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Le transfert de marchandises de la route vers le rail n'est pas évident, que ce soit dans en Suisse néanmoins citée en exemple ou dans les Pyrénées. Ceci pour plusieurs raisons. La perte de temps par des contraintes horaires, la culture du chauffeur routier qui se sent inutile et le manque de fiabilité des chemins de fer notamment français.
La rentabilité du tunnel du Perthus n'est pas plus garantie que celle pour le tunnel sous la manche au début de son exploitation avec le handicap de ne pas être obligatoire. Et puis, les "accès" par des LGV et l'absence de plateformes multimodales facilitant les accès ne permettent pas d'avoir une vision globale de la situation. Quant aux chemins de fer espagnols, l'exploitation n'est peut-être pas tout à fait ce que les entreprises sont de droit d'exiger. Mis à part leurs LGV, la différence d'écartement reste un handicap important.

- Toujours plus de camions pour traverser les Pyrénées

La notion de traversée des Pyrénées doit être relativisée afin de ne pas tomber dans les travers lobbyistes.

La majorité des échanges se font par les extrémités atlantiques et méditerranéennes. Mais est-ce bien les Pyrénées? Ou tout simplement une côte? Les vraies traversée se situent au Puymorens permettant également des échanges avec la Catalogne française et un pays indépendant, l'Andorre, la vallée de la Garonne par le Val d'Aran avec un tunnel situé en Espagne qui permet à la Catalogne et à l'Aragon de communiqué avec leur communauté aranaise, le tunnel Aragnouet-Bielsa qui relie l'Aragon à la vallée d'Aure dans les Hautes Pyrénées, le col du Pourtalet entre l'Aragon et la vallée d'Ossau dans les Pyrénées-Atlantiques, le tunnel et le col du Somport entre l'Aragon et la vallée d'Aspe en Pyrénées-Atlantiques et le col de Roncevaux entre les deux Pays-Basque. Les plus gros passages de camions, hormis les extrémités, se limitent au tunnel du Puymorens. Les autres passages ont pour l'essentiel des passages locaux assez peu important.

Le trafic marchandises par la route est, actuellement, une obligation logistique. L'écartement des voies de chemins de fer espagnoles n'étant pas aux normes européennes, ceci impose, le plus souvent, une "rupture de charge" pour transférer les marchandises et donc une perte de temps.

Par ailleurs, la fiabilité des chemins de fer de part et d'autres n'est pas garantie. En Espagne, pour des raisons essentiellement techniques et en France par les multiples conflits sociaux auxquels nous devons ajouter un manque évident de volonté des responsables de la SNCF dont le groupe est le principal transporteur routier. Il ne faut pas rêver, ils ne vont pas se tirer une bale dans le pied en cassant leur secteur rentable.

En conséquence, avant d'étudier une éventuelle traversée centrale extrêmement coûteuse, il serait sans doute plus sérieux d'analyser les raisons de ce transport par route et les autres alternatives qui sont offertes par des aménagements souvent simples et moins coûteux tel que l'amélioration du réseau espagnole.

Louis Dollo, le 2 février 2009

- Initiative des Alpes: un bilan décevant a été tiré du transfert des marchandises de la route au rail

L'Initiative des Alpes fêtait samedi à Fluelen (UR) ses 20 ans d'existence. A cette occasion, un bilan décevant du transfert des marchandises de la route vers le rail a été dressé. Il a été demandé au CF de mettre rapidement en place la bourse de transit alpin. Celle-ci vise à mettre aux enchères les droits de passage à travers les Alpes pour les camions, afin de les limiter. La mise en place d'un marché des émissions de CO2 a aussi été évoquée. Mais la Suisse ne peut pas agir seule, a relevé Moritz Leuenberger. Il faut selon lui "une coordination dans l'ensemble de l'Arc alpin".

Source: TSR.Info du 9 mai 2009