles et en participant à leur développement exclusif, elles accroissent la désertification des régions traversées.
Nous estimons qu'il vaudrait mieux prendre le temps d'examiner d'autres solutions plus conformes au respect de l'environnement et à leurs retombées économiques?
Il est regrettable qu'en cette période de mutation nécessaire, d'autres modes de développement économique n'aient pu être envisagés et discutés:
Peut-on admettre qu'il n'y ait qu'un seul discours pertinent pour assurer l'avenir du développement souhaitable de notre région? Les élus départementaux et régionaux, déjà absents du forum où nous les avions conviés fin septembre, à Lourdes, se trouvaient à nouveau absents de ce colloque, à l'exception de MM. Trémège et Forgues. Ces abstentions réitérées nous ont, une nouvelle fois, privés de la clarification de leurs choix politiques et de leurs arguments en faveur de ce projet. Mais où sont-ils passés? L'opportunité d'un véritable débat public sur les enjeux d'aménagement de notre département a encore été escamotée.
Ce colloque s'est donc résumé à une opération de lobbying des élus locaux et des chefs d'entreprises, dans laquelle les associations citoyennes n'ont pu prendre la part qui leur revenait. Les représentants d'Actival en ressortent avec un profond sentiment d'amertume et de frustration qui les a malheureusement contraints à quitter la salle avant la fin du colloque.
Source: La Nouvelle République des Pyrénées - LaDepeche.fr du 09/12/2009