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Le manque de lisibilité et de transparence dans l’évaluation du nombre de loups est à la source de la polémique et des batailles de chiffres. Plus de 300 loups est une chose certaine. Le chiffre de 400 pourrait être officialisé. Il semble, néanmoins, selon certaines sources proches de l’ONCFS, que 2 à 3 fois plus serait plus proche de la réalité. L’admettre, pourrait aller à l’encontre des objectifs idéologiques des associations dites «de protection de la nature», qui veulent toujours plus, mais pourrait aussi rendre leur combat inutile ce qui entrainerait une perte de leurs aides financières. Ne pas perdre de vue qu’en écologie tout est question de finance et plus rarement de protection de la nature.

- La population de loups en France atteint plus de 300 individus

C'est un chiffre sensible, tant partisans du loup et opposants n'en finissent pas de montrer les crocs. La population de Canis lupus a maintenant atteint 301 individus en France, contre 250 lors du dernier comptage, selon les dernières données du réseau Loup-Lynx de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) qui doivent être publiées dans le Bulletin du réseau de juillet, et que Le Monde a pu se procurer.

Le taux de croissance de l'espèce, revenue naturellement dans les Alpes en 1992 après avoir disparu en 1930, massivement chassée et empoisonnée (1), reste de 20 % par an en moyenne.

- 38 Zones de Présence Permanent

Conséquence de cette progression, le prédateur continue de coloniser de nouveaux territoires. Le nombre de zones de présence permanente est désormais de 38, soit 7 de plus qu'à la fin du suivi hivernal de 2012-2013. Deux de ces nouvelles zones se situent dans les Alpes-de-Haute-Provence, une dans le Var, une transfrontalière entre les Hautes-Alpes et l'Italie, une entre l'Ardèche et la Lozère et une dernière entre les Vosges, la Meuse et la Haute-Marne.

Le prédateur a aussi été occasionnellement repéré dans d'autres départements – ce que l'on appelle les zones de présence temporaire – dont les derniers sont le Gers, le Lot, le Cantal, le Puy-de-Dôme et la Côte-d'Or. Au final, 309 communes sont concernées par une présence régulière (+ 14 % entre fin 2012 et fin 2013) et 286 par une présence occasionnelle.

Carte

- «Espèce Plastique»

«Des loups quittent la meute à deux périodes de l'année: avant l'hiver, quand il y a une concurrence pour l'alimentation au sein de la meute car les jeunes de l'année ont besoin de presque autant de nourriture que les adultes; et à la fin de l'hiver, au moment du rut, quand il y a conflit pour accéder au statut de reproducteur, indique Eric Marboutin, responsable des études sur les loups et les lynx à l'ONCFS. Ces animaux cherchent alors un nouveau territoire et peuvent parcourir 40 à 50 km par nuit. Au final, ils s'installent en moyenne à 200 km de la meute d'origine.»

«Il n'y a pas grand-chose qui l'arrête: il n'est par exemple pas inféodé aux forêts dans ses déplacements. C'est vraiment une espèce 'plastique' qui s'adapte à tous les écosystèmes», poursuit-il.

Résultat:
le nombre de brebis tuées ou blessées par des loups s'est progressivement alourdi au fil des années (1 500 en 2000, 3 800 en 2005, 4 920 en 2011, 6 666 en 2012 et 6 786 en 2013), comme les indemnisations des éleveurs, qui ont été multipliées par trois depuis 2004.

- Régulation Encadrée

Mais au grand dam des éleveurs, les loups sont une espèce protégée, à la fois par la convention de Berne de 1979 et par la directive Habitat Faune-Flore de 1992. Leur régulation est strictement encadrée par l'Etat.

Le plan national loup 2013-2017, adopté en février 2013, prévoit que 24 loups peuvent être tués chaque année. Ces tirs de "prélèvement" doivent être menés par des agents de l'ONCFS, assistés de lieutenants de louveterie, et avoir lieu seulement si les tirs d'effarouchement (menés à l'aide d'armes et de munitions non létales) et de défense ont échoué. A ce jour, pour la période 2013-2014, douze loups ont été tués, dont quatre par braconnage dans les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes et la Marne.

Auteur: Audrey Garric
Source: Le Monde.fr du 10 juin 2014

Notes de Louis Dollo

(1) - On oublie toujours de dire qu'il s'agissait d'une volonté de l'Etat, depuis Charlemagne, d'éliminer le loup comme l'ours considérés comme nuisibles. Les personnes ayant tué un ours ou un loup recevaient une prime. Il existait également des battues administratives. A cette époque, il s'agissait d'une volonté collective d'éliminer ces animaux, source de nombreux problémes dans les élevage et bien plus encore. Les problèmes acec ces animaux sont toujours les mêmes en 2014.